Constant, François Ecolan naît le 15 mai 1882 à Plumaudan dans les Côtes-du-Nord. Il est le fils d’un cultivateur de 25 ans et d’une cultivatrice de 26 ans.
Le feuillet nominatif de contrôle que conservent les Archives départementales des Côtes d’Armor ne donne aucune précision quant au service militaire de Constant Ecolan. En revanche, sa fiche matricule nous apprend que, déclarant la profession de cultivateur lors de son passage devant le Conseil de révision, il effectue son service militaire au 136e RI du 16 novembre 1903 au 8 septembre 1906. Promu caporal en septembre 1905, il occupe les fonctions de secrétaire du trésorier en 1905.
C’est à l’occasion de manœuvres, le 25 août 1909, que Constant Eolan est transféré au 47e RI. Il effectue une seconde période d’exercices avec cette unité, du 24 novembre au 10 décembre 1911.
Pendant la campagne, Constant Ecolan paraît connaître une ascension assez rectiligne : nommé sergent fourrier en septembre 1914, il devient adjudant le 25 octobre 1914, date qui correspond à son départ aux armées.
Cet adjudant est promu sous-lieutenant le 17 mai 1915 et est affecté de la 11e à la 10e compagnie.
Constant Ecolan est évacué blessé le 9 juin 1915 et décède trois jours plus tard dans l’ambulance 10/14 d’Habarcq. Il est inhumé en cette commune le 23 juin 1915.
Un article publié le 24 juillet 1915 dans le Moniteur des Côtes-du-Nord mentionne son décès mais sans donner plus d’informations.

Sources : BAVCC/Mémoire des hommes ; SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI; Arch. Dép. CdA : EC Plumaudan et 1 R 1165.1169 et 1 R 1166.1169 ; « Mort au champ d’honneur », Le Moniteur des Côtes-du-Nord, 45e année, n°30, 24 juillet 1915, p. 4.

Hilaire, Jean, Paul Ettori naît le 1er mars 1881 à Antrain, en Ille-et-Vilaine, d’un père employé de chemin de fer de30 ans et d’une femme répertoriée comme étant sans profession et âgée de 29 ans. Un classement publié en 1901 dans L’Ouest-Eclair laisse entendre qu’il effectue ses études au Lycée de Rennes.
Lors de son passage devant le Conseil de révision, Hilaire Ettori est répertorié comme étant stagiaire en pharmacie. Son parcours militaire est pour autant assez compliqué. En effet, Hilaire Ettori est incorporé le 14 novembre 1902, au titre de son service militaire, au 70e RI de Vitré en tant que soldat de 2e classe. N’effectuant qu’une année sous les drapeaux, il est envoyé dans la disponibilité le 19 septembre 1903 muni de son certificat de bonne conduite et d’un brevet de vélocipédiste militaire. On perd sa trace pendant quelques mois – sans doute finit-il ses études – pour le retrouver domicilié à partir du 27 octobre 1904 au 16, quai d’Auteuil à Paris, où selon toute vraisemblance il exerce la profession de pharmacien. Il effectue toutefois une période de manœuvres au sein de la 10e section d’infirmiers militaire du 9 août au 5 septembre 1905. Mais Hilaire Ettori oublie manifestement d’adresser à l’autorité militaire le certificat indiquant qu’il est bien diplômé et est ainsi de nouveau rappelé à l’autorité militaire, le 15 décembre 1908, alors qu’âgé de plus de 27 ans ! Il venait juste de s’installer dans un nouveau domicile à Paris, au 36 de la rue Condorcet. Nommé caporal le 16 mars 1909, il est renvoyé dans la disponibilité le 15 octobre 1909.
Revenu à la vie civile, Hilaire Ettori se réinstalle à Rennes, au boulevard de la Tour d’Auvergne, changement d’adresse qui semble indiquer une rupture dans sa trajectoire professionnelle, élément à sans doute mettre en rapport avec cette réincorporation tardive. Ceci ne dure toutefois que quelques mois puisque le 28 décembre 1909 il déclare résider à Rosny-sous-Bois, au 22, rue de Reuilly. A noter que ce nouveau déménagement en région parisienne ne l’empêche pas d’effectuer une seconde période de manœuvres, toujours au sein de la 10e section d’infirmiers militaires, du 17 août au 2 septembre 1911.
Hilaire Ettori est fait sergent de réserve le 15 février 1913, nomination qui indique clairement qu’il ne conserve pas le bénéfice de son diplôme civil au sein de l’institution militaire. Faut-il y voir une conséquence de son « oubli » ?
Hilaire Ettori est mobilisé à la 10e section d’infirmiers militaires et qui vraisemblablement Rennes pour la zone des armées dans les tous premiers jours d’août 1914. Il est néanmoins impossible de l’attester avec certitude puisque les journaux des marches et opérations du service de santé du 10e corps d’armée ont disparu.
Ce n’est que le 11 mars 1916 qu’Hilaire Ettori est nommé pharmacien auxiliaire. Il est promu au grade de pharmacien aide-major de 2e classe à titre temporaire le 2 septembre 1917. Si on ne connaît pas la date précise de son arrivée au 47e RI, il est probable que celle-ci soit liée avec cette montée en grade.
Hilaire Ettori est mort pour la France le 16 août 1918 à l’ambulance auto-chirurgicale n°24 sur la côte 253 24, au carrefour des routes de Chatillon à Olizy et Violaine à Arthenay. La citation qui lui est adressée à titre posthume le 16 juin 1919 ne donne aucun élément quant aux conditions de son décès :
« Officier du service de santé d’un dévouement exemplaire. Au front depuis le début de la campagne, s’est particulièrement distingué les 14, 19 et 27 avril 1918 en soignant de nombreux intoxiqués et en surveillant leur évacuation malgré le bombardement et au combat du 30 mai 1918. »

Sources : BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. dép. I&V : 10 NUM 35004 365 et 1 R 1939.1019 ; « Prix du Lycée de Rennes », L’Ouest-Eclair, 3e année, 31 juillet 1901, n°1708, p. 2.

Albert, Marie, Joseph Eveillard naît le 23 mai 1891 à Plélan-le-Grand, en Ille-et-Vilaine. Il est le fils d’un boucher de 31 ans et d’une femme de 36 dont la profession n’est pas indiquée. Il est répertorié lors de son passage devant le conseil de révision comme exerçant la profession de boucher.
Classé bon pour le service, Albert Eveillard est incorporé en tant que soldat de 2e classe au 47e régiment d’infanterie le 8 octobre 1912. Promu soldat de 1e classe le 1er mars 1913, il est fait caporal le 1er juillet 1913.
La mobilisation générale trouve Albert Eveillard sous le drapeau du 47e régiment d’infanterie. Il compte parmi les troupes qui quittent Saint-Malo dans la nuit du 5 au 6 août 1914. Promu sergent le 10 octobre 1914, il est nommé sous-lieutenant le 15 juin 1915 et prend la tête de la 9/47e RI.
Le sort de cet officier est ensuite assez confus puisque les sources ne s’accordent aucunement. Le journal des marches et opérations du 47e régiment d’infanterie indique pour sa part qu’il est blessé le lendemain, le 16 juin 1915. Le fichier des morts pour la France le répertorie comme étant « tué à l’ennemi » ce jour mais mentionne un jugement déclaratif de décès le concernant, ce qui semble corroborer les renseignements consignés sur sa fiche matricule qui le répertorie comme disparu.

Sources : BAVCC/Mémoire des hommes ; SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI; Arch. Dép. I&V. : 10 NUM 35223 490 et 1 R 2094.1347.

Né le 22 décembre 1881 à Saint-Agrève dans l’Ardèche, Jean, Henri, Ernest Eyraud est un fils de Boulanger qui dépend du recrutement de Privas.
Exerçant la profession d’instituteur (la base Mémorial-genweb indique qu’il exerce à Villevocance), il n’effectue qu’une année de service militaire, entre le 14 novembre 1902 et 19 septembre 1903, au 61e régiment d’infanterie, unité casernant à Aix-en-Provence et Privas. Qualifié pour « l’emploi de chef de section » le 16 août 1905, il effectue cette même année une période d’instruction au 61e RI en tant que sergent.
Effectuant au sein du 4e régiment d’infanterie coloniale une période de réserve au 61e RI en septembre 1909, il est mobilisé avec le 61e RI en août 1914 en tant que sergent mais sert d’abord au dépôt, à Privas. Promu sous-lieutenant à titre temporaire en novembre 1914, il arrive au front au début de l’année 1915 et est confirmé dans ce grade en avril 1916. Il est promu lieutenant de réserve à titre définitif en novembre 1917.
Jean Eyraud est blessé une première fois dans la Meuse en juillet 1916 par éclat d’obus puis, une seconde fois, « en service commandé au champ de tir de Privas » lors d’un « exercice de lancements de grenades réelles le 4 août 1917 ». Les conséquences auraient pu être très graves puisqu’il est atteint à la tête par deux éclats.
C’est à l’été 1918 que Jean Eyraud arrive au 47e régiment d’infanterie, sa fiche matricule précisant qu’il y est « détaché » le 16 juin 1918. Selon Fred Aubert, il arrive à la 7e compagnie du 47e RI le 27 juillet 1918. Il décède le 21 août 1918 des suites d’une intoxication aux gaz reçue près de la Vesles le 15 dans l’ambulance 8/22 de Mareuil-en-Brie. Il s’agirait d’après les carnets de Fred Aubert, qu’il n’y a pas de raison de mettre en doute sur ce point, d’une ambulance américaine.
Jean Eyraud est cité à l’ordre du GQG le 11 octobre 1918 :

« Officier d’une haute valeur morale, d’un dévouement et d’un courage à toute épreuve, donnant sans cesse à ses hommes dans les moments les plus difficiles le plus bel exemple de volonté persévérante et de mépris du danger. S’est particulièrement distingué au cours des opérations de juillet 1918 en résistant avec une ténacité inlassable à toutes les attaques de l’ennemi. A été grièvement intoxiqué le 15 août. Une blessure antérieure, une citation. »

Titulaire de la Croix de guerre avec étoile d’argent, Jean Eyraud est chevalier de la Légion d’honneur. Un secours de 300 francs est payé à sa veuve le 28 décembre 1918.

Sources : BAVVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. Ardèche : EC Saint-Agrève et feuillet matricule; Arch. Nat : LH/917/64 ; AUBERT, Fred, Avec ma section, 27 mai 1918 – 15 août 1918, Saint-Brieuc, Editions Cendrillon, sans date, notamment p. 36 et 73 et suivantes, Mémorial gen-web.