|
Alain, Evariste, Marie Jamyot de la Haye naît à Rennes le 27 juillet 1888. Pourtant, du point de vue de l'administration militaire, il dépend du bureau de recrutement de Vannes. Issu d'une famille aristocratique, il est apparenté aux Le Maignan de Kerangat, branche formant souche dans le Mobihan. Il est le fils d’un sous-chef de gare et d’une femme dont la profession n’est pas renseignée.
Etudiant en médecine, il bénéficie d’un sursis à l’incorporation en 1909, mesure qui est renouvelée en 1910. C’est finalement à partir du 10 octobre 1911 qu’il débute son service militaire, au 118e régiment d’infanterie, unité dont le dépôt se trouve à Quimper. D’abord simple soldat de 2e classe, il est nommé médecin auxiliaire le 7 octobre 1912 et est maintenu dans cette unité. C’est le 1er avril 1913, six mois après la fin de son séjour sous les drapeaux, qu’il est nommé médecin—aide-major de 2e classe et est, à ce titre, affecté au 47e régiment d’infanterie.
Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale le 1er août 1914, il arrive au corps le lendemain.
On ignore tout de sa guerre jusqu’à son évacuation pour maladie (otites catarrhales doublées d’arthrite et de rhumatismes) le 25 août 1915. Il ne reviendra plus jamais au front. En effet il décède le 18 mars 1917 à Josselin, quatre jours après avoir été nommé médecin-aide-major de 1e classe (décret prenant rang à partir du 2 août 1916), des suites de la maladie contractée au front.
Alain Jamyot de la Haye est l’objet d’une citation à l’ordre de l’Armée décernée le 8 janvier 1915 :
« A prodigué ses soins aux blessés sur la ligne de feu, le 15 septembre a assuré l’évacuation d’un poste de secours en flammes. Le 2 novembre s’est livré aux recherches les plus périlleuses et les plus minutieuses lors de l’attaque d’une briqueterie par son bataillon. »
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. Morbihan : 1 R 2065.1733 ; Arch. mun. Rennes : 2 E 96 ; Livre d’or de la Grande Famille Médicale, Médecins, Vétérinaires, Pharmaciens, Guerre 1914-1915 publiée par la revue de pathologie comparée, 1e année, 1er fascicule – 2 août 1915, Paris, A. Maloine et fils éditeurs, 1915, p. 43; Archives privées Alain Jamyot de la Haye. |
|
Archives privées Alain Jamyot de la Haye. |
|
|
|
|
Cet officier est affecté à la 3e compagnie du 47e régiment d’infanterie le 15 juin 1915.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI. |
|
|
Alphonse, Jules, Joseph Jeambrun nait le 27 mars 1889 à Lons-le-Saunier, dans le Jura.
Déclaré comme résident au 44, bd Saint-Michel à Paris lors de son passage devant le Conseil de révision, Alphonse Jeambrun est à l’Ecole nationale des mines de Saint-Etienne. C’est ce qui lui vaut d’obtenir une année de sursis et de ne faire que douze mois de service militaire, au 10e régiment d’infanterie de Dijon, du 1er octobre 1910 au 1er octobre 1911. Promu sous-lieutenant de réserve par décret du 20 juillet 1914, il est affecté à Saint-Malo, au 47e RI.
Lors de la mobilisation générale, cet officier est affecté à la 8e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Alphonse Jeanbrun est fait lieutenant, à titre temporaire, que le 29 octobre 1914 et est alors affecté à la 4e compagnie. Son grade est confirmé à titre définitif et posthume en juillet 1916.
Le lieutenant Jeambrun est porté disparu au soir du 9 mai 1915 et est déclaré mort pour la France par un jugement déclaratif du tribunal de Lons-le-Saunier rendu le 13 mai 1921.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI, 26 N 636/13, JMO II/47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes; Arch. Dép. Jura : 2 Mi 1538.1439. |
|
|
Cet aspirant est nommé sous-lieutenant le 21 mai 1915 et est blessé le 16 juin 1915.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI. |
|
|
Ernest, Pierre, Marie Jézou naît le 18 février 1894 à Bourbriac, dans les Côtes-du-Nord. Il est le fils d’un cultivateur de 27 ans et d’une aubergiste de 19 ans.
A la veille de la guerre, Ernest Jézou est instituteur à l’Ecole-Annexe de l’Ecole normale à Laon. Il est marié.
Incorporé le 7 septembre 1914 au 2e régiment d’infanterie de Granville en tant que soldat de 2e classe, il est nommé caporal le 21 novembre 1914 puis aspirant officier le 25 décembre 1914.
C’est le 12 janvier 1915 qu’Ernest Jézou arrive au 47e régiment d’infanterie. Quelques jours plus tard, le 17 mai 1915, il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire. Le sous-lieutenant Ernest Jézou est tué à l’ennemi le 7 juin 1915 à Ecurie, dans le Pas-de-Calais. Il est cité quelques jours plus tard, à titre posthume, à l’ordre du régiment :
« A fait preuve du plus grand courage et du plus parfait sang-froid en assurant sur le champ de bataille la liaison de son chef de bataillon avec le chef de corps et à différentes reprises avec le plus grand empressement a porté à travers un terrain violemment battu par le feu les ordres et renseignements qu’ils échangeaient. »
Un faire-part de décès est publié dans L’Ouest-Eclair le 11 juillet 1915. Son corps est ré-inhumé à Bourbriac en mars 1922 comme en atteste un avis d’obsèques publié à cette époque dans L’Ouest-Eclair. Le Moniteur des Côtes-du-Nord évoque son décès dans son édition du 17 juillet 1915.
Bien que marié, c’est à sa mère qu’est adressé un secours le 23 juillet 1915.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. CdA : EC Bourbriac et 1 R 1809. 144; « Avis de décès », L’Ouest-Eclair, n°5808, 11 juillet 1915, p. 3 ; « Obsèques », L’Ouest-Eclair, n°7447, 25 mars 1922, p. 6 ; « Mort pour la patrie », Le Moniteur des Côtes-du-Nord, 45e année, n°29, 11 juillet 1915, p. 3. |
|
|
Marie, Gabriel, Hippolyte, Xavier, Alfred Joly d’Aussy naît le 22 septembre 1873 à Saint-Jean d’Angély (Charente-Inférieure). Il est le fils d’un notaire dénommé Marie, Gabriel, Hippolyte, Xavier, Alfred Joly d’Aussy, âgé de 35 ans au moment de sa naissance, et de Marie, Appoline, Adèle, Nicollas-Pastureau, déclarée sans profession.
Militaire de carrière, Marie Joly d’Aussy est un Saint-cyrien de la promotion « Alexandre III » (1894-1896). Son cursus honorum parait être des plus classiques : sous-lieutenant en 1896, lieutenant deux ans plus tard. Il suit les cours de l’Ecole de tir de du camp du Ruchard au début de l’année 1905.
Malheureusement, sa fiche matricule est très lacunaire et ne permet pas de connaître tous les détails de sa carrière.
Venu du 130e RI, unité casernée à Mayenne, Marie Joly d’Aussy est, au moment de la mobilisation générale, capitaine de la 7e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Il réside à Saint-Servan, villa Madeleine, sise boulevard Douville.
Cet officier est porté disparu par le rédacteur du journal des marches et opérations du 47e RI au soir de l’attaque de la briqueterie de Beaurains, le 2 novembre 1914. Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre avec palme, Marie Joly d’Aussy est l’objet d’une élogieuse citation :
« Officier très distingué, actif et généreux, s’est signalé par son ardeur en Belgique et sur la Marne ; a été tué le 21 novembre 1914 en entraînant vaillamment sa compagnie à l’assaut d’une position fortifiée en avant de Beaurains. »
Dans un jugement le 14 mai 1920, le tribunal de Saint-Malo déclare Marie Joly d’Aussy mort pour la France le 2 novembre 1914 à Beaurains.
Il est à noter que le tableau de constitution du 140e régiment d’infanterie territoriale fait état d’un capitaine Joly d’Aussy commandant la 3e compagnie de cette unité lors de la mobilisation générale. Sans doute s’agit-il d’un cousin du capitaine Marie Joly d’Aussy.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI, 26 N 800/10, JMO 140e RIT ; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. Chtes-Mar. : 2 E 360/60 et 1 R 182.1 ; www.saint-cyr.org/flipbooks/Memorial/; « La grande promotion », L’Ouest-Eclair, n°4539, 28 juin 1911, p. 5 ; Annuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 183 ; Paroisse de Saint-Servan, Livre d’or des Morts pour la Patrie, Rennes, Imprimerie Oberthur, 1920, p. 39. |
|
|
Le lieutenant Henri Joppé est le fils du général Maurice Joppé, commandant de la 60e division de réserve lors de la mobilisation générale, qui fut notamment colonel commandant le 71e régiment d’infanterie de Saint-Brieuc et le général commandant à Saint-Malo la 20e division. Il est le petit-fils d’un colonel d’infanterie qui eut le bras droit arraché en 1870 à Rezonville et qui termina sa carrière à la tête du Prytanée de La Flèche.
Lors de la mobilisation générale, cet officier est affecté à la 11e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Blessé lors de la bataille de Charleroi, le sort de ce militaire est resté ensuite longtemps mystérieux puisque ce nom ne figurait sur aucun tableau de constitution du régiment sur le journal des marches et opérations ni sur la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie.
La mise en ligne des archives historiques du Comité international de la Croix rouge concernant les prisonniers de guerre nous ont permis d’établir que, capturé lors de la bataille de Charleroi, manifestement le 24 août 1914 à Mettet, Henri Joppe est rapatrié en France par Neuchâtel le 27 novembre 1918. Il est toutefois assez difficile de retracer le chemin parcouru lors de sa détention. Il aurait été d’abord détenu au fort Zorndorf à Cüstrin. Une liste d’un lazaret établie le 10 janvier 1915 fait état de sa présence à Torgau puis il aurait été transféré le 28 janvier 1916 au camp de Wiesa près d’Annaberg, en Saxe. Il aurait ensuite transité par Heidelberg puis, le 23 septembre 1918 par Interlaken.
Une des fiches du CICR fait état d’une Mme Trogan de Chevilly résidant rue de la Palestine à Rennes sans qu’il soit pour l’heure possible de déterminer quel lien l’unit à Henri Joppé. Une autre indique que sa famille réside avenue d’Antin à Paris. Il est également fait état d’une adresse de « Mme la Générale Joppé » au 5, rue de la Palestine à Rennes. Une demande de renseignements aurait été formulée à son propos par le baron Paul, Jean-François Bouvier d’Yvoire, journaliste et homme politique originaire de Haute-Savoie qui fut notamment député à la fin du Second Empire (pour l’anecdote, il vota pour la guerre contre la Prusse en 1870). Pour autant, nous ne sommes pour l’heure pas en mesure d’établir la nature des liens entre les familles Joppé et Bouvier d’Yvoire mais une réponse aurait été adressée le 8 juin 1915, alors qu’Henri Joppé était détenu au fort Zorndorf. Un télégramme aurait de même été adressé à sa famille le 18 octobre 1915 de Cüstrin pour signifier qu’il était alors en bonne santé.
Notons que dans le cadre de cette recherche le lieutenant Henri Joppé tient une place particulière puisqu’il est le premier à avoir pu être identifié grâce aux archives mises en ligne par le CICR. A cette occasion, les informations contenues à propos de cet officier ont semblé particulièrement fiables puisque, détail souvent sujet à de nombreuses erreurs, le numéro de la compagnie coïncidait avec les informations délivrées par le journal des marches et opérations du régiment. Sans doute résulte-t-elle d’un interrogatoire avec l’intéressé. Malheureusement, et ce de manière assez surprenante d’ailleurs, ces archives ne donnent ni lieu ni date de naissance, ce qui ne nous as pas permis pour l’heure de retrouver la fiche matricule du lieutenant Joppé.
La consultation du dossier individuel de cet officier au SHD parait indispensable pour obtenir d’éventuels renseignements à propos de son retour en France et d’un éventuel débriefing à la suite de sa capture.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI, 26 N 378/1, JMO 60e division ; Base de données des députés français depuis 1789 ; Archives en ligne du CICR; Arch. Nat. : LH/1373/80; « Le général Joppé », L’Ouest-Eclair, n°3539, 26 septembre 1908, p. 5. |
|
|
Cet officier en provenance de l’état-major de la 40e brigade prend le commandement du IIIe bataillon du 47e régiment d’infanterie le 11 juin 1915 en remplacement de Gabriel Dufaure de Citres, tué trois jours plus tôt. Il est nommé chef de bataillon à titre temporaire le 13 juin 1915 et est fait chevalier de la Légion d’honneur le 23 juin 1915 pour le motif suivant :
« Officier du plus grand mérite. A pris le commandement d’un bataillon dans les circonstances les plus difficiles. Blessé presque aussitôt d’une balle au bras, a continué à diriger les attaques de son bataillon pendant trois jours avec un entrain et une endurance remarquables sous un bombardement intense. »
Auguste Joseph est porté disparu le 25 septembre 1915 mais, fait curieux, n’est à notre connaissance pas titulaire de la mention « Mort pour la France » puisqu’il ne figure pas au sein de la base de données Mémoire des hommes. Or la chancellerie de la Légion d’honneur assimile de manière très explicite sa disparition à un décès. De même, le journal des marches et opérations du 47e régiment d’infanterie ne fait pas de mystère de la mort du commandant Joseph lors de l’attaque du 25 septembre 1915 à la tête du IIIe bataillon.
En réalité, les archives du CICR laissent entendre que son sort est demeuré assez longtemps inconnu et que des démarches ont été entreprises afin de savoir s’il était ou non détenu en Allemagne. Une première réponse négative est adressée le 28 octobre 1915 à une certaine Mme Joseph résidant avenue Moka à Saint-Malo. Il s’agit très probablement de son épouse. Une deuxième réponse négative a été adressée le 2 novembre 1915 au révérend-père Umbricht, identifié alors comme aumônier de la 40e brigade d’infanterie. Auguste Joseph étant auparavant en poste à la 40e brigade d’infanterie, il est sans doute possible de supposer que ces deux hommes se connaissaient voire même, s’appréciaient. Une troisième réponse négative a été adressée le 1er février 1916 à Mme Goffinet, demeurant 1, rue de Messine à Paris, suite à une requête formulée par l’intermédiaire du sénateur des Ardennes Albert Gérard.
Auguste Joseph est cité à l’ordre de l’armée le 9 juillet 1915.
Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Nat. : LH/1374/82 ; Archives en ligne du CICR; SAMUEL, René et BONET-MAURY, Géo, Les parlementaires français. 1900-1914. Dictionnaire biographique des Sénateurs, Députés, Ministres ayant siégé dans les assemblées législatives de 1900 à 1914 suivi de la liste des Groupes politiques par la rédaction de l’Annuaire du Parlement, Paris, Georges Roustan, 1914, p. 186. |
|
|
|
|