Louison Bobet triomphe à Roubaix!
Ce week-end a lieu la 111e édition de la classique cycliste Paris-Roubaix. L'occasion pour nous de revenir sur la victoire de Louison Bobet acquise en 1956. Une façon aussi de rendre hommage à celui qui est décédé il y a 30 ans, presque jour pour jour, le 13 mars 1983.
La Bretagne est une terre de cyclisme. Ce constat est régulièrement vérifié par la popularité de chaque passage du Tour de France, ou celle du Grand-Prix de Plouay. Terre de cyclisme, elle est également terre de champions. Néanmoins, aucun Breton n'a été en mesure d'accrocher « l'enfer du Nord » avant-guerre. C'est ainsi dans la douleur et après de longs mois de délibérations qu'André Mahé inscrit, en 1949, son nom au palmarès de l'épreuve nordiste1.
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En 1956, Louison Bobet prend le départ de la 54e édition de l'épreuve. La victoire semble une lointaine illusion pour l'ancien champion de monde, gêné par une blessure à la selle. Jusqu'à la dernière minute, son médecin laisse planer le mystère quant à la participation ou non du triple vainqueur du Tour de France. Après tout, à quoi bon prendre des risques tant on annonce évidente la suprématie belge ?2. Finalement, le natif de Saint-Méen-le-Grand prend bien le départ des 252 kilomètres menant les coureurs de Saint-Denis à Roubaix. « Seulement » sept nationalités sont représentées au départ … loin de l'internationalisation actuelle3.
Après un baroud de près de 200 kilomètres, les douze coureurs qui composent l'échappée matinale sont repris à 16 kilomètres par les six hommes forts de ce Paris-Roubaix. Le duel annoncé a bel et bien lieu : les Belges Rik Van Steenbergen (double vainqueur en 1948 et 1952) et Alfred de Bruynes face aux Français Jean Forestier (vainqueur sortant), Bernard Gauthier, Nello Lauredi et Louison Bobet. |
Louison Bobet, lors d'une de ses victoires sur le Tour de France. Collection privée. |
Les six arrivent au sprint sur le vélodrome de Roubaix et, à cet exercice, c'est Louison Bobet qui se montre le plus rapide. Il s'impose en 6 heures 01 minute devant A. de Bruyne et J. Forestier.
Après le Tour des France, le Tour de Lombardie et Milan-San-Remo, le « boulanger » de Saint-Méen-le-Grand inscrit un nouveau « monument » à son palmarès. A croire d’ailleurs que Paris-Roubaix est une course qui sourit aux Mévennais. En effet, 41 ans plus tard, en 1997, Frédéric Guesdon inscrit lui aussi son nom au prestigieux palmarès.
Yves-Marie EVANNO
1André Mahé, parisien originaire du Morbihan, est victime d'une erreur d'aiguillage à l'entrée du vélodrome. Si l'erreur est rapidement réparée, il est trop tard, Serse Coppi, le frère de Fausto, a déjà franchi la ligne d'arrivée. Estimant qu'André Mahé aurait remporté la course sans cette erreur dont il n'est pas responsable, les commissaires le désignent plusieurs mois plus tard comme co-vainqueur. Pour plus de détails, on se permettra de renvoyer à OLLIVIER, Jean-Paul, L'aventure du cyclisme en Bretagne, Editions Palatines, 2007, p. 46-48.
2 «La Belgique devrait remporter son 25e Paris-Roubaix », La Liberté du Morbihan, 8-9 avril 1956.
3France, Belgique, Italie, Suisse, Pays-Bas, Grande-Bretagne et Luxembourg.
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