Les cirés sont orphelins

Né en 1936 à Saint-Yvi dans le Finistère, Guy Cotten est mort le 3 avril 2013. Il est, aux côtés des familles Legris et Hénaff, des frères Guillemot (Ubisoft) ou encore de François Pinault, l’un de ces grands représentants d'un capitalisme breton qui, à partir d’une idée simple mais géniale, parvient à conquérir à force de travail et de talents tous les marchés.

L’histoire de Guy Cotten est indissociable d’une certaine transition vers la modernité, celle qui fait abandonner les marins-pêcheurs, puis les plaisanciers, le coton enduit de leurs vêtements pour des manières synthétiques bien plus imperméables. Aujourd’hui encore, la veste cirée représente une part importante du chiffre d'affaire de cette entreprise familiale à la production diversifiée (sacs, vêtements de survie, sporstwear…) qui emploie 150 salariés en Bretagne et exporte dans 27 pays.

Né dans une modeste famille d’agriculteurs, Guy Cotten n’a rien d’un marin même si ses vêtements équipent aujourd'hui les skippers des plus prestigieuses courses au large.

Guy Cotten est également indissociable de son logo. Crédits Guy Cotten, utilisation au titre de l'exception c de l'article L513-6 du code de la propriété intellectuelle.

Il est avant tout un passionné de vélo – comme nombre de Bretons – qui débute sa carrière comme représentant en salopettes, d’abord dans les Yvelines puis à Concarneau. Au bout de quelques mois il a l’idée de remplacer les matériaux traditionnels par des fibres synthétiques modernes bien plus performantes. Quelques années plus tard viendra le petit bonhomme jaune, dessiné par le célèbre graphiste breton Alain Le Quernec. Au début des années 1990, Guy Cotten réinvente la combinaison de survie en proposant un produit alliant sécurité et confort, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors. Le vêtement bénéficie d’une exposition mondiale lors du Vendée Globe 1996 en sauvant Thiérry Dubois et Raphaël Dinelli d’une mort certaine.

Erwan LE GALL