Guerre et Littérature

La guerre est décidément un immense un paradoxe en ce que, révélant souvent ce que l’Homme a de plus détestable, elle est également la source d’une importante production artistique, et tout particulièrement littéraire. Aussi la littérature de guerre constitue-t-elle un magnifique objet d’histoire, que se propose d’examiner cette journée d’études organisée le 7 juin prochain par le Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC Saint-Cyr).

Il est à noter que cette manifestation relève d’un vaste cycle « Guerre et littérature » dont l’originalité tient en grande partie à son caractère interarmes. En effet, celle-ci intervient après une première journée d’études organisée à l’école de l’Air en décembre dernier et avant une autre, à l’Ecole navale, qui se déroulera en juillet prochain et dont nous aurons également l’occasion de vous parler. Une ultime manifestation venant conclure ce cycle sera proposée en septembre 2013, à l’Université Paris-Sorbonne.

Affiche de la Journée d'Etudes Guerre et Littérature du 7 juin prochain.

La journée d’études du 7 juin prochain se déroulant à l’Amphithéâtre du Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, c’est bien entendu de littérature « terrestre » qu’il s’agira avec des grandes figures telles que Joseph Conrad (évoqué par Martin Motte) ou Emile Driant (sujet de la communication d’Alain J. Roux). Michaël Bourlet s'intéressera lui au théâtre, sujet il nous semble trop peu étudié. Mais cette littérature « terrestre » – expression sans doute malheureuse que l’on emploie ici que par commodité et par opposition à la littérature dite maritime – ne se résume pas à l’infanterie et l’on suivra donc avec une attention toute particulière la communication du lieutenant-colonel Olivier Lahaie sur Paul Lintier, fils du Maire de Mayenne, artilleur et auteur notamment du classique Avec une batterie de 75, Le tube de 1233, Souvenirs d’un chef de pièce (1915-1916).

Mais, dotée d’un programme très riche, cette journée d’études ne saurait se limiter aux seules littératures françaises et allemandes de la Première Guerre mondiale. Alors que Frédéric Dessberg évoquera Isaac Babel, figure des lettres russes, Jeanyves Guérin traitera lui des maquis de la Seconde Guerre mondiale tandis que Miloud Gharrafi conclura par une communication sur « l’image de la guerre et du guerrier dans la poésie arabe », intervention qui s’annonce comme passionnante.

Erwan LE GALL