L’épuration comme guerre civile d’intensité moyenne ?

Maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et spécialiste de l’histoire politique du XXe siècle, Pascal Cauchy a publié La IVe République (2004) et, plus récemment, aux éditions Vendémiaire, L’Election d’un notable. Les coulisses de mai 1981 (2011). Ici, il étudie une épuration effectuée par la Résistance à Grenoble, aux lendemains de l’Occupation1. Ce focus est particulièrement intéressant car la place que revêt la Résistance dans les Alpes n’est pas sans rappeler celle qu’elle prend en Bretagne. Mais son influence sur le phénomène épuratoire est-elle identique dans les deux régions ? Les six miliciens de Grenoble trouve son origine dans la découverte d’un dossier d’archives – sans que l’auteur nous en dise plus sur le dépôt dans lequel cette trouvaille a eu lieu – composé notamment d’un article illustré de nombreuses photographies. Ce papier fut publié en octobre 1944 dans un magazine américain, Life, tirant à près de quatre millions d’exemplaires. Le journaliste, John Osborne, y décrit l’exécution publique par des maquisards, le 2 septembre 1944, de six jeunes miliciens – âgés de 19 à 26 ans. Le récit de cette exécution et l’étude de sa médiatisation sont l’objet du premier chapitre. On y apprend que cet épisode de l’épuration française a « fait le tour du monde » (p. 13). Le 4 septembre 1944, le Times de Londres rapporte l’événement grenoblois. Quelques jours plus tard, le 18 septembre, c’est au tour du magazine new-yorkais Time de lui consacrer un article de deux pages intitulé « La mort sous la pluie ». Pour autant, John Osborne n’est pas le seul correspondant américain à couvrir la libération de la France.

Vue générale de Grenoble et couverture d'un numéro de LIfe datant d'octobre 1944. Collection particulière.

Dès le 14 août 1944, toujours dans le Time, le journaliste Robert Landry rend compte des événements qui se sont déroulés à Rennes deux jours plus tôt. Deux collaborateurs sont battus et poussés contre un mur. Des résistants pointent leurs armes sur ces derniers avant de demander aux journalistes américains présents sur les lieux de photographier l’exécution. Lorsque Landry s’interpose afin de réclamer un procès équitable pour ces deux hommes, plusieurs Français répondent qu’ils ont attendu quatre années et que de toute façon, il s’agit de traîtres (p. 21). Si le journaliste ne dit mot sur la suite de l’épisode, celui-ci nous permet de mieux appréhender les différentes fonctions que recouvre l’épuration : répondant à un impératif de sécurité qui cherche à mettre hors d’état de nuire les ennemis réels ou supposés, l’épuration a également une fonction d’exutoire, de réparation et de justice, même si certains confondent cette dernière avec la vengeance.

A partir de l’épuration des six miliciens de Grenoble, l’auteur déroule le fil de l’histoire des années noires dans le Dauphiné. En effet, le lecteur ne retrouve la Libération et son corollaire, l’épuration, que 140 pages et six chapitres plus loin – sur un ouvrage composé de 220 pages. Davantage qu’une étude d’une forme d’épuration se plaçant aux frontières de la légalité, l’essentiel de l’ouvrage est donc dédié à la progressive montée des tensions qui aboutit à une « guerre civile d’intensité moyenne » (p. 212). Effectuant de fréquentes et éclairantes mises en perspective avec la situation nationale, l’auteur analyse le poids de l’Occupation, de la collaboration – principalement à travers la Milice – et de la résistance en Isère. Les deux derniers chapitres sont à nouveau consacrés à cette période de « joie douloureuse2 » qu’est la Libération. L’auteur s’intéresse alors à l’instruction puis au procès des miliciens.

L’analyse du contexte débute notamment par la présentation, dans le deuxième chapitre, de la situation politique avant la guerre et de l’écho de cette dernière à Grenoble et dans sa région (p. 25). Plusieurs faits d’armes comme la résistance des Alpes ou la bataille de Voreppe apportent aux Isérois « une légitime fierté et un agréable sentiment d’impunité au milieu des décombres » (p. 27). Toutefois, les évolutions locales ne tardent pas à épouser celles qui ont cours au niveau national. Si les Grenoblois ont une attitude favorable à la Révolution nationale durant les premiers mois de l’Occupation, l’enthousiasme s’érode et les habitants sont indifférents voire rejettent très vite un régime de Vichy qui n’est pas parvenu à faire revenir les prisonniers, qui n’a pas su empêcher les privations et qui se compromet toujours davantage avec l’Allemagne (p. 28-29). Après avoir étudié les différentes composantes de l’autorité de l’Etat français, Pascal Cauchy précise que, libre d’occupation militaire et bénéficiant d’une relative prospérité économique, l’Isère est une « zone privilégiée dans un océan de misère » jusqu’à l’été 1942. Cette situation explique sans nul doute l’afflux continu de réfugiés vers le Dauphiné (p. 37).

Dans le chapitre suivant, il n’est plus question des seuls échos de la guerre. A partir de novembre 1942, les Italiens investissent Grenoble. Le patriotisme de certains rencontre alors son adversaire mais les soldats italiens ne sont « pas suffisamment insupportables pour que le combat s’engage » (p. 44). C’est chose faite mois d’un an plus tard. D’une occupation italienne plutôt « douce », la région bascule dans des temps bien plus difficiles avec la domination allemande, qui débute en septembre 1943, suite à l’armistice entre l’Italie et les Alliés. Les Allemands implantent leurs services de police, dont le SD. Ces derniers peuvent s’appuyer sur des partis collaborationnistes qui, comme en Bretagne, sont nombreux mais ont une audience et des effectifs limités. De la même manière, comme dans beaucoup de régions françaises, c’est le PPF qui forme le noyau dur du collaborationnisme politique.
Arch. Dép. Hérault: 59 W 108.

Les chapitres 4 et 5 sont consacrés, respectivement, à la Résistance et à la Milice. L’auteur étudie les premiers engagements individuels qui relèvent de la Résistance civile ou encore de ce que certains historiens qui analysent des espaces bretons ou normands ont nommé la Résistance pré-organisationnelle ou l’infra-Résistance3. De ces catégories relèvent par exemple l’écoute de la BBC et les premières croix de Lorraine dessinées sur les murs de la ville. A partir de 1942 vient le temps des actions collectives pilotées par les mouvements et les réseaux tels que Combat, l’ORA ou l’Armée secrète. Les actions de ceux que les autorités désignent comme « gaullistes » et du Parti communiste sont analysées. Dans cette « Petite Palestine » (p. 69) qu’est le Dauphiné, la Résistance est marquée par l’action des réseaux juifs et des groupes francs. Au début de l’année 1943, l’auteur précise qu’elle est « une des plus formidables concentrations de forces clandestines » en France. Une zone de Résistance qui devient une zone de combat quand sonne « l’heure de la Milice ». De ses origines, son idéologie et ses objectifs jusqu’à ses symboles, en passant par son organisation, son recrutement et sa composition, l’étude de cette organisation est approfondie. L’auteur évoque l’ouverture d’une école milicienne à Uriage, dans les locaux laissés vacants par l’école des cadres de Vichy depuis janvier 1943. Elle accueille des stagiaires, principalement des notables (médecins, avocats etc.), destinés à devenir les cadres de la Milice à l’échelle régionale ou départementale ainsi que des aspirants de la Franc-garde. Ces derniers sont bien plus jeunes que les stagiaires et reçoivent une formation politique, technique et militaire plus poussée afin de devenir les chefs des unités permanentes de l’organisation. Avec la radicalisation du régime de Vichy, la Milice devient une véritable force du maintien de l’ordre, ce qui la rend toujours plus impopulaire. En janvier 1944, des cours martiales sont instaurées par le tout nouveau secrétaire général du Maintien de l’ordre et le chef de la Milice, Joseph Darnand. Les garanties judiciaires sont suspendues, ce qui signe « le basculement dans l’arbitraire » (p. 103). Très dangereuse du fait de ses capacités de nuisance en termes d’espionnage et d’infiltration, la Milice est la cible de nombreuses opérations de représailles de la part de la Résistance locale.

A partir de novembre 1943, Grenoble est un véritable « chaudron » en situation de guerre civile (chapitre 6). Une « Saint-Barthélémy grenobloise » est organisée par le SD allemand et ses sbires du PPF lyonnais (p. 109). Les arrestations et les déportations se multiplient et de nombreux réseaux résistants sont décimés. Cet automne 1943 inaugure une période d’escalade de la violence qui ne s’achève qu’aux lendemains de la Libération. Durant cette période, les groupes francs – notamment le groupe Vallier – et collaborationnistes se répondent à coup d’enlèvements, de pillages et de meurtres comme en témoigne l’affaire de Voiron. Des résistants y exécutent une famille milicienne, dont une petite fille de trois ans. Embarrassée, la Résistance nie toute implication dans cette affaire, qui nuit à son image tout en renforçant la détermination des miliciens. En mars 1944, la Milice rejoint les Glières pour y affronter directement le maquis. Après avoir fait face à une opération de la part de la Milice en juin 1944, les résistants du Vercors subissent eux aussi une vaste offensive allemande quelques semaines plus tard. Pendant ce temps, à Grenoble, les Allemands répondent aux attaques des groupes francs par des exécutions (p. 136).

C’est dans ce contexte que le maquis part à l’assaut de l’école d’Uriage (chapitre 7). La compagnie du « capitaine Stéphane », qui agit en totale autonomie, effectue un coup de main contre l’école de la Milice, le 9 juin 1944. En infériorité numérique, la Résistance attaque de nuit. Un chef milicien est tué, des armes et des munitions sont prises. Incontestablement, la Résistance réalise une action d’éclat en investissant un des principaux centres de la collaboration. En outre, dix miliciens sont faits prisonniers. Parmi eux, deux chefs ainsi que deux fils de notables du régime de Vichy. Dès lors, le directeur de l’école reçoit de l’État français l’ordre de négocier (p. 145). Les discussions débutent sans pour autant interrompre la montée des tensions. Pendant que la Milice fait arrêter 17 otages placés sous surveillance allemande à Grenoble, le groupe du « capitaine Stéphane » capture deux autres miliciens. La Résistance est divisée quant aux suites à donner à la proposition faite par la Milice de l’informer des opérations prévues par les Allemands en échange de la libération des siens. Si certains l’estiment acceptable, les communistes, majoritaires au sein du Comité départemental de libération (CDL), refusent catégoriquement et exigent l’exécution des miliciens. Inférieur sur le plan militaire, minoritaire politiquement, le Parti communiste « n’a pas d’autre choix que de susciter la surenchère répressive sur un ennemi de l’intérieur tout désigné », à la fois traître et ennemi de classe (p. 154). Tandis que les otages de Grenoble sont libérés après plus d’un mois de détention, deux miliciens sont fusillés en représailles à de nouvelles atrocités commises par l’organisation de Darnand.

Résistants capturés par des miliciens, juillet 1944. Wikicommmons / Bundesarchiv, Bild 146-1989-107-24 / Koll / CC-BY-SA 3.0.

Il existe donc une « protoépuration » qui s’inscrit dans une logique de guerre dès 1943 dans la région grenobloise. A l’échelle nationale, sur près de 9 000 exécutions sommaires enregistrées, entre 20 à 30 % ont lieu avant le débarquement ; 50 à 60 % d’entre elles se déroulent durant ce que Marc Bergère appelle la « séquence de tous les dangers ». Il s’agit de la phase insurrectionnelle qui s’étend du débarquement à la libération du département. Enfin, 15 à 25 % des exécutions ont lieu alors que l’épuration légale est enclenchée4. Les 581 exécutions sommaires comptabilisées en Bretagne, qui la placent en tête du classement national, n’échappent pas à cette chronologie5. Si c’est à la lisière des deux derniers temps que s’ouvre le procès des dix miliciens qui sont toujours aux mains de la Résistance, l’exécution de six d’entre eux – à laquelle il faut ajouter les neuf autres condamnations à mort suivies d’exécutions prononcées par la cour martiale et celles de la cour de justice(p. 202 et 204 ) – est bien davantage à mettre en perspective avec les 1 500 exécutions après procès (justice militaire et justice civile) qui ont été enregistrées à l’échelle nationale. Première exécution légale de la Libération (p. 199), celle de Grenoble s’inscrit toutefois à la lisière de l’épuration extrajudiciaire et judiciaire.

Le jugement a lieu une fois les Allemands partis, le 22 août 1944. Dans le huitième chapitre, Pascal Cauchy confirme ce que les spécialistes de la question ont souligné par ailleurs : une fois les nouveaux pouvoirs habilités par le Gouvernement provisoire acceptés par les Américains, l’épuration apparaît comme un enjeu majeur de régulation sociale – assurer l’ordre public – et de pouvoir6. En effet, si la concurrence des autorités de droit (préfet, commissaire régional de la République) et des autorités de fait (CDL notamment) est évitée en Bretagne, c’est loin d’être le cas en Isère. D’autant que la presse communiste maintient une forte pression et lance des appels en faveur d’une épuration rapide et dure. Le 30 août, une cour martiale est créée par le préfet sur ordre du commissaire de la République et avec l’accord du CDL. Présidée par un magistrat de carrière, jugeant sur la base des articles 75 à 86 du Code Pénal, elle laisse la possibilité aux inculpés d’avoir des défenseurs. Nommés d’office, ces derniers n’ont cependant bénéficié que de 24 heures pour s’entretenir avec les inculpés et prendre connaissance de leurs dossiers. Aucun recours, notamment en grâce, n’est possible et l’exécution doit avoir lieu dans les 24 heures suivant la sentence. Ici, légalité et justice expéditive ne s’opposent pas.

Après deux jours d’instruction, l’audience publique débute le 2 septembre 1944, « un jour pour mourir » (chapitre 9). Le portrait des dix miliciens tranche et recoupe à la fois celui des collaborateurs armés qui se sont placés sous l’autorité allemande qui a été dressé pour la Bretagne. Même si la modestie du corpus grenoblois n’autorise aucune conclusion définitive, il semble qu’au-delà d’une jeunesse partagée, les hommes des classes moyennes, ceux qui ont fait des études, sont bien insérés dans la société, mariés et pères de famille, sont davantage représentés dans le premier que dans le second groupe7. Pendant que la foule tente à plusieurs reprises d’envahir le palais de justice, l’appartenance à la Milice des jeunes hommes est établie. Suffisante pour établir la trahison, la seule adhésion sans usage d’une arme à feu laisse la place aux circonstances atténuantes. En faisant une distinction entre l’intention et l’acte, les juges décident de ne pas condamner à mort quatre des dix inculpés. Le CDL manifeste sa réprobation et la surprise est telle que la colère populaire atteint son acmé. D’une justice expéditive passerait-on à une justice « seulement » sévère ? Le jour même, un convoi composé des autorités républicaines et des six condamnés à mort se dirige vers le lieu de l’exécution où les maquisards et une foule surexcitée attendent les condamnés.

Le choix du cours Berriat à Grenoble ne doit rien au hasard puisqu’en août 1944, les Allemands y ont fusillé 23 patriotes. L’exécution des collaborateurs en ce lieu relève d’une volonté de réappropriation et de purification de l’espace local. Un homme frappe le corps d’un milicien tandis que les cris et les insultes redoublent. Ils viennent « spécialement des femmes et des jeunes filles qui à ce moment formaient la majorité » de la foule. Cibles d’une épuration sexuée également placée aux frontières de la légalité avec les tontes, les femmes sont ici représentées comme des furies8. Mais cette lecture effectuée par des hommes n’est pas neutre. Durant un temps de réaffirmation d’une virilité mise à mal par la défaite de 1940 et quatre années d’occupation, l’image des femmes furies participe de la même logique que la tondaison. Il s’agit bel et bien de mettre en avant des figures repoussoirs qui évacuent la toute nouvelle citoyenneté acquise. Tondues et furies, impossibles victimes et impossibles coupables, l’ambiguïté du statut des femmes est plus que jamais d’actualité à la Libération9.

Pour finir, l’épilogue propose une réflexion sur l’engagement milicien et inscrit l’exécution des six collaborateurs dans une cadre plus large, celui des épurations légale et extra-légale et de leur bilan chiffré dans le département de l’Isère.

D’un style clair et nerveux, cet ouvrage est agréable à lire. Il nous apprend davantage sur un phénomène encore mal connu de l’histoire de la Libération et de l’épuration : celui des juridictions créées préalablement aux cours de justice et aux chambres civiques et qui naviguent dans les eaux troubles du progressif retour à la légalité républicaine. Elles sont très majoritairement présentes dans l’ancienne zone libre. En Bretagne, c’est à un tribunal militaire permanent que revient la charge de juger les collaborateurs en attendant l’installation des juridictions civiles en octobre 1944. On peut cependant regretter que le cœur du sujet ne soit pas l’essentiel de l’ouvrage même si l’on perçoit bien la volonté de contextualisation de Pascal Cauchy. En outre, une bibliographie et des mises en perspective avec les apports des spécialistes de l’épuration auraient utilement complété un ouvrage déjà riche

Fabien LOSTEC

CAUCHY, Pascal, Les six miliciens de Grenoble, Paris, Vendémiaire, 2015.

 

 

 

1 CAUCHY, Pascal, Les six miliciens de Grenoble, Paris, Vendémiaire, 2015. Afin de ne pas surcharger inutilement l’appareil critique, les références à cet ouvrage seront dorénavant indiquées dans le corps de texte, entre parenthèses.

2 BUTON, Philippe, La Joie douloureuse. La Libération de la France, Bruxelles, éditions Complexe, IHTP/CNRS, 2004.

3 Voir SEMELIN, Jacques, Sans armes face à Hitler, la résistance civile en Europe 1939-1945, Paris, Payot, 1998 ; SAINCLIVIER, Jacqueline, « Les débuts de la Résistance en zone occupée : essai de typologie », in LABORIE, Pierre, et GUILLON, Jean-Marie (dir.), La Résistance et les Français, histoire et mémoires : le Midi et la France, Toulouse, éditions Privat, 1993, p. 161-170 ; ou encore BOIVIN, Michel, et QUELLIEN, Jean, « La Résistance en Basse-Normandie : définition et sociologie », in SAINCLIVIER, Jacqueline, et BOUGEARD, Christian (dir.), La Résistance et les Français : enjeux stratégiques et environnement social, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 163-173.

4 ROUSSO, Henry, « L’épuration en France, une histoire inachevée », dans : Vichy : l’évènement, la mémoire, l’histoire, Paris, Gallimard, 2001, p. 499-500.

5 Voir les travaux de CAPDEVILA, Luc, Les Bretons au lendemain de l’Occupation. Imaginaire et comportement d’une sortie de guerre 1944-1945, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1999. La Bretagne ici étudiée est celle des 4 départements.

6 Voir les travaux de Marc Bergere et notamment Une Société en épuration. Epuration vécue et perçue en Maine-et-Loire. De la Libération au début des années 50, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2004  ; pour un état historiographique de la question, du même, « L’épuration, un dispositif à l’épreuve du terrain : état de la recherche et enjeux », La lettre de la Fondation de la Résistance, n°81, juin 2015, p. I-V.

7 CAPDEVILA, Luc, « The Quest for Masculinity in a Defeated France, 1940-1945 », Contemporary European History, 10, 3, 2001, p. 423-445. Article traduit : « La quête du masculin dans la France de la défaite (1940-1945) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome 117, n°2, 2010, p. 101-122.

8 Cette image nous intéresse plus particulièrement dans le cadre de notre thèse : Le collaborationnisme des femmes au miroir de l’épuration judiciaire en France à la Libération.

9 Sur les tontes, voir les travaux de VIRGILI, Fabrice, La France « virile ». Des femmes tondues à la Libération, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2004  ; le lecteur désireux de lire une brève mise au point pourra lire : LOSTEC, Fabien, « Les tontes : une épuration sexuée aux frontières de la légalité », La lettre de la Fondation de la Résistance, n°81, juin 2015, p. VI-VII.