Campagnes de photographies aériennes du 20e siècle
Plusieurs importantes campagnes de clichés aériens réalisés par des aviateurs militaires ont lieu vers 1919, dans l’entre-deux-guerres et en 1950. Au total, quelques 20 000 clichés couvrant 90 % du littoral métropolitain français. Il y a eu aussi des campagnes en outre-mer : Nouvelle-Calédonie (1935), Île Europa (dans l’Océan Indien, 1936), La Réunion (1950), Guadeloupe (1950). Ce sont des photographies verticales, dont la résolution peut aller jusqu’à 5 mètres (en Provence-Alpes-Côte-d’Azur par exemple). Certains secteurs sont mieux pourvus pour des raisons stratégiques (Nord de la France, rades de Toulon et Brest). Le fonds issu du ministère de la Guerre a été confié au Service hydrographique et océanographique de la marine dans les années 1970 qui, faute de place, l’a transmis à Ifremer. Redécouvert en 2005 par Michel Bellouïs (laboratoire SEXTANT, Ifremer), il a été numérisé grâce à divers partenaires. Depuis octobre 2009, le contenu des 150 albums photographiques a été mis en ligne sur le portail internet du laboratoire SEXTANT. Il est calé aujourd’hui sur l’orthophotographie littorale 2010. Des traitements informatiques permettent de les exploiter dans des Systèmes d'information géographique.
|
Le secteur de la pointe Sainte-Gildas, en Pays-de-Retz, en 1934 et actuellement. Capture d'écran du site Sextant. |
Plusieurs commanditaires de la numérisation autorisent la visualisation en ligne. C'est ainsi le cas, entre autres, de la communauté urbaine de Brest (BMO) sur la rade de Brest en 1919, sur la ville de Brest en 1929, 1950 (240 photos aériennes) et 1955 (prêt d’un particulier) et sur l’embouchure du Faou pour 1954. Ces clichés sont consultable via le site des archives municipales de Brest. Le Centre régional de l’information géographique de Provence-Alpes-Côte d’Azur parmet l'observation de la quasi-totalité du littoral régional : seuls les alentours de Saint-Raphaël n’ont pas fait l’objet d’une campagne photographique au cours de cette période. Là encore, les données sont consultables sur internet. Certaines des photographies sont visibles également avec Géoportail (en recherche avancée, dans les catalogues de données « Mer et littoral » et, pour la Guyane, « Histoire et patrimoine »). Depuis le site Sextant, le téléchargement des photographies est généralement réservé aux financeurs de la numérisation (exception faite pour le littoral du Nord-Pas-de-Calais et l’Île Europa).
Ces photos permettent d’aborder les évolutions morphologiques de la côte ou le suivi de l’occupation du sol à proximité du rivage. Elles peuvent également satisfaire les curieux car elles nous montrent aussi des détails de la vie quotidienne, voire des grands évènements pris alors quasiment sur le vif : les fours à goémon en activités sur l'île de Trielen, les pêcheries vers Granville, la flotte sabordée à Toulon… Des nuages peuvent même masquer ou gêner la visibilité.
L’Institut national de l'information géographique et forestère (IGN) conserve également de nombreuses photos aériennes. D’autres campagnes ont été réalisées depuis les années 1920. Le chercheur peut ainsi retrouver des informations à ce sujet sur le site de l'IGN.
|
Brest en 1919. Capture d'écran du site - à la navigation délicate - de Brest Métropole. |
Les principales campagnes de photographies aériennes ont eu lieu à partir de 1946-47. Les missions sont ensuite réalisées environ tous les 5 à 10 ans jusqu’aux années 1970, puis tous les 5 ans environ, notamment sur le littoral. La dernière mission en date paraît être toujours celle de 2003-2007. Une campagne de prise de vue aérienne (dite PVA 2016) a néanmoins été entamée en 2015.
Johan VINCENT |