Cadrage de la nouvelle question du CAPES

Nous venons de recevoir le texte suivant concernant la nouvelle question d'histoire contemporaine du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré intitulée Citoyenneté, république, démocratie en France de 1789 à 1899:

Cette question se propose de couvrir, durant un long XIXe siècle, l’histoire des développements pluriels de trois thèmes majeurs de l’histoire de la France et de son empire colonial. Ces thèmes sont liés de manière indissociable aux champs politique, social et culturel de la France : il s’agit donc de ne pas dissocier mais d’articuler, d’analyser les mutations sociales et culturelles – éducation, croissance des mondes ouvriers, presse, iconographie… – qui contribuent à façonner l’ensemble des réflexions et des pratiques politiques (mobilisations, élections…), d’étudier les phénomènes de politisation de la société et leur capacité ou non à construire une démocratie en acte.

Le point de départ : 1789 renvoie au début de la Révolution française et à la révolution des droits ; il se réfère à la naissance de la citoyenneté contemporaine, avant que l’été 1792, avec l’élection au suffrage universel masculin et la naissance de la République, ne fassent coïncider les trois dynamiques du sujet de façon nouvelle. Le terme retenu : 1899 renvoie à l’établissement durable de la IIIe République après les graves crises sociales, politiques, identitaires traversées durant les années précédentes ; il marque une étape décisive mais ne constitue évidemment pas un point final consacrant un processus achevé et une démarche téléologique. Pour l’ensemble de la période ainsi délimitée, il s’agit de définir chacun des thèmes de la question et de penser leur interaction.

Le service militaire, élément essentiel de la citoyenneté (carte postale). Archives muncipales de Saint-Malo.

La question retenue conduit à rencontrer des hommes, des femmes, des étrangers, des populations colonisées ou dominées au cœur des enjeux de politiques d’intégration : obtention de la citoyenneté, assignation de statuts en marge de la citoyenneté voire refus de citoyenneté entière, politique d’exclusion de la citoyenneté... Elle n’oublie pas non plus les formes d’oppositions : depuis 1789, davantage encore avec l’avènement de la République, une population non négligeable de non-républicains a manifesté son refus des programmes de construction civile et nationale articulés au triptyque citoyenneté, république et démocratie. Les échecs, les inégalités civiques et les rejets seront donc ici pesés.

Si la France est au centre du sujet, l’universalisme souvent revendiqué des idées, les pratiques et représentations du politique, les formes d’influence et d’action à l’international et les programmes transnationaux (projets européens) sont inclus dans la réflexion.

Au total, cet intitulé met donc l’accent sur les débats et enjeux politiques dans toutes leurs dimensions et sur leurs acteurs et actrices de ces débats et enjeux.

La question :

- est ainsi en adéquation avec les programmes de l’enseignement secondaire (classes de Seconde et Première) qui visent à doter les lycéens d’une culture politique et abordent les problématiques de compréhension des mutations du politique et de démocratisation des sociétés en France, en Europe et dans le monde à partir de la Révolution française ;

- témoigne par ailleurs du dynamisme de l’histoire de la France et de l’internationalisation de cette historiographie.