Les mutuelles agricoles paysannes

Commémoration oblige, le 1er mai est classiquement l’occasion de parler d’histoire du travail. On profitera d’ailleurs de l’occasion pour rappeler aux lecteurs d’En Envor que le 15 juin 2013 s'est tenu à Paris la réunion fondatrice de l’Association française d’histoire du travail et des ouvriers. Mais, dans une région comme la Bretagne, force est de constater qu’hormis quelques bastions tels que Nantes, Brest, Saint-Nazaire, Lorient, Fougères ou encore Saint-Brieuc, le prolétariat est moins ouvrier que paysan

En-tête de la Caisse régionale de Bretagne d’Assurances mutuelles agricoles contre les accidents.

Or pour le monde agricole, la Troisième république est également synonyme d’acquis sociaux. C’est ainsi en 1900 que la loi permet la création de caisses mutuelles spécifiques. Les paysans peuvent désormais s’assurer contre l’incendie, la grêle, la mortalité du bétail, … mais également contre les risques inhérents à leur travail, comme le suggère ce magnifique en-tête de la Caisse régionale de Bretagne d’Assurances mutuelles agricoles contre les accidents.

Mais comme toute histoire, cette conquête sociale comporte également un revers. En effet, d’une certaine manière, elle est aussi le transfert d’une solidarité à l’origine exercée au sein du village à une assurance individualisée prodiguée par une structure financière. On peut dès lors de se demander s’il s’agit réellement d’un acquis social ou tout simplement de l’accompagnement d’une mutation du monde.

Erwan LE GALL