Caïtu n’est plus

Joseph-Antoine Caïtucoli est mort cette semaine, à l’âge de 94 ans. Né en 1920, il fait ses premiers pas dans l’armée de l’air à 18 ans, au cours de son service militaire comme sous-officier pilote sur Potez 63. Refusant la défaite, il intègre par la suite les forces spéciales et plus particulièrement le fameux Special Air Service, dont il devient une figure légendaire. C’est là qu’il prend le nom de Georges, qu’il conservera par la suite. Lui-même faisait d’ailleurs débuter sa biographie avec son ralliement à la France libre en Algérie. Après être parachuté en août 1944 en Saône-et-Loire, il participe à la redoutable opération Amherst en Hollande.

En février dernier, il écrivait être « très, très fatigué » mais affirmait également : « il faut continuer ». Car Georges Caïtucoli était aussi un inlassable combattant du souvenir et c’est d’ailleurs cette seconde vie, directement dans le prolongement de la première, qui le rattache à la Bretagne. Là, il devient pour beaucoup « Caïtu », tout simplement. Dès 1946, une fois la vie civile regagnée, il est nommé membre du Conseil d’administration de l'Association des parachutistes Français libres du Special Air Service. C’est le début d’une fulgurante carrière dans ce l’on appelle aujourd’hui le monde combattant : vice-président puis secrétaire général de la vénérable Association des Français lires, il prend ensuite la tête de la Fondation du même nom. A ce titre, il se rend chaque année sur deux lieux essentiels de la mémoire du Special Air Service en France : Sennecey-le-Grand qu’il connait personnellement pour y avoir été parachuté en 1944, et Plumelec, en Bretagne.

Particulièrement soucieux de la transmission de l’histoire, et notamment aux plus jeunes générations, il suivait avec attention l’épineux du dossier du musée érigé à Saint-Marcel dans le Morbihan. Il est vrai qu’il s’agit là d’un lieu emblématique de la réunion entre parachutistes SAS de la France Libre et Forces françaises de l’intérieur et qu’il se plaisait même, à ce propos, à rappeler la célèbre devise « Qui ose gagne ».

Les obsèques de Georges Caïtucoli auront lieu le 9 juin prochain, aux Invalides, à Paris.

Erwan LE GALL