L’équipe En Envor publie 1924, l’autre Xynthia

Docteur en histoire, chercheur associé au Centre de recherches historiques de l’Ouest, Johan Vincent est un contributeur régulier d’En Envor. On lui doit notamment le passionnant appel à contributions lancé récemment avec Yves-Marie Evanno sur la thématique Tourisme et Première Guerre mondiale. Pratique, prospective, mémoire, 1914-2014. C’est pourtant à un événement beaucoup moins connu, et pourtant tout aussi riche de sens pour notre monde contemporain, que Johan consacre son dernier ouvrage, publié chez Le Croît Vif : la formidable tempête qui frappe en 1924 toute la côte atlantique française, et notamment la péninsule armoricaine1.

Dans la nuit du 8 au 9 janvier 1924, un raz-de-marée s’abat sur les côtes de l’Atlantique, des côtes anglaises jusqu’aux côtes marocaines : 39 morts, auxquels on peut rajouter les 50 morts du bateau Mont-Rose disparu mystérieusement en mer, et quelques millions de francs de dégâts sur le littoral. La France et l’Espagne sont particulièrement éprouvées. Le retentissement de l’événement est intense dans les journaux, en Europe et jusqu’aux Amériques. Les témoins relatent l’extraordinaire, quand ils ont été confrontés aux forces de la nature, tout en devant s’occuper de l’ordinaire, afin de retrouver la vie quotidienne. Les pouvoirs publics tâchent de recenser l’ensemble des dégâts pour tenter de subvenir aux besoins des plus nécessiteux, tout en tenant compte du rôle émergeant des assurances. Les experts donnent des explications du phénomène. Cette catastrophe est à l’origine de plusieurs équipements littoraux toujours en place. Mais est-ce réellement un raz-de-marée ?

En développant l’événement au plus près des sites français touchés, cet ouvrage propose de reprendre connaissance de cette catastrophe, que certains ont évoquée en 2010, en marge de la tempête Xynthia, pour mesurer la vulnérabilité des sites littoraux, pour comprendre comment sont gérées les conséquences de la catastrophe et les différents temps de la crise, pour aussi se rendre compte que la mémoire du risque a une forte tendance à s’étioler avec les années.

VINCENT, Johan, Raz-de-marée sur la côte atlantique. 1924, l’autre Xynthia, Saintes, Le Croît Vif, 2015.

 

 

 

 

 

1 VINCENT, Johan, Raz-de-marée sur la côte atlantique. 1924, l’autre Xynthia, Saintes, Le Croît Vif, 2015.