Les journées du patrimoine

Cela fait désormais 29 ans que le patrimoine dispose pendant un week-end – en 1984 ce n’était qu’une journée – d’une fantastique tribune pour sensibiliser le plus grand public à cette noble cause qu’est sa sauvegarde. L’édition 2013 et la Bretagne ne font pas exception comme en témoigne le très riche programme de cette 30e édition des Journées européennes du patrimoine.

Comme chaque année vous pourrez visiter le service d’archives proche de votre domicile et découvrir ainsi l’envers du décor. A Nantes vous pourrez ainsi aller au château des Ducs de Bretagne visiter l’exposition En GuerreS 1914-1918 / 1939-1945. A Quimper vous pourrez profiter de l’occasion pour visiter, aux Archives départementales, l’exposition L’administration des Affaires maritimes de  1940 à nos jours, réalisée à partir des documents qui y sont conservés. La visite devrait d’ailleurs s’avérer passionnante puisque l’on sait les Archives départementales du Finistère contaminées par Aspergillus glaucus, un champignon qui empêche la communication de nombreux documents, dont ceux des séries R, N, L…

Somme toute, rien que de très habituel pour une manifestation qui, parvenue dans la force de l’âge, semble avoir du mal à se renouveler (contrairement à ce que ne manqueront pas de révéler les journaux télévisés dimanche soir, arguant d’impressionnantes files de queue devant tel ou tel édifice habituellement fermé au public). Le souffle des années 1980 qui consistait à s’approprier le patrimoine semble en grande partie disparu. Certes la DRAC diffuse gratuitement une plaquette très bien conçue sur 100 ans d’objets monuments historiques en Bretagne (document qui permet d’ailleurs de réaliser combien est congrue la portion dévolue à l’histoire contemporaine dans cet inventaire), mais tout cela manque du grain de folie des premiers temps. Aussi avons-nous choisi de vous conseiller deux manifestations, radicalement différentes, qui nous séduisent en ce qu’elles tentent de renouer avec l’esprit des débuts.

C’est tout d’abord à Rennes que cela se passe, aux Archives départementales, avec – outre la classique visite du bâtiment – deux spectacles vivants. Certes, pour l’un comme pour l’autre on a du mal à saisir le lien entre ces spectacles et les archives mais l’important n’est pas là puisqu’une telle démarche conduit à avoir un rapport différent avec le patrimoine pour, in fine, mieux se le réapproprier. Et c'est bien là l'essentiel.

C’est d’ailleurs ce qui motive dans les Côtes d’Armor Kevin Magi à assurer de passionnantes visites du cimetière Saint-Michel, lieu qu’il surnomme non sans affection « le père Lachaise briochin ». Une initiative que l’on ne peut que saluer tant elle nous semble renouer avec l’esprit des débuts, cette démarche qui consiste à faire prendre conscience au public du patrimoine qui l’entoure.

Erwan LE GALL.