Cela va faire du bruit : Les archives de Landerneau sont en ligne !

Les Archives municipales de Landerneau viennent de lancer un nouveau site internet et, qu’on se le dise, cela va faire du bruit tant cette plateforme est novatrice. Cette réalisation est en effet remarquable et définit, sans aucun doute, de nouveaux standards en termes de numérisation et de diffusion en ligne d’archives.

Conseil de révision, 25 juin 1915. Archives municipales de Landerneau: 2012 17 12.

Les fonds mis à disposition du public sont non seulement variés mais riches. En ce qui concerne la Première Guerre mondiale, on peut mentionner des cartes postales, un plan du monument aux morts, mais aussi des photographies – dont un fascinant cliché immortalisant la sortie d’un conseil de révision le 25 juin 1915 – ainsi que des listes de recensement et de morts. Si les indispensables généalogiques – registres d’état-civil et du cimetière – sont disponibles, mentionnons également les trop négligés bulletins municipaux, ou certains fonds privés, relatifs notamment à la vie économique de la commune. Ajoutons enfin que les contemporéanistes ne sont pas les seuls à être gâtés puisque les registres de délibération du Conseil municipal sont en ligne à partir de 1648, de même que les rôles de capitation des XVIIe et XVIIIe siècles.

Sur le plan technique, la navigation est d’une rare fluidité. On peut trouver facilement ce que l’on cherche et même ce que l’on ne cherche pas puisque le site, agréable et convivial, incite à la flânerie. Trois modes de requête sont disponibles, en procédant classiquement par l’inventaire général des fonds ou par deux modules de recherche, simple ou avancée. Tous les documents peuvent être téléchargés en haute définition et sont munis de permaliens pour une réutilisation en ligne.

Du point de vue juridique, la démarche des Archives municipales de Landerneau est, là encore, exemplaire. Si certains délais spéciaux s’appliquent – fort logiquement du reste – aux documents récents, le régime commun est celui de la libre communication et du libre réemploi. Bien entendu, il est demandé de spécifier la source des archives – ce qui est la norme pour tout usage scientifique – mais tout est fait pour, à l’évidence, simplifier la vie des utilisateurs. Une licence – impliquant redevance – n’est en effet exigée qu’au-delà de 1000 fichiers ! Ajoutons que les archivistes seront eux aussi les grands bénéficiaires de ce choix : délestés de la gestion de centaines de licences, ils auront à n’en pas douter plus temps pour se consacrer à leurs missions…

Défilé de Russes à Brest, 18 juillet 1916. Archives municipales de Landerneau: 2012 17 48.

Il est indéniable qu’un tel outil représente un réel investissement pour une collectivité territoriale, surtout par les temps qui courent où la rigueur budgétaire ne semble jamais devoir être démentie. Dès lors, c’est donc bien la question du retour sur cet investissement qui doit être posée. Du point de scientifique, la réponse ne laisse aucun doute tant historiens et généalogistes ne peuvent que tirer profit de telles conditions de travail. Plus accessibles, ces archives seront plus consultées, donc plus travaillées, donc plus mises en valeur. Et c’est ainsi en termes de communication, de visibilité de la collectivité territoriale, que la Mairie de Landerneau bénéficiera de son conséquent investissement. D’où l’intérêt de garantir la liberté de circulation de l’information, encore plus sans doute à l’ère digitale…

Erwan LE GALL