Une mine de mémoires !

Chaque année, des dizaines d’étudiants français soutiennent un Master de recherche en histoire. Ces travaux, dont la qualité est variable, n’en demeurent pas moins de précieuses sources d’informations. Malheureusement, trop souvent, ces derniers ne sont pas diffusés en dehors d’un cercle restreint d’initiés. Partant de ce regrettable constat, l’unité de recherche Tempora (EA 7468) a mené, depuis plusieurs années, un remarquable travail de valorisation des mémoires universitaires via la constitution d’une solide base de données bibliographiques dénommée MemHOuest¹. Celle-ci recense, à la veille des soutenances de la session 2019, près de 13 000 références, soit la grande majorité des mémoires qui ont été validés par un diplôme de niveau M (DES, DEA, Maîtrise, Master) dans les universités de l’Ouest de la France depuis plus de soixante ans².

Une interface sobre et efficace.

Via une interface épurée, la navigation s’avère aussi simple qu’agréable. Si le moteur de recherche permet, de manière très classique, de trouver des références à partir de mots clés, le visiteur bénéficie également d’une indexation précise et efficace. Ainsi, la sous-catégorie « Guerre mondiale (1914-1918) » permet, en un clic, d’accéder à 114 résultats ; celle consacrée à la « Guerre mondiale (1939-1945) » en comptabilise 420. Bien entendu, l’intérêt de la base n’étant pas seulement de répertorier le nombre de travaux, MemHOuest indique aussi – et surtout – les lieux où les mémoires sont accessibles à savoir, principalement, dans les bibliothèques universitaires et celles des centres de recherche, aux Archives départementales et municipales, ou encore au Service historique de la Défense.

Mieux, de nombreux mémoires sont intégralement accessibles en ligne, soit directement via la base MemHOuest, soit en partenariat avec l’interface DUMAS (Dépôt universitaire de mémoire après soutenance). Cette démarche est d’autant plus précieuse qu’elle permet de valoriser des travaux dont la vocation n’est a priori pas d’être publiée. La mise en ligne permet en effet aux jeunes chercheurs de diffuser leurs recherches, ambition à laquelle nous sommes d’autant plus sensibles sur En Envor que, depuis 2013, nous offrons un espace de publication destiné aux jeunes auteurs. Toutefois, à notre grand regret, le dépôt électronique des mémoires n’étant pas obligatoire, seule une minorité d’entre eux est aujourd’hui disponible.

Un des trop rares mémoires disponibles en ligne.

Si les travaux répertoriés sur MemHOuest portent sur « large Ouest français », la Bretagne est malgré tout bien représentée pour ne pas dire prépondérante. De la même manière, les mémoires s’intéressant au XX^e siècle sont majoritaires, ce qui confirme à quel point cette période est particulièrement féconde pour la recherche. MemHOuest doit donc impérativement trouver une place de choix parmi les favoris des navigateurs de celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire contemporaine de la Bretagne. Il devra néanmoins être complété par d’autres outils similaires à l’image de la base intitulée « Le XIX^e siècle en mémoires », déclinaison de MemHOuest pour l’intégralité des mémoires francophones portant sur la période 1800-1914, le classique site de référence qu’est « Hermine », ou encore le catalogue du SUDOC afin de connaitre les lieux où sont conservées thèses.

Yves-Marie EVANNO

¹ Développée à partir de l’ancienne base THEO.

² La plus ancienne référence date en effet de 1956. Il s’agit de Bergot, François, L’hôtel de ville de Rennes, le présidial et la Tour de l’horloge au XVIII^e siècle, DES d’histoire, Rennes, 1956.