Juste Gino Bartali

L'histoire des grands champions s'écrit parfois après leur mort. Gino Bartali fait désormais parti de ceux là. Déjà reconnu pour sa « classe » par le journaliste de l'Ouest-Eclair Joseph Morin, lors du Tour de France 19381, son prestige est resté intact tout au long de sa carrière. Son palmarès est néanmoins gâché par la Seconde Guerre mondiale qui met en sommeil de nombreuses courses, dont la plus populaire d'entre-elle, le Tour de France.

La reconnaissance dont il fait actuellement l’objet est donc un d’autant plus juste retour des choses que rares sont les sportifs à être distingués de la sorte. A l'occasion de la commémoration de la Rafle du Vel' d'Hiv' en juillet dernier, nous avions en effet fait le choix de vous retracer le parcours de Gino Bartali durant le conflit et, plus particulièrement, sa contribution au sauvetage de près de 800 juifs. Très croyant, résolument antifachiste, il profitait de ses sorties d'entraînement pour faire office d'agent de liaison!

Cet aspect de sa vie a été révélé en janvier 2012 par son fils Andréa. Après 18 mois d’une procédure extrêmement rigoureuse, Gino Bartali a été proclamé le 23 septembre 2013 Juste parmi les nations par le Mémorial Yad Vashem en Israël. Incontestablement son plus beau trophée.

Yves-Marie EVANNO

1 « Le prestige aux Italiens, l'argent aux Belges », L'Ouest-Eclair, n°15239, 1er août 1938, p.9.