« J’ai tué deux Boches » : la « fugue héroïque » d’un enfant-soldat morlaisien

« J’ai tué deux Boches » : c’est ainsi que S. Coubé titre les quelques pages qu’il consacre au jeune Morlaisien Lucien Marzin dans son ouvrage sur Les enfants héroïques, publié en 19181. Le livre n’est pas le seul du genre, loin s’en faut : comme l’a montré S. Audoin-Rouzeau dans son étude sur La guerre des enfants, se multiplient dès 1915 les publications glorifiant ces jeunes – et parfois très jeunes « héros » – engagés dans le conflit en cours, soit parce que vivant dans la zone des combats, ils ont été amenés à y prendre part plus ou moins directement, soit parce qu’originaires de régions de l’arrière, ils ont fait le choix de rejoindre le front pour se battre, les armes à la main2.

Couverture de l'ouvrage de S. Coubé (détail). Collection privée Y. Lagadec.

Les exemples bretons ne manquent pas. Le plus connu, le plus emblématique, le plus largement instrumentalisé aussi est bien entendu Jean-Corentin Carré, le « petit poilu du Faouët », engagé volontaire en 1915 en mentant sur son âge – il n’a que 15 ans –, tué en combat aérien en 1918. Il n’est pas le premier pourtant, loin s’en faut. Les cas des Rennais Paul Delalande et Louis Dupuis, 15 et 14 ans, qui ont fait l’objet d’une étude récente, ressemblent par bien des points au parcours du Malouin Victor Pichon3. Mais ces exemples sont loin d’être isolés : pour n’en rester qu’à quelques-uns, S. Coubé cite, entre autres, « quatre petits braves de Châteaubriand, âgés de treize et quatorze ans », ou encore celui de Pierre Renault, « Breton de Nantes », qui quitte sa ville pour le front en septembre 1914, avant d’être blessé par un éclat d’obus en janvier 1915.

Lucien Marzin ou Jean-Corentin Carré sont donc loin d’être des cas uniques. Le Morlaisien a cependant cette particularité d’être sans doute l’un des premiers à avoir été mis en valeur par la presse locale, tout en ayant un parcours à la fois assez classique et exceptionnel.

Une presse avide de sensations

Il semble que ce soit, fort logiquement, L’Eclaireur du Finistère, l’hebdomadaire publié à Morlaix qui, dans son édition du 24 octobre 1914, ait été le premier à évoquer le départ de Lucien Marzin pour le front, sans doute un mois auparavant, vers le 27 septembre, en compagnie de soldats du 72e RI : le dépôt de ce régiment amiénois – celui dans lequel combattra l’historien Marc Bloch à compter de l’été 1915 – a en effet été replié dans la sous-préfecture du Finistère à la fin du mois d’août et c’est depuis Morlaix que partent désormais les renforts venant combler les pertes qu’a subies cette unité.

Carte postale vendue au profit de l'orphelinat des armées. Collection particulière.

L’information est relayée deux jours plus tard, le 26 octobre 1914, par L’Ouest-Eclair entre autres, et sans doute est-ce ce qui justifie la publication d’un nouvel article dans L’Eclaireur du Finistère le 31 du mois sous le titre « Le petit héros morlaisien », un article centré sur la lettre d’un habitant d’Alençon qu’on n’imagine guère lire ce dernier titre mais plus probablement l’édition caennaise du grand quotidien de l’Ouest. Le retour de Marzin à Morlaix, courant novembre 1914, annoncé par L’Eclaireur du Finistère le 14, explique la publication de nouveaux articles dans la presse régionale, L’Ouest-Eclair le 17 novembre 1914, mais aussi le plus confidentiel Bulletin quotidien des communes de l’arrondissement de Pontivy du même jour par exemple.

Sans doute d’autres journaux, en Bretagne comme ailleurs, ont-ils eux aussi évoqué le cas de Lucien Marzin, en une période où la valorisation de l’engagement des adolescents – voire des enfants – aux côtés de leurs aînés, y compris les armes à la main, est monnaie courante, alors que la propagande de guerre n’a guère de limites. Le discours patriotique ambiant conduit ainsi à une sorte d’informel « concours » d’une grande ville à l’autre, d’un département à l’autre, d’une région à l’autre : tandis que l’édition nantaise de L’Ouest-Eclair se plait à présenter le cas de Pierre Renault, parti à 15 ans, celle de Rennes met en scène Delalande et Dupuis. Ailleurs, on célèbre Gustave Châtain, « le benjamin des caporaux de France », parti des environs de Saint-Brieuc dans les premiers jours de la guerre, blessé dans les Flandres et soigné en 1915 sur les bords de la Penfeld. A compter de 1915, les livres viendront remplacer les articles de la presse quotidienne ou hebdomadaire dans cette mise en avant des enfants : La guerre des mômes, d’Alfred Machard en 1915, Les enfants et la guerre d’Antonio Faria de Vasconcellos la même année, Nos petits pendant la guerre et nos grands, de la comtesse de Duranty en 1916, nombreux sont les exemples de ces ouvrages parus au cours de la première moitié de la guerre pour célébrer la participation des plus jeunes au conflit en cours. Sans même remonter à Bara et Viala, héros révolutionnaires remis au goût du jour par la IIIe République, la chose n’est d’ailleurs pas totalement nouvelle : les années 1871-1914 sont marquées par la publication de toute une veine de livres évoquant la participation des enfants à la guerre de 1870 ou les effets qu’elle a pu avoir sur leur quotidien4. Mais ces ouvrages destinés à la jeunesse sont alors des œuvres de fiction, présentées comme telles.

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La Grande Guerre constitue de ce point de vue une véritable rupture : si des romans, si des bandes dessinées mettant en scène des enfants sont toujours publiées5, l’enfant-héros du conflit en cours n’est plus alors seulement un personnage de fiction mais de plus en plus une réalité dont s’empare la propagande. Le cas de Marzin et, au-delà, ceux de Renault, Delalande, Dupuis ou Pichon doivent être compris ainsi, exemples bretons parmi une centaine d’autres recensés en France – dont une dizaine de filles6 –, célébrés par la grande presse comme par les feuilles locales.

La fugue héroïque

L’épopée de Lucien Marzin est-elle pour autant « banale » ? Ce que L’Eclaireur du Finistère qualifie de « fugue héroïque » l’est pour une part, tant elle ressemble à ce que l’on sait du parcours des autres adolescents bretons partis pour le front.

Ce départ se fait tout d’abord à l’insu des parents, qui ne l’apprennent qu’après plusieurs jours. Certes, Lucien Marzin a pris soin d’embrasser sa mère avant de partir, ainsi que le rapporte L’Eclaireur du Finistère qui conte par le menu ces derniers moments passés à Morlaix :

« Le vendredi soir 26 septembre, il arrivait chez lui : « Donne-moi un pantalon frais, un tricot et des chaussettes, dit-il à sa mère. Tu vois, les vêtements que je porte ne sont pas très propres ». Ses vêtements changés, il ajouta : « Je retourne maintenant à l’hôpital, où je passerai la nuit ».
Mme Marzin ne fut pas autrement étonnée. L’enfant était en effet assez souvent de service de nuit.
Au moment de sortir, le jeune Lucien eut une hésitation : « Tiens, dit-il, voici un éventail que je t’ai apporté en souvenir. Embrasse-moi bien fort, maman ».
Il embrassa aussi d’une manière particulièrement affectueuse ses sœurs et son petit frère.
Mme Marzin fut bien un peu surprise de cette expansion de tendresse, mais sur le moment elle n’y attacha pas une trop grande importance.
Depuis, elle n’a pas revu son fils. »

En effet, « le samedi 27 septembre, il accompagnait à la gare un détachement du 72e qui se rendait au front, et prit place dans le train au milieu des soldats ». L’histoire n’est pas sans rappeler celle de Paul Delalande, le jeune Rennais. Ayant appris de soldats, courant novembre 1914, qu’un train doit quitter Rennes dans la journée pour le front, il s’y est glissé sans en avertir personne : profitant, selon L’Ouest-Eclair, de la « demi-obscurité » de cette période de l’année, l’adolescent a pu se « faufil[er] dans la gare ». Ce n’est que le lendemain que, pensant à une fugue, son père se rend au commissariat pour signaler sa disparition. Il faudra plusieurs jours pour qu’une carte postale vienne le rassurer et mette fin aux recherches : « puisqu’il s’y trouve si bien, avec les soldats, laissons-le, Monsieur le commissaire », aurait-il déclaré au policier chargé de le retrouver.

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Même missive, ou presque, de Lucien Marzin à ses parents, pour annoncer lui aussi, avec un peu plus de détails cependant, son départ pour le front, ainsi que le rapporte L’Eclaireur du Finistère qui se délecte du ton de cette lettre, si « jolie […] dans tous ses détails, y compris les aperçus sur le moral des troupes, exprimés dans la formule des communiqués officiels » :

« Mes chers parents,
Vous m’excuserez de ne pas vous avoir écrit plus tôt. Je n’ai pas eu beaucoup de temps. J’ai été les premiers jours dans les tranchées. J’ai fait le coup de feu comme les autres. Un jour j’ai surpris deux boches derrière un arbre en train de manipuler des bombes. Je les ai tués à bout portant. J’ai été blessé par un éclat d’obus. Ce n’était rien et je suis resté ici.
Les soldats se portent très bien et le moral des troupes est excellent.
J’ai des jumelles et un poignard boche.
Pour m’écrire, vous n’aurez qu’à mettre l’adresse : Boys-scout ambulancier au 72e d’infanterie, 2e corps, 3e compagnie. »

On y découvre entre autres que Marzin, à l’instar de Dupuis ou Delalande, aurait fait le coup de feu dans les tranchées, tué même « deux Boches », « à bout portant »… Ces enfants-soldats sont ainsi aussi des combattants, encouragés ou, pour le moins, acceptés pour une part par la hiérarchie militaire à l’échelle de la compagnie et, au-delà, du régiment : on leur fournit d’ailleurs, en général, des armes plus adaptées à leur taille et à leur force que le lourd Lebel, des mousquetons dans le cas des deux jeunes Rennais, une « carabine allemande » – le fameux Mauser 98K dont sont dotés les fantassins du Reich – pour Marzin à en croire un article publié par L’Eclaireur du Finistère mi-novembre 1914.

Cet article est intéressant dans la mesure où il signale un autre fait important : Marzin n’est pas le seul adolescent morlaisien à avoir gagné le front. Trois autres auraient tenté de faire de même, sans que l’on sache vraiment si c’est avant ou après Marzin, les informations se révélant contradictoires d’un article à l’autre.

Le « roman d’un boy scout » : une filière morlaisienne…

Ce qu’illustre avant tout le cas Marzin pour comprendre ces départs pour le front, c’est la force du milieu familial d’une part, le rôle joué par des « réseaux » de sociabilité à l’arrière d’autre part.

Passons rapidement sur le premier aspect, assez commun finalement. L’Eclaireur du Finistère insiste tout particulièrement sur le fait que le père de Lucien Marzin « est très patriote ». « Souvent, il entretenait ses enfants des heures douloureuses du passé et terminait toujours ses récits en exprimant son espoir de la revanche future » précise-t-il par ailleurs, avant de signaler que plusieurs des frères du jeune adolescent ont été mobilisés et sont déjà sur le front au moment où celui-ci quitte Morlaix. Mais, pour exact et vérifiable qu’il soit, ce type de détail vise surtout à une propagande plus large : l’article consacré à Marzin par L’Eclaireur du Finistère le 24 octobre 1914 est directement suivi d’un autre sur… les embusqués, comme pour mieux souligner le décalage entre l’engagement de cette famille morlaisienne et le manque de patriotisme de ceux que la presse locale comme nationale commence à dénoncer avec de plus en plus d’insistance depuis quelques semaines. Alors que les pertes des premières semaines de guerre ont atteint des niveaux que l’on n’avait pu imaginer, la protection relative dont bénéficient certains devient en effet vite insupportable au plus grand nombre.

Carte postale vendue. Collection particulière.

L’« engagement » de Lucien Marzin dans la guerre est d’ailleurs antérieur à son départ pour le front. Il fait partie des adolescents qui offrent leurs services à l’hôpital temporaire n°40 de Morlaix, où il remplit déjà « avec zèle les missions qui lui étaient confiées ». Ces adolescents sont en fait des scouts de la ville, un mouvement encore récent en Bretagne comme en France, mais semble-t-il assez dynamique ici. Et sans doute est-ce là, pour une part, une spécificité morlaisienne : car si l’on trouverait sans peine la mention de l’engagement d’autres boys scouts en France, la particularité tient ici au fait que plusieurs d’entre eux tentent de gagner le front en septembre 1914.

Outre Marzin en effet, ce sont au moins trois autres scouts qui rentrent à Morlaix mi-novembre 1914, « après forces aventures, […] sous la conduite d’un officier » : Yves Mével, 16 ans, Marcel L’Hénaff, 16 ans, et Le Brigant, 15 ans et demi, qui, « imitant leur camarade et voulant eux aussi “tuer des Boches”, avaient réussi à gagner le front en se glissant, il y a une dizaine de jours, dans un train emmenant sur la ligne de combat un détachement du 72e » ainsi que le raconte L’Eclaireur du Finistère du 14 novembre 1914. Les adolescents s’étaient, presque par hasard, finalement retrouvés tous les quatre à Sainte-Menehould où Marzin venait d’être affecté à une ambulance, après avoir été retiré des tranchées sur ordre d’un général semble-t-il : « Mével, L’Hénaff et Le Brigant, que le commandant avait décidé de renvoyer chez eux », y étaient probablement depuis plusieurs jours, n’ayant pas réussi, pour leur part, à gagner les premières lignes.

Selon L’Eclaireur du Finistère, « Mével réclama énergiquement. Il ne voulait rentrer à Morlaix qu’après avoir comme Marzin tué “un Boche”. Protestation inutile ». En effet, « les quatre boys-scouts furent confiés à un officier qui se rendait au dépôt du 72e, et c’est ainsi qu’ils rentrèrent […] dans leur ville natale, à la grande joie de leurs parents ». Le journal conclut en signalant que « Mével, qui est entêté comme un Breton, veut repartir ».

Et c’est ce qu’il parviendra à faire semble-t-il puisque, reprenant un article paru dans le quotidien parisien Le Matin, L’Eclaireur du Finistère du 3 juillet 1915 signale qu’il « vient de recevoir le glorieux insigne de la Croix de Guerre »7. Le journal livre alors le récit d’un parcours assez semblable à celui de Lucien Marzin : des frères mobilisés partis pour le front, l’engagement du scout dans un hôpital militaire morlaisien, « les récits des blessés qu'il soignait », autant d’éléments l’incitant « à partir à son tour », à l’automne 1914, se glissant « parmi les soldats du 72e d'infanterie qui s'en allaient au front ». Si, selon Le Matin, il put combattre dès cette date en première ligne – ce que contredisent les articles de L’Eclaireur du Finistère du mois de novembre 1914 –, il aurait fait ainsi « toute la campagne de l'Argonne » avant d’être « blessé au commencement de février, à Beauséjour, d'une balle à la cuisse, puis d'un éclat d'obus qui lui fit perdre l’œil droit, puis d'une autre balle explosive qui lui fracassa l'avant bras ».

« Evacué sur l'arrière et soigné à l'hôpital de Châlons-sur-Marne », Mével est « cité 4 fois à l'ordre du jour, par son lieutenant, par son commandant, par son colonel et son général ». C’est à ce titre que « le jeune héros vient de recevoir la Croix de guerre », remise le 27 juin 1915 dans la cour de l'Ecole pratique supérieure de commerce de Paris8. « Devant deux-cents éclaireurs de France, enthousiasmés », précise pour finir le journal, donnant ainsi à l’engagement des adolescents morlaisiens en général, et à celui d’Yves Mével en particulier, une tonalité particulière.

Carte postale vendue. Collection particulière.

Le cas de Lucien Marzin, celui d’Yves Mével, autre jeune scout morlaisien, sont ainsi, au-delà de l’anecdote, particulièrement intéressants. Ils illustrent en effet pour une part la « totalisation » alors à l’œuvre à Morlaix, en Bretagne comme ailleurs. Cibles d’une propagande visant à les englober dans l’effort de guerre à grands coups de romans, de périodiques illustrés ou de jouets guerriers, les enfants en deviennent aussi, très rapidement, des instruments9.

Marzin et Mével nous disent aussi combien, en 100 ans, les mentalités ont évolué, à l’heure où la France, à la suite de l’UNICEF et de nombreuses ONG, dénonce la mobilisation d’enfants-soldats dans nombre de conflits, tout particulièrement en Afrique ; à l’heure aussi où le fait d’avoir eu à tirer contre ces enfants est signalé comme un facteur aggravant les risques de PTSD chez les soldats engagés au Mali ou en RCA.

C’est dire aussi, plus largement, le risque qu’il y a de multiplier les anachronismes à lire les événements du passé avec nos regards d’hommes et de femmes, de citoyens et citoyennes du XXIe siècle.

Yann LAGADEC

 

1 COUBE, S., Les enfants héroïques. France d’hier, France d’aujourd’hui, Paris, de Gigord, 1918, p. 117-119.

2 AUDOIN-ROUZEAU, Stéphane, La guerre des enfants, 1914-1918. Essai d’histoire culturelle, Paris, A. Colin, 1993.

3 LAGADEC, Yann, « Enfants soldats. Au front à 15 ans », Place publique. Rennes et métropole, n° 30, juillet-août 2014, p. 28-31. 

4 L’on pense notamment au célèbre Tour de France par deux enfants, publié dès 1877 par G. Bruno, diffusé à 7 millions d’exemplaires avant 1914.

5 REVILLON, Luc, La Grande Guerre dans la BD. Un siècle d’histoires, Paris, Beaux-Arts éditions, 2014.

6 Le Petit Citoyen, hebdomadaire quimpérois dirigé par le bouillant député radical Georges Le Bail, cite ainsi  longuement en une de son édition du 6 novembre 1914 la « lettre émouvante d’une jeune Lorraine de 15 ans ».

7 Notons que l’article est repris, entre autres, par Le Citoyen, l’un des hebdomadaires quimpérois, dans son édition du 9 juillet 1915.

8 L’historique du 72e RI précise même qu’il reçut la médaille militaire, et qu’il aurait entonné la Marseillaise après avoir été atteint de six balles.

9  Il n’est pas anodin, par exemple, que Le Petit citoyen, journal radical et peu suspect de cléricalisme, signale que les seuls souvenirs ramenés du front par Marzin sont « un chapelet et deux médailles à l’effigie de Pie IX trouvées sur ses Boches ». C’est dire implicitement que l’Eglise catholique est du côté de l’ennemi allemand… La propagande ne se limite pas à la valorisation de la Patrie face à l’agresseur étranger ; elle s’appuie aussi largement sur les débats antérieurs au conflit. L’Union sacrée n’a jamais été qu’une façade, y compris en cet automne 1914.