C’était la pré-rentrée !

Le moins que le l’on puisse dire, et je n'en suis pas spécialement fier, c’est que c’est dans la peau du parfait cancre que j’ai attaqué cette séance inaugurale du cours massif en ligne (acronyme MOOC mais parlons français tout de même…) : en retard et peu attentif. En effet, en raison d’un emploi du temps particulièrement chargé, je n’ai pu assister à cette première séance qu’hier et, je dois le confesser, que d’une oreille puisque c’était en travaillant au bouclage du troisième numéro d’En Envor, Revue d’histoire contemporaine en Bretagne, qui devrait d’ailleurs être en ligne au début du mois de février.

Cette séance inaugurale, que l’on peut assimiler à une sorte de pré-rentrée, appelle toutefois plusieurs remarques. La première, qui doit moins à ce cours en ligne qu’à la plateforme France Université Numérique, est qu’il est, je trouve, difficile d’accéder à son espace personnel. L’essentiel est en effet fait pour que de nouveaux e-tudiants s’inscrivent et il en résulte qu’il n’est pas toujours évident de trouver, pour les personnes déjà munies d’un compte FUN, l’icône « se connecter ».

Plan de la première séance du MOOC Grande Guerre. Capture d'écran.

Ce n’est donc qu’après quelques minutes de recherche que l’on accède à son espace personnel et à cette première séance du MOOC La Première Guerre mondiale expliquée à travers ses archives. Et là, deux remarques s’imposent. La première est que le contenu est de qualité et exige, preuve du sérieux de cet enseignement, une attention complète. Elève peu discipliné lors de cette première leçon, j’ai plusieurs fois été obligé de réécouter les séquences, n’en ayant pas saisi immédiatement toute l’ampleur.

C’est donc avec deux oreilles et un cerveau pleinement disponible qu’il convient d’assister à ces cours, ce d’autant plus que tous les enseignants ne sont, manifestement, pas aussi à l’aise que G. Ferragu. C’est là une première leçon de ces MOOCS : l’exercice n’est visiblement pas toujours simple pour les enseignants et sans doute cet outil devra-t-il aussi être apprivoisé de ce côté-ci de l’amphithéâtre numérique.

Amphithéâtre. Université du Havre / Flickr.

L’expérience s’avère néanmoins séduisante même si l’exercice comporte ses contraintes pour les enseignants. Car pour l’e-tudiant, c’est au contraire un rêve de souplesse et d’accessibilité. Outre le fait que les cours sont par définition, puisqu’en ligne, disponibles 24 heures sur 24 de tout endroit muni d’une connexion internet, les fichiers vidéo peuvent être téléchargés et donc écoutés dans le métro et/ou le bus, manière idéale de rentabiliser le temps de transport. Mieux encore, le cours est doté d’une « boite à outils de l’historien » comprenant éléments biographiques, sitographiques, chronologiques..., boite qui sera enrichie au fur et à mesure des séances pour mieux aider les e-tudiants dans leur apprentissage. Et en cas de besoin, il y a même une sorte de forum où l’on peut s’adresser directement aux enseignants !

Au terme de cette première séance, il se confirme donc que ces cours massivement en ligne constituent un formidable outil pédagogique, pour peu que l’on se plie aux contraintes du genre. On ne peut donc que conseiller aux lecteurs d’En Envor qui ne le seraient pas encore de s’inscrire à ce MOOC… et aux nombreux autres proposés par la plateforme France  université numérique. Sans doute ces cours en ligne ne parviendront-ils pas à se substituer aux cursus universitaires classiques, mais peut-être pourraient-ils donner un sérieux coup de vieux aux universités populaires d’antan.

Erwan LE GALL