Fantaisie (tenue de) : Tenue d’apparat caractérisée en général par des tissus plus fins et une coupe plus élégante que les uniformes réglementaires.

Fantassin : Nom donné au militaire servant dans l’infanterie, par opposition au cavalier ou à l’artilleur.

Fascicule de mobilisation : Document inséré dans le livret militaire sur lequel sont inscrits les dates et lieu d’incorporation en cas de mobilisation.
Il existe cinq modèles de fascicule de mobilisation, identifiés chacun par une couleur spécifique. Le modèle A, de couleur rose, est celui des hommes devant rejoindre leur affectation en train. Le modèle A1, qui est vert clair, est celui des hommes se rendant par leurs propres moyens (à pied, en bus…) sur leur lieu d’affectation. Ce sont les deux modèles les plus fréquents. Les modèles S, blanc rayé de rouge, et S1, blanc rayé de vert, concernent les homes employés temporairement à un service spécial et devant rejoindre ou non leur affectation en train.

Fascine : Fagot de branche destiné à renforcer la tranchée.

Feldgrau : Surnom donné du fait de sa couleur oscillant entre le beige et le vert à l’uniforme adopté 1907 par l’armée allemande. Par métonymie, ce terme en arrive à désigner les fantassins allemands eux-mêmes.

Feu (par opposition au choc) : Puissance des armes, tout particulièrement des mitrailleuses et de l’artillerie.

Feuillée : Latrine improvisée et creusée dans les tranchées dans laquelle les poilus viennent se soulager. Généralement recouverte de feuilles, d’où son nom.

Feuillet nominatif de contrôle : Formulaire administratif venant remplacer la fiche matricule et entrant en service après la Seconde Guerre mondiale.
En théorie, les feuillets nominatifs de contrôle ne devraient pas intéresser les combattants de la Grande Guerre. Mais, en 1940, certains registres matricules du recrutement ont été pris par les Allemands au titre de butin de guerre puis rapatrié à Berlin, avant d’être saisis par les Soviétiques en 1945 et transféré à Moscou, sous la bonne garde du KGB. Considérées comme définitivement disparues, ces archives sont recomposées à partir de 1945 par l’autorité militaire sur la base de la documentation disponible ou en interrogeant directement les intéressés lorsque cela était possible. Il en résulte des documents qui, lorsqu’ils concernent des combattants de la Grande Guerre, sont beaucoup plus lacunaires et moins fiables que les fiches matricules.
Parmi les bureaux de recrutement concernés par ces feuillets nominatifs de contrôle et/ou ces disparitions de fiches matricules on peut mentionner Guingamp, Saint-Brieuc et Saint-Brieuc/dinan de même que Dunkerque et Saint-Lô.
Il est à noter que Considérés comme définitivement disparus, ces registres étaient en fait conservés dans le volumineux ensemble d'archives publiques françaises rendu à la France par les autorités russes dans les années 1990 dit « archives de Moscou ».

Fiche matricule : Document tenu et mis à jour par les bureaux de recrutement sur lequel figurent tous les éléments relatifs à la vie militaire d’un individu, de son passage devant le Conseil de révision à son renvoi de la réserve de l’armée territoriale.
Longtemps conservés à Pau par le Service historique de la Défense, ces documents sont progressivement reversés aux services départementaux d’archives et bénéficient généralement, dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, d’importants programmes de numérisation et de mise en ligne.

Flanquement : Tir généralement de mitrailleuses prenant de flanc une attaque adverse.

Fourragère : Cordelette tressée placée sur la hampe d’un drapeau ou portée à l’épaule par les membres d’une unité à qui elle est attribué en reconnaissance des actes accomplis. Pouvant être aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre, de la Médaille militaire ou de la Légion d’honneur, il s’agit d’une décoration particulièrement prestigieuse. La fourragère contribue par ailleurs fortement au développement de l’esprit de corps.

Carte postale. Collection particulière.

Fourrier : Militaire en charge de la comptabilité d’une compagnie, généralement de grade de caporal ou de sergent.

Franc-tireur : Combattant faisant partie d’une armée irrégulière. La crainte des francs-tireurs joue un rôle déterminant lors de l’été 1914 et est un corollaire important des atrocités allemandes. Ce faisant, la force de ce souvenir rappelle le rôle non-négligeable de la mémoire de la guerre de 1870 lorsque débute la Première Guerre mondiale.

Fraternisation : Cessation exceptionnelle et très limitée, autant dans le temps que dans l’espace, des hostilités entre les belligérants d’un même théâtre d’opérations.

Front : Littéralement, zone de contact avec l’ennemi. Le conflit de 1918 n’ayant plus grand-chose à voir avec celui de 1914, la notion de front se dilue et se complexifie considérablement pendant la Première Guerre mondiale. L’expression de « front intérieur » dit par exemple bien toute la difficulté qu’il y a à en donner une définition sur le strict plan géographique.

Fumigène (obus) : Munition produisant en éclatant une épaisse fumée, de manière à aveugler l’ennemi.

Fusant (obus) : Munition éclatant alors qu’encore en l’air, au-dessus des troupes ennemies, et libérant ainsi ses shrapnels.

Fusée éclairante : Projectile produisant lorsqu’il éclate une lumière dont la couleur correspond à un code particulier, celui-ci changeant régulièrement suivant les périodes et les unités considérées. Les fusées éclairantes sont utilisées le plus souvent par l’infanterie pour communiquer avec l’artillerie et sont un maillon essentiel de la liaison interarmes.
Ainsi, le code en vigueur en mars 1916 au sein de la 89e division d’infanterie territoriale donne les significations suivantes : fusée rouge, « tirez » ; fusées blanches et jaunes, « tirez, l’ennemi envoie des nappes de gaz délétères » ; fusée blanche, « allongez le tir » ; fusée verte, « raccourcissez le tir » ; deux fusées blanches simultanées, « cessez le feu ».

Fusilier marin : Marin spécialisé dans le combat d’infanterie et constituant l’essentiel des compagnies de débarquement de chaque navire militaire. Ainsi, bien que combattant sur terre, ces soldats sont des marins.
Surnommés les Mathurins ou encore les Demoiselles aux pompons rouges, ils sont très populaires et se rendent célèbres pendant la guerre de 1870 et, plus encore sans doute, lors de la grande crue de la Seine de janvier 1910 où une petite centaine d’homme est déployée en plein Paris et vient en aide à la population. Mais, c’est lors des combats de la Course à la mer, à l’automne 1914, que les fusiliers marins commandés par l’amiral Ronarc’h connaissent leur plus grande gloire, leurs combats menés dans la région de Dixmude, en Flandres belges, faisant l’objet d’une couverture médiatique aussi importante qu’hagiographique.

Fusillé pour l’exemple : Soldat exécuté pendant la Première Guerre mondiale, le plus souvent pour refus d’obéissance ou abandon de poste devant l’ennemi. Témoignant d’une vision critique de la justice militaire, quand ce n’est pas de l’Armée elle-même d’ailleurs, cette expression apparait semble-t-il à la fin des années 1920.