Pacte épistolaire : Ensemble de règles non-écrites mais adoptées par les protagonistes d’une correspondance. Cette notion est à la base des travaux de Clémentine Vidal-Naquet sur les couples dans la Grande Guerre. Le pacte épistolaire implique souvent que, pour rassurer la femme demeurée à l’arrière, l’homme terré dans les tranchées élude ou minimise les dangers encourus.

Pal Battalion : Bataillons de volontaires de l’armée britannique dont l’enrôlement s’effectue sur des bases locales et/ou sociales. Le 15th Highland Light Infantry Regiment recrute ainsi parmi les cheminots de Glasgow, le 16th Middlesex Regiment parmi les prestigieuses Public schools britanniques…

Palme : Distinction indiquant qu’une citation est décernée à l’ordre de l’armée.

Parallèle de départ : Sorte d’artère creusée parallèlement à la tranchée et destinée à favoriser la circulation des poilus lors d’une offensive.

Parados : Monticule protecteur en terre situé au dos de la tranchée.

Parapet : Monticule protecteur en terre situé devant la tranchée et rehaussé, le plus souvent, de défenses accessoires.

Dans une tranchée, abri sous le parapet. BDIC: VAL 223/025.

Parc d’artillerie : Lieu où sont entreposées les pièces et munitions ainsi que le matériel divers nécessaire à l’artillerie. Le parc d’artillerie peut être divisionnaire, de corps d’armée ou d’armée. Dans ce dernier cas il s’agit d’un grand parc d’artillerie.

Pare-éclats : Elément de protection d’une tranchée censé augmenter la protection contre les éclats d’obus.

Patrouille : Détachement d’une dizaine d’hommes au maximum ayant pour mission d’opérer des reconnaissances et de recueillir du renseignement.

Peloton : Dans l’infanterie, subdivision d’une compagnie placée sous l’autorité d’un lieutenant ou d’un sous-lieutenant et se composant de deux sections. Le peloton d’infanterie regroupe environ 120 militaires.
Dans la cavalerie, le peloton est l’équivalent de la section. Quatre pelotons forment un escadron.

Pénétrante (tranchée) : Axe reliant deux tranchées de rocade. Elle est donc perpendiculaire à la ligne de front et pénètre vers l’ennemi.

Pénétrante (plaie) : Plaie, le plus souvent causée par un projectile de type balle ou éclat d’obus, ayant une porte d’entrée mais pas de sortie. Pathologie que l’on retrouve très souvent chez les blessés de la Grande Guerre, à en croire les observations découlant de l’examen des fiches matricules.

Pépère : Dans l’argot des poilus, terme évoquant soit un soldat territorial soit un secteur particulièrement calme.

Percée : Idée force pendant la guerre de positions symptomatique des velléités offensives du commandement français désireux de réaliser une brèche dans les lignes ennemies pour revenir à la guerre de mouvements. Il n’est sans doute pas, à cet égard, excessif de parler de mythe de la percée.

Percutant (obus) : Obus éclatant lorsqu’il frappe le sol, lorsqu’il le percute. A distinguer d’un obus fusant.

Périscope : Dispositif emprunté au sous-marin permettant d’observer le no man’s land pardessus le parapet sans pour autant s’exposer aux tirs ennemis. Dispositif caractéristique du vide du champ de bataille.

Fusil-périscope dans une tranchée de la Somme, septembre 1915.

Perlot : Terme désignant dans l’argot des poilus le tabac.

Permission : Congé accordé à un militaire. D’abord suspendues en août 1914 du fait de la guerre, les permissions sont rétablies à partir de l’été 1915.
On estime qu’en moyenne le total des jours de permission obtenu par un mobilisé pendant la Première Guerre mondiale n’excède pas 60 sur 1500.
Sur la question de permissions et des permissionnaires, le travail d’Emmanuelle Cronier est une référence incontournable.

Permissionnaire : Se dit d’un militaire étant en permission.

Pertes : Les pertes que l’on trouve notamment dans les journaux de marches et opérations des régiments d’infanterie englobent l’ensemble des militaires manquant à l’appel : tués, blessés mais aussi prisonniers et disparus.

Pétard : Dispositif explosif caractéristique de l’artillerie de tranchée.

Petit poste : Position avancée dans une tranchée de première ligne d’où des fantassins surveillent l’ennemi afin de prévenir une éventuelle attaque. Suivant les secteurs, les petits postes sont plus ou moins bien aménagés, rendant ainsi plus ou moins éprouvantes les heures de veille.

Petite patrie : Par opposition à la grande, la Nation, formule qui renvoie au village, au pays, au sentiment d’appartenance régional. En France, pendant la Première Guerre mondiale, petites et grandes patries s’emboitent selon le principe des poupées gigognes.

Pièce : Canon d’artillerie.

Pied de guerre (mettre sur) : Ensemble des opérations visant à rendre une unité opérationnelle pour la guerre.

Place d’armes : Dans une garnison, vaste lieu où le commandement regroupe la troupe. On retrouve le terme de place d’armes dans de nombreux plans de secteurs pendant la guerre de positions, l’expression désignant alors un espace relié à plusieurs tranchées via des boyaux de communication. Les poilus évitent toutefois de s’y regrouper trop longuement afin de ne pas constituer une cible aisée pour l’artillerie ennemie.

Place forte : Dénomination s’appliquant à une ville fortifiée ou ceinturée de forts.

Plan directeur ou plan directeur des attaques : Plan sur lequel on reporte les travaux et manœuvres exécutés en vue d’une attaque. Pendant la guerre de positions, les plans directeurs deviennent sans cesse plus précis, l’échelle pouvant aller jusqu’au 1/5000e. En revanche, la guerre de mouvements se pratiquant par définition sur des espaces plus vastes, l’échelle des plans directeurs est en général moindre.

Pliante Gérard : Bicyclette pliante devant son nom à son inventeur, le lieutenant Henri Gérard, et en dotation dans l’Armée française de 1914.

Pinard : Dans l’argot des poilus, le terme de pinard désigne le vin.
Dérivant du nom du cépage pinot, ce terme permet une lecture sociale de cette boisson, voire de l’ivresse. En effet, le terme de pinard ne s’applique qu’aux vins titrant 8 ou 9 degrés, breuvages prisés par la majorité des classes populaires. Les vins plus forts, assez semblables à ceux que nous buvons de nos jours, sont eux plus l’apanage d’individus provenant de milieux plus favorisés.

Poilu : Terme bien antérieur à 1914 mais qui à partir de cette date désigne les combattants de la Première Guerre mondiale.

Poilus (derniers) : Figure médiatique émergeant dans les années 2000 à la faveur du sinistre compte à rebours des derniers poilus survivants. En France, le dernier poilu, Lazare Ponticelli, décède le 12 mars 2008. Le dernier combattant de la Grande Guerre est le britannique Claude Choules, décédé le 4 mai 2011.

Pompe à pétrole : Autre nom donné au lance-flamme. Se rapporter à cette définition.

Popote : Groupe restreint de militaires se réunissant par affectation et par grades. La popote est un des lieux essentiels de la camaraderie militaire et se caractérise bien souvent par la mise en commun de victuailles reçues par l’arrière afin d’agrémenter l’ordinaire des repas.

Popote de soldats installée dans une maison, septembre 1917. BDIC: VAL 227/094.

Porté : Se dit des régiments d’artillerie de campagne transportés mécaniquement, et non par la force du cheval.

Poste aux armées : Service ayant pour fonction d’acheminer le courrier des combattants et donc de maintenir le lien entre les poilus et leurs familles tout en garantissant le secret du mouvement des troupes au moyen de retards volontaires dans la distribution des lettres et de la mise en place de secteurs postaux.

Poste chirurgical avancé : Formation sanitaire du front réservée aux grands blessés généralement installée dans un abri blindé, comprenant appareils radiologiques et bloc opératoire, et pouvant accueillir au maximum une quinzaine de blessés.

Poste de commandement : Lieu assurant la coordination des opérations.

Poste de secours : Formation sanitaire située à proximité immédiate des combattants, sur le front. Le plus souvent, les postes de secours sont nichés dans une cagna plus ou moins blindée et constituent la première étape de la prise en charge des blessés dont les pathologies permettent le transport.

Pourvoyeur : Artilleur prenant sur les instructions de l’artificier les cartouches qu’il transmet au chargeur.

Préparation (d’artillerie) : Phase essentielle d’une offensive théoriquement préalable à l’engagement de l’infanterie et visant à réduire les défenses ennemies.

Prévôté : Unités de gendarmerie chargées, dans la zone des armées, de la police militaire. La Prévôté est organisée au niveau des grandes unités : armées, corps d’armées et divisions. Quoique méconnue, la prévôté a fait l’objet de recherches poussés par Olivier Buchbinder et Louis Panel.

Prise d’armes : Rassemblement en armes d’une troupe.

Protoculture de guerre : Grille de compréhension première du conflit, au moment où celui-ci se déclenche et avant qu’il ne s’enlise dans les tranchées.
Si la notion de culture de guerre a été largement critiquée pour être conjuguée au singulier, la protoculture de guerre part néanmoins du postulat que le patriotisme défensif qui unit les hommes – « nous » contre « eux » –  importe plus que ce qui peut les séparer, et notamment les rapports de classe.

Pupille de la Nation : Statut créé par la loi du 27 juillet 1917 plaçant sous la protection financière et sociale de l’Etat, via un office spécialement créé, les orphelins enfants de morts pour la France.