CARPENTIER Georges

Né le 3 janvier 1924 à Saint-Chinian (Hérault) et décédé le 5 janvier 1996 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ; professeur ; conseiller municipal (1953-1965) puis adjoint SFIO-PS de Saint-Nazaire (1965-1977) ; député SFIO-PS de Saint-Nazaire (1967-1978) ; conseiller général PS de Saint-Nazaire (1967-1979) ; conseiller régional (1973-1978) ; député européen (1974-1978) ; candidat SFIO aux cantonales de 1961 à Herbignac ; candidat aux législatives de 1956 ; candidat suppléant aux législatives de 1958 et 1962 ; militant socialiste (1950-1996) ; responsable syndical du SNET ; responsable LDH ; franc-maçon ; militant associatif.

Carte postale. Collection particulière.

Employé de bureau, son père Louis Carpentier, né le 25 janvier 1897, est un cadre de la SFIO dans l’Hérault dès les années 1930. Président du CLL, il reconstitue la section locale de la SFIO, avant d’être élu maire SFIO de Saint-Chinian en 1945, puis de soutenir Raoul Bayou aux cantonales en 1945. Réélu en 1947, il décède le 1er juin 1948.

Georges Carpentier fréquente les écoles publiques avant d’intégrer l’EN puis l’ENST (section F) de Paris en 1947. En 1949, il obtient son Capet de lettres. Il enseigne comme professeur de lettres au collège national technique de Saint-Nazaire entre 1950 et 1967. De la classe 1944, il n’est pas appelé sous les drapeaux.

En 1950, il adhère à la SFIO, dont la section est animée par le duo François Blancho et Jean Guitton. En 1953, il devient conseiller municipal à seulement 29 ans sur la liste de François Blancho. Dès 1954, il intègre la direction fédérale de la SFIO de Loire-Inférieure, menée par  André Routier-Preuvost.

Responsable syndical local dans son établissement dès 1950, il devient secrétaire du SNET entre 1953 et 1956.

En janvier 1956, il figure en dernière position sur la liste SFIO aux législatives (16.7 % des voix, un seul élu, Jean Guitton), aux côtés de Jean Lepage, Arthur Boutin, André Hazo, Raoul Coustal, André Le Tallec et Fernand Brunellière. Durant cette période, il soutient la politique menée en Algérie par Lacoste lors des débats internes à la SFIO.

Lors des législatives de 1958 à Saint-Nazaire, il est le candidat suppléant de Jean Guitton (10 830 voix), qui fut battu dans une triangulaire par le syndicaliste chrétien Nestor Rombeault (11 824 voix). Continuellement représentés depuis 1910, les socialistes bretons ne disposaient alors d’aucun représentant à l’Assemblée Nationale.

A nouveau conseiller municipal en 1959, il se présente aux cantonales à Herbignac en 1961, en lieu et place de Huet, obtenant 80 voix (soit 2 % des suffrages exprimés).

En 1962, il devient député suppléant de François Blancho, qui retrouve le Palais-Bourbon, où il avait déjà siégé entre 1928 et 1940. Ayant obtenu 15 974 voix au 1er tour, l’ancien ministre de 1936 est élu avec 22 581 voix au second tour (47.96 % des suffrages exprimés).

En 1965, Georges Carpentier devient adjoint de François Blancho, conservant ses fonctions aux côtés de Etienne Caux lorsque ce dernier occupe le fauteuil de maire de Saint-Nazaire en 1968.

En mars 1967, il est élu député de Saint-Nazaire à 43 ans, épaulé par Nadia Chaumont (professeur, 40 ans, élue locale de Couëron depuis 1959). Georges Carpentier l’emporte face à Rochard avec 30 146 voix (54.73 % des suffrages exprimés). Le secrétaire fédéral du PSU, Jean Aubry, avait recueillit 2 446 voix.

Carte postale. Collection particulière.

En septembre 1967, il est désigné par la section de Saint-Nazaire pour devenir conseiller général en lieu et place de Jean Guitton (élu depuis 1945), qui exprime son ressentiment envers cette mise à l’écart, jugée brutale. Implanté dans ce canton tenu par la SFIO depuis 1919, Georges Carpentier appartient au petit groupe SFIO (3 membres), en compagnie de son collègue député Christian Chauvel et du maire de Rezé Alexandre Plancher.

En 1968, il est le seul élu socialiste de l’Ouest breton à conserver son siège au Palais-Bourbon lors de la vague bleue. Epaulé par Guy Menezo* (employé à Sud Aviation, responsable FO), il obtient 18 969 voix au 1er tour (34.75 % des voix), contre 5 119 pour le duo PSU (Jean Aubry et Raymond Viaud). Au second tour, Georges Carpentier est élu avec 28 522 voix, soit 52.25 % des suffrages exprimés.

Secrétaire du bureau de l’Assemblée en 1970-1971, il appartient à la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de 1968 à 1978. Il est responsable de la section « travail » du groupe socialiste et fait de nombreuses interventions sur ces questions et sur l’Éducation nationale, notamment à l’occasion des discussions budgétaires.

Il participe à la première délégation parlementaire en Chine, conduite par Alain Peyrefitte, en 1971.

Confirmé comme adjoint lors du renouvellement de 1971, il entame un second mandat de conseiller général en 1973 à 49 ans.

En mars 1973, il est réélu député PS de Saint-Nazaire. Le PSU avait présenté Capet. Ses interventions au Parlement portaient surtout sur les enjeux liés au monde enseignant.

En 1974-1975, il fait partie des anciennes figures de la SFIO, en conflit ouvert avec la matrice militante des chrétiens de gauche qui ont investi le PS après les Assises du Socialisme. Dès 1976, le courant rocardien et la tendance CERES dominent face aux ex SFIO. Ecarté en interne par Claude Evin (issu du PSU) pour la députation en 1978, il avait déjà abandonné ses responsabilités municipales en 1977. En 1979, il cède également son siège de conseiller général à Olivier Richard (CERES), qui incarne le renouvellement des générations militantes.

Par ailleurs, il siège au Conseiller Régional entre 1973 et 1978, en compagnie de 4 autres socialistes de Loire-Atlantique (Etienne Caux, Christian Chauvel, Jacques Floch et André Routier-Preuvost. Egalement député européen (juillet 1974-mai 1978), il est très pris par ces fonctions électives au sein de nouvelles instances, qui n’étaient pas élues au suffrage universel. Il est membre de la commission mixte parlementaire de la communauté économique européenne-Turquie depuis 1974. En 1978, il est le candidat des gauches face à Olivier Guichard pour désigner le président de la région Pays-de-Loire.

Franc-maçon, il est secrétaire de la section locale de la LDH, après Jean Guitton dès le début des années 1950. Très investi dans les réseaux associatifs et laïques, il est par ailleurs président de l’Université Populaire, président de la section de natation et de la section de Hand-Ball du club de SNOS (Saint-Nazaire Omnisports). Avant 1960, il est président de l’Association des Parents d’élèves de l’école Carnot et membre du bureau de l’Association des Parents d’élèves du groupe Aristide Briand.

Père de 2 enfants, il divorce le 17 octobre 1967 de sa femme, Nicole Bernier. Chevalier de la Légion d’honneur, il demeure, jusqu’à son décès en 1996, un adhérent de base du PS dans la puissante section nazairienne.