Main noire : Organisation terroriste serbe à laquelle appartiennent Gavrilo Princip et les auteurs de l’attentat qui, à Sarajevo, le 28 juin 1914, coûte la vie à l’archiduc François-Ferdinand et son épouse.

Maréchal : Plus haute dignité de l’Armée française qui, tombée en désuétude après le Second Empire, renaît le 26 avril 1916 avec l’élévation du général Joffre. Lui succèdent ensuite les généraux Foch, Pétain, Fayolle, Franchet d’Esperey et, à titre posthume, Gallieni.

Marmite : Terme issu de l’argot des poils désignant un obus de gros calibre.

Marraine de guerre : A partir 1915, femmes entretenant bénévolement une relation épistolaire avec un ou plusieurs poilus mobilisés au front.

Brevet de marraine de guerre. Collection particulière.

Masque (à gaz) : Matériel de protection individuel contre les gaz. Les masques peuvent être soit filtrants, c’est-à-dire qu’ils épurent l’air infecté, ou isolants, auquel cas ils créent une atmosphère saine isolée de l’environnement vicié.

Mauser : Du nom de l’ingénieur de la manufacture d’armes d’Obendorf, dans le Bade-Wurtemberg,  Paul Mauser. Fusil allemand développé en 1892 sous l’appellation officielle Kar 98, de calibre 7,92mm, d’une portée utile de 400 mètres.

Maxim (mitrailleuse) : Du nom de l’ingénieur Hiram Maxim, type de mitrailleuse.

Mercanti : Dans l’argot des poilus, terme désignant les commerçants exerçant à proximité du front et pratiquant, le plus souvent, des tarifs jugés prohibitifs.

Mine (Guerre des): Guerre souterraine consistant à placer sous les positions ennemies une ou plusieurs charges explosives de très forte puissance.

Minenwerfer : Appellation allemande du mortier.

Mitraille : Décharge de balles et de projectiles divers, essentiellement métalliques (shrapnell…).

Mitrailleuse : Egalement appelée « canon à balles » ou « faucheuse d’hommes » par les poilus, la mitrailleuse est une arme automatique permettant selon les modèles, de tirer de 500 à 800 coups à la minute.
L’emploi de la mitrailleuse est attesté lors de la guerre de Sécession puis en 1870 mais c’est véritablement avec la guerre des Boers et la guerre russo-japonaise de 1905 que cette arme s’impose sur le champ de bataille. Pourtant, c’est l’Allemagne qui évalue le mieux les possibilités de cette arme, ce qui explique les ravages qu’elle provoque, notamment dans les rangs français et britanniques lors de l’été 1914.

Poilus avec une mitrailleuse. Carte-photo, collection particulière.

Mobilisation : Littéralement, dans le vocabulaire militaire, ce terme désigne le passage d’une armée du pied de paix au pied de guerre.

Mobilisation générale : Décrétée à Paris le 1er août 1914 par le Président de la République Raymond Poincaré, le ministre de la Guerre Adolphe Messimy et le ministre de la Marine Armand Gauthier, la mobilisation générale est l’ensemble des opérations qui, à partir du 2 août 1914, conduisent l’Armée française sur le pied de guerre. Pour autant, et contrairement à ce qu’ont cru d’ailleurs cru les contemporains, la mobilisation n’est pas la guerre qui, du point de vue juridique, est déclarée le 3 août 1914.
A l’inverse de ce que l’on a longtemps raconté à tort, la mobilisation générale d’août 1914 ne s’effectue pas la fleur au fusil mais de manière résignée et résolue. En la matière, la thèse de Jean-Jacques Becker, publiée en 1977, marque un véritable tournant historiographique.

Mobilisation économique : Par extension, cette expression désigne le passage à une économie de guerre pour satisfaire aux exigences de l’effort de guerre.

Mobilisation partielle : Mesure consistant pour une puissance à mettre sur le pied de guerre une partie de son armée. Ce type de décision a le plus souvent pour but, dans une crise diplomatique, d’impressionner le pays adverse et conduit rarement à un conflit armé.

Monument aux morts : Réalisation patrimoniale visant à rendre symboliquement hommage aux morts de la Grande Guerre. Les monuments aux morts peuvent être érigés par une commune mais également un établissement scolaire, un club sportif ou encore une corporation professionnelle.  Leur consacrant une remarquable étude, l’historien Frank David rappelle que, de manière très paradoxale, « rien n’est plus vivant qu’un monument aux morts ».

Rare monument aux morts de type pacifiste, œuvre du sculpteur breton René Quivillic.

Moral des soldats : Etat psychologique des combattants. Notion du sens commun qu’André Loez juge « artificielle et dispensable » dans le discours scientifique.

Mort pour la France : Disposition d’état-civil à but honorifique instituée par la loi du 2 juillet 1915 et ouvrant pour les descendants et/ou ascendants de ceux qui en sont titulaires droit à réparation par l’Etat.
Pour pouvoir être accordée, la mention « mort pour la France » doit être « imputable au service ». En d’autres termes on peut décéder en 1937 et en être titulaire pour peu que le décès soit la conséquence d’une blessure de guerre.

Mortier : Obusier à tir courbe. Arme permettant de lancer sur un objectif proche des projectiles lourds et puissants. Ce type d’artillerie, d’ailleurs également appelée artillerie de tranchées, convient bien à la guerre de positions.

Mourier (loi) : Du nom du parlementaire gardois Louis Mourier. Loi du 10 août 1917 « fixant les affectations aux unités combattantes des mobilisés, officiers, sous-officiers et soldats appartenant à l’armée active et à la réserve de l’armée active ». Ce texte définit rigoureusement toutes les catégories de soldats susceptibles d’être affectés au front s’ils sont reconnus aptes à faire campagne et constitue une étape supplémentaire dans la chasse aux embusqués initiée par la loi Dalbiez.

Munitionnette : Surnom donné aux femmes embauchées pendant la Première Guerre mondiale dans les usines d’armement et spécialement aux tourneuses d’obus.

Mutilé : Anciens combattants dont les infirmités causées par une blessure contractée pendant la guerre justifie une pension délivrée par l’Etat au titre du droit à réparation.

Mutilation volontaire : Blessure que le soldat s’inflige pour être évacuer et échapper, provisoirement, au front.
Du point de vue du droit, la mutilation volontaire tombe sous le coup de l’abandon de poste en présence de l’ennemi, délit passible de la peine de mort devant un Conseil de guerre.

Mutinerie : Rébellion ouverte de la troupe contre le commandement. D’abord étudiées dans les années 1960 par l’historien Guy Pedroncini, les mutineries qui touchent l’Armée française de 1917 sont alors comprises comme relevant non d’un « refus de se battre » mais comme un « refus d’une certaine manière de le faire ». A la fin des années 2000, l’historien André Loez les présente comme la partie la plus visible d’un vaste mouvement social prenant les formes les plus diverses : permissions prolongées sans autorisation, désertions…