Cet officier arrive au 47e régiment d’infanterie le 12 juin 1915 en provenance du 9e bataillon de marche du 25e régiment d’infanterie. Il est affecté à la 6e compagnie.

Le tableau constitutif du 47e régiment d’infanterie figurant à la date du 1er octobre 1915 dans le journal des marches et opérations de l’unité le mentionne comme étant commandant de la 9e compagnie.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.

Edouard Vasseur naît le 13 juillet 1890 à Flines-les-Raches, dans le département du nord, localité située non-loin de Lens. Il est le fils d’un cordonnier de 29 ans et d’une ménagère de 24 ans.
Lors de son passage devant le Conseil de révision, Edouard Vasseur est répertorié comme exerçant la profession de peintre.
Déclaré bon pour le service, Edouard Vasseur est incorporé au 47e régiment d’infanterie le 7 octobre 1911 en tant que soldat de 2e classe. Promu caporal le 16 février 1912, il se rengage pour un an le 17 avril 1913, contrat prenant effet à partir du 1er octobre 1913, et est fait sergent le lendemain.
C’est sous les drapeaux du 47e régiment d’infanterie que la mobilisation générale trouve Edouard Vasseur. Il est probable qu’il quitte Saint-Malo dans la nuit du 5 au 6 août 1914 mais sa fiche matricule ne permet pas de l’attester avec certitude. En revanche, on sait qu’il est promu adjudant le 17 octobre 1914 puis adjudant-chef le 22 avril 1915.
Edouard Vasseur est nommé sous-lieutenant le 21 mai 1915. Il est promu, le 8 septembre 1915, soit le même jour que le sous-lieutenant Pony, et en tant que commandant de la  10/47e RI, lieutenant à titre temporaire.
Le sous-lieutenant Vasseur est porté disparu après la bataille du 25 septembre 1915. Il est déclaré tué à l’ennemi ce jour-même à Servon, ce qui ne correspond pas au déroulé exact des opérations, le III/47e RI n’ayant jamais atteint cette commune, par un jugement déclaratif de décès du tribunal de Douai rendu le 15 juin 1921.
Edouard Vasseur est cité le 8 octobre 1915 à l’ordre de l’armée :

« Officier dont le courage a constamment excité l’admiration de ses chefs et de ses subordonnés. Le 25 septembre 1915 a brillamment enlevé la compagnie à l’assaut. Tombé glorieusement sur la position qu’il devait conquérir. »

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. Nord : 1 Mi EC 239 R 002 Et 1 R 3013.1802.

Julien, Adolphe Véry nait le 8 février 1885 à Port-Louis, dans le Morbihan d’un père alors âgé de 34 ans et lieutenant au 62e régiment d’infanterie de Lorient et d’une mère âgée de 21 ans. Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1895, Julien Vérly père est un militaire de carrière né à Avesnes d’un père bottier et ayant débuté sa carrière pendant la guerre de 1870 où il combat au 17e bataillon de Chasseurs à pied.  
Ayant lui aussi choisi la carrière des armes, Julien Verly fils contracte un engagement volontaire de trois ans à Lorient le 22 octobre 1904 au titre de l’école spéciale militaire d’infanterie. Promu sous-lieutenant deux ans plus tard, il est affecté au 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo puis est nommé lieutenant le 1er octobre 1908. Il réside alors à Saint-Malo, au n°8 du cour La Houssaye et apparaît dans l’édition du 12 décembre 1913 de L’Ouest-Eclair pour une promesse de mariage contractée à Saint-Malo envers une certaine Germaine Ley, répertoriée comme étant sans profession et originaire de Port-Louis qui se trouve être la fille d’un lieutenant-colonel en retraite. La cérémonie a lieu quelques jours plus tard, le janvier 1914, à Port-Louis (Morbihan) et suggère une certaine sensibilité militaire puisque parmi les témoins figurent un pharmacien, un médecin, un négociant mais aussi un capitaine au 4e bataillon de Chasseurs à pied.
Lors de la mobilisation générale, Julien Verly est affecté à la 3e compagnie du 47e régiment d’infanterie puis est porté disparu dans les toutes premières heures de la bataille de Guise. Les archives en ligne du Comité international de la Croix rouge nous apprennent qu’il est fait prisonnier le 29 août 1914 à Guise. Blessé alors qu’il combattait vraisemblablement au sein de la 10e compagnie, ce qui est vraisemblable compte tenu des pertes subies lors de ces combats, il est soigné à Halle puis est transféré dans plusieurs camps de prisonniers dont Magdebourg, Gotha, Torgau et Burg. Les archives du CICR font état d’une correspondance avec son épouse qui, manifestement, est retournée vivre dans le Morbihan pendant la campagne, au 7, rue de la Brêche à Port-Louis.
Le 3 février 1915, le lieutenant Julien Verly de la 3/47e RI, détenu en Allemagne à la suite de la bataille de Guise, écrit une lettre aux parents de Fernand Cléret de Langavant :

« Que devient mon chez fourrier de la 3e ? J’ai appris qu’il avait été blessé deux fois ; c’est à son sujet que je vous écris. Parmi les nombreux désespoirs qui m’ont étreint quand je me suis vu ressuscité en lignes allemandes, celui de ne pouvoir plus être utile à ceux de mes gradés qui le méritaient n’était pas le moindre ; tous avaient bien fait leur devoir, je crois, mais le capitaine et moi avions apprécié tout particulièrement l’infatigable ardeur, le dévouement à toute épreuve que n’a cessé de montrer votre fils pendant les dures journées d’août. Il avait largement gagné ses galons de sous-lieutenant, mais dans la tourmente du 29 août tous les témoins de son mérite ont disparu en même temps. Les a-t-il ? nul plus que moi n’aurait été content de commander une section voisine de la sienne et jamais je ne me serais senti encadré avec plus de sécurité. Je ne l’ai pas vu pendant le court combat du 29, mais son passé m’en répond. »

En août 1915, Julien Verly est nommé capitaine, bien qu’étant en captivité. Fait curieux, cette promotion est annoncée plusieurs semaines plus tôt dans les colonnes de L’Ouest-Eclair. Elle est d’ailleurs accompagnée, en décembre 1915, d’une citation à l’ordre du régiment :

« Officier aussi distingué que brave, d’une rare élévation de caractère, très grièvement blessé le 29 août 1914 à Audigny en chargeant à la baïonnette à la tête de sa compagnie. »

Cette décoration est remise lors d’une cérémonie à Saint-Malo en décembre 1915 pour Julien Verly au lieutenant-colonel Ley dont Le Salut rapporte qu’il est son beau-père.
Julien Verly est rapatrié le 19 novembre 1918 par Interlaken en provenance de Francfort selon les archives du CICR alors que sa fiche indique que le même jour il se trouve à Lyon. Arrivé à Nantes le 22 novembre, il se voit octroyer une permission de convalescence de 45 jours qu’il passe à Port-Louis.
Poursuivant sa carrière, Julien Verly est ensuite affecté au sein d’un Etat-Major et participe notamment à l’occupation de l’Allemagne dans le secteur de Mayence. Julien Verly compte parmi les officiers sur lesquels le commandant Larcher base en partie son étude sur le 10e corps à Charleroi.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI ; Arch. Dép. Morbihan: 4 E 181/27, 4 E 181/54 et 1 R 1956.850 ; Archives en ligne du CICR ; LARCHER, Commandant, « Le 10e corps à Charleroi (20 au 24 août 1914», Revue militaire française, février 1931, p. 224, « Etat-civil », L’Ouest-Eclair, n°5465, 12 décembre 1913, p. 4 ; « Promotions », L’Ouest-Eclair, n°5744, 6 mai 1915, p. 3 ; Annuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 184 ; BAZIN, Yves, Livre d’or des anciens élèves du collège de Saint-Malo morts pour la France, Saint-Malo, Imprimerie R. Bazin, 1921, p. 51 ; Arch. Nat : LH/2691/29; « Citations », Le Salut, 34e année, n°100, 24-25 décembre 1915, p. 1.

Fils d’un officier des troupes des troupes de marine, né à Hennebont (Morbihan) le 5 juillet 1663, ce militaire de carrière en provenance du 2e régiment d’infanterie coloniale prend la tête du 47e régiment d’infanterie le 16 septembre 1914, en remplacement du lieutenant-colonel Poncet de Nouailles, tué, et du commandant Moreaux, dont l’intérim prend fin.
Maurice Vermot participe aux campagnes de Madagascar, de Cochinchine, du Tonkin et du Congo avant la mobilisation générale d’août 1914. Mais celle-ci le trouve à Lorient, au dépôt des fusiliers-marins.
Son expérience du feu, fut-il colonial, ne l’empêche pourtant pas d’être blessé le 6 octobre 1914 et de devoir laisser le commandement du 47e RI, à titre provisoire, au commandant André Moreaux. La carrière du commandant Maurice Vermot se poursuit ensuite dans de nombreuses unités, dont le 270e RI de Vitré.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI ; Arch. Nat: LH: 19800035/451/60398; LE NAVIEL, Abbé L., Les héros d’Hennebont pendant la Grande Guerre (1914-1918), Hennebont, Méhat, 1920, p. 133-135.

Marcel, Etienne, François Viel est né le 4 octobre 1883 à La Cerlangue, en Seine-Maritime. Il est le fils d’un jardinier de 25 ans et d’une femme de 23 ans répertoriée comme étant « sans profession ».
Refusant la dispense dont il bénéficie en tant qu’aîné de huit enfants, Marcel Viel déute sa carrière militaire le 16 novembre 1904 en tant que soldat de 2e classe du 74e régiment d’infanterie de Rouen. Promu caporal le 11 juin 1905, puis sergent le 19 septembre 1906, il se réengage pour 25 mois le 25 février 1907. C’est le début d’un longe carrière militaire faite de réengagements successifs.
Lors de la mobilisation générale, il est sergent-major au 74e RI. Promu adjudant le 14 septembre 1914, il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 18 juin 1915, lieutenant un an plus tard puis capitaine, toujours à titre temporaire, le 13 octobre 1917.
L’arrivée du capitaine Viel au 47e régiment d’infanterie est difficile à dater avec précision. Sa fiche matricule fait état d’une décision publiée au Journal officiel le 23 novembre 1917 mais celle-ci n’est pas mentionnée dans le journal des marches et opérations de l’unité, le capitaine Viel n’étant pas inscrit sur le tableau de constitution du régiment du 3 décembre 1917. Toute porte donc à croire qu’il est transféré à cette époque au 103e régiment d’infanterie, comme cela est également suggéré par sa fiche matricule, et qu’il arrive quelques mois plus tard au 47e RI. En effet, on le retrouve dans un tableau de constitution de l’unité datant de juillet 1918 à la tête de la 9e compagnie, élément qui est confirmé par les carnets de Fred Aubert.
Le capitaine Viel est cité à l’ordre du 74e RI en septembre 15 puis à l’ordre du 47e régiment d’infanterie. Le texte de cette dernière distinction, dont on ignore la date, est probablement celui-ci:

« Excellent officier énergique, actif et très consciencieux, a parfaitement organisé la défense d’une tranchée et repoussé à plusieurs reprises de violentes contre-attaques. A pris le commandement d’une compagnie dont tous les officiers étaient tombés et s’est remarquablement acquitté de toutes les missions qui lui incombaient. »

Le capitaine Viel est également cité à l’ordre de la 20e division le 19 juin 1918:

« Le 30 mai 1918, chargé d’occuper une position avancée dans un bois violemment battu par l’artillerie et les mitrailleuses ennemies, a résisté avec la plus grande énergie et bien que débordé à droite ne s’est replié que sur ordre. Blessé au cours de l’action, est resté à son poste. »

Il est cité une nouvelle fois à l’ordre de la 20e division le 28 août 1918 :

« A dirigé avec beaucoup de vigueur toutes les actions de détail qui ont été exécutées par sa compagnie, en particulier le 3 août 1918 où ses éléments de tête n’ont pas perdu un seul instant le contact de l’ennemi, malgré les pertes subies. »

Marcel Viel est titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze. La base de données Léonore fait état d’un dossier de Légion d’honneur à son nom mais celui-ci est incommunicable en application de l’article 213-2 du Code du patrimoine.
Père de cinq enfants, il poursuit sa carrière militaire après la guerre et est admis à la retraite en mai 1933.

Sources : Arch. Dép. Seine-Mar. : 4 E 12340 – 1883 La Cerlangue et 1 R 3134.1110; SHD-DAT : 26 N 636/9, JMO 47e RI ; Arch. Nat : LH/ 19800035/928/8196 ; AUBERT, Fred, Avec ma section, 27 mai 1918 – 15 août 1918, Saint-Brieuc, Editions Cendrillon, sans date, p. 54.

Cet officier, probablement affecté au dépôt à Saint-Malo, est promu capitaine le 22 mars 1915.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.