Fils d’un professeur de musique célèbre, organiste officiant à Notre-Dame de Vitré, Ernest, Charles Pallez naît en cette ville le 23 mai 1892. Elève brillant, il étudie d’abord à l’institution Saint-Martin de Rennes avant de faire une classe préparatoire à Saint-Vincent, toujours à Rennes, puis intègre Saint-Cyr en 1911 et en sort deux ans plus tard (promotion des Marie-Louise). Promu sous-lieutenant le 29 décembre 1913, il est affecté au 47e régiment d’infanterie pour débuter sa carrière d’officier. Il réside alors au 8, cour La Houssaye à Saint-Malo.
La volumineuse correspondance privée d’Ernest Pallez, que nous avons pu grâce à sa famille consulter, nous donne de nombreux renseignements le concernant. Issu d’un milieu plutôt favorisé, il s’adonne aux joies de la photographie alors qu’élève de l’institution Saint-Martin, où il est pensionnaire. Il semble d’ailleurs bien se plaire dans cet établissement, ce qui paraît être moins le cas lors de son passage à Saint-Vincent. Ernest Pallez parait également féru de pêche, loisir qu’il dit pratiquer régulièrement.
Issu d’une famille pour partie lorraine, et probablement optante, il conserve des relations avec des cousins dans le secteur de Metz et paraît s’exprimer assez aisément en Allemand. Pourtant, sur le plan scolaire, cette matière lui pose vraisemblablement quelques difficultés. Détail coquasse, alors qu’il n’est âgé que de 18 ans, il semble avoir déjà un goût prononcé pour la bière allemande et notamment une certaine Triumphater, brassée dans la région de Metz.
Croyant et patriote, il fait apposer un ex-voto en l’église Notre-Dame de Vitré portant la mention « Merci à Jeanne d’Arc, 1911, un Saint-Cyrien » après avoir réussi le concours d’entrée.
Une lettre qu’adresse le 1er octobre 1913 Ernest Pallez à ses parents laisse entendre qu’il hésite pendant quelques temps avant de choisir sa garnison, l’Est ayant le double intérêt du prestige professionnel et d’une relative proximité avec sa famille. Pourtant, c’est bien Saint-Malo qu’il finit par choisir, ce qu’il explique en des termes assez explicites mais qui pourraient masquer la pression qu’ont pu exercer sur lui ses parents, résidant à Vitré :

« Là j’ai réfléchi et je me suis décidé pour Saint-Malo. J’en ai parlé au lieutenant Rousseau dont je vous ai répété les paroles hier, et ce matin, je suis allé trouver le capitaine Michel qui vient du 47e, et m’en a chanté les louanges, colonel breveté, lieutenant-colonel breveté, excellents rapports entre les officiers, garnison très recherchée, et le jour où on voudrait la quitter, on trouverait des permutants partout. »

Nous ne savons pas grand-chose de sa vie malouine si ce n’est qu’il parait semble assidu au casino de Paramé où il « passe la plupart de [ses] loisirs ».

Carte d’identité militaire d’Ernest Pallez. Archives privées famile Trichet, coll. Catherine Trichet-Rendu.

Lors de la mobilisation générale, Ernest Pallez est affecté à la 9e compagnie du 47e régiment d’infanterie. C’est celle où manifestement il sert avant la guerre. Le tableau de constitution du régiment lors du départ de l’unité de Saint-Malo indique que cet officier est lieutenant. Il s’agit probablement d’une erreur, ni sa fiche matricule, ni sa fiche de mort pour la France ne faisant état d’une telle élévation en grade.
Répertorié comme étant grièvement blessé dans les toutes premières heures de la bataille de Charleroi, Ernest Pallez est déclaré « tué à l’ennemi » à Falisolle le 22 août 1914 par un jugement prononcé par le tribunal de Vitré le 11 juin 1919. Il est à noter qu’un article publié dans L’Ouest-Eclair annonce sa mort le 19 décembre 1914, soit près de cinq ans avant que celle-ci soit officiellement déclarée. Ceci ne doit pas surprendre car la consultation de sa fiche matricule dit bien combien l’incertitude règne à propos de son sort exact. D’ailleurs, ce document reproduit une note de service du Bureau des archives administratives datée du 14 septembre 1915 le déclarant décédé antérieurement au 21 décembre 1914.
Le sous-lieutenant Ernest Pallez est cité à l’ordre de la brigade le 5 juin 1916 :

« Jeune et brillant officier, d’une haute valeur morale. Tombé glorieusement le 22 août 1914 à la tête de sa section, qu’il entraînait vaillamment à l’attaque d’une position ennemie. »

Ernest Pallez est titulaire à titre posthume de la Croix de guerre à titre posthume et est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

Sources : Arch. Dep. I&V: 1 R 2125.847 et 10 NUM 35360 355 ; BAVCC/Mémoire des hommes ; SHD-DAT : 26 N 636/6 , JMO 47e RI ; www.saint-cyr.org/flipbooks/Memorial/; « Tués à l’ennemi », L’Ouest-Eclair, n°5608, 19 décembre 1914, p. 3; Archives privées famille Trichet.

Louis Péhu est né à Paris le 7 juin 1891 mais dépend du bureau de recrutement de Rennes.

Louis Péhu. Portrait transmis par Jean-Yves Coulon.

Louis Péhu est présenté par La Preuve du sang comme étant « clerc tonsuré » mais n’est répertorié que comme « étudiant ès-lettres » lors de son passage devant le Conseil de révision. La notice nécrologique que publie la Semaine religieuse du diocèse de Rennes le 19 juin 1915 indique qu’il est clerc minoré.
Louis Péhu est incorporé au 47e régiment d’infanterie à compter du 10 octobre 1912, soit à la fin de sa quatrième année d’études au Grand séminaire. Nommé soldat de 1e classe le 1er juillet 1913, il est sergent le 2 août 1914. Evacué pour blessure à une date que l’on ne peut déterminer, il revient au front puis est nommé sergent-major le 17 octobre, puis sous-lieutenant le 21 mai 1915.
Dans la notice nécrologique que lui consacre la Semaine religieuse du diocèse de Rennes  est publié un extrait d’une lettre qui relate les combats du 12 mai 1915 :

« Le dimanche 12 mai à 3 heures, nous gagnons nos emplacements de combat… J’ai vécu là des minutes inoubliables. J’avais fait là le sacrifice de ma vie, j’étais prêt. Le bon Dieu en a décidé autrement. Puisse-t-il d’ailleurs m’accorder la grâce d’être toujours prêt. Ma compagnie a surtout souffert de l’artillerie. L’abbé T…. a été blessé et est évacué je ne sais où. Quant à moi, je suis encore du nombre des vivants et ma foi je ne m’en plains pas. »

Louis Péhu est tué le 8 juin 1915, broyé et enseveli par un obus, près d’Arras. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, décision publiée le 6 novembre 1920 au Journal officiel :

« Jeune et brillant officier. A été tué à l’assaut du 8 juin 1915, en entraînant brillamment sa section à l’attaque devant Arras. Croix de guerre avec palme. »

Le nom de Louis Péhu est inscrit sur le monument paroissial de l’église Saint-Hélier de Rennes ainsi que sur une plaque commémorative de la chapelle du collège Saint-Martin de Rennes.

Sources : BAVCC/Mémoire des hommes; SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI; La Preuve du sang. Livre d’Or du Clergé et des congrégations (1914-1922), Tome deuxième, Paris, Bonne presse, 1925, p. 465; Arch. Dép. I&V : 1 R 2097.2537; « M. Louis Péhu, séminariste soldat, mort au champ d’honneur », La Semaine religieuse du diocèse de Rennes, 51e année, n°40, 19 juin 1915, p. 645-647; Informations Jean-Yves Coulon

C’est le 11 octobre que cet adjudant de carrière est promu sous-lieutenant à titre temporaire. En décembre 1914, le journal des marches et opérations du 47e régiment d’infanterie indique qu’il est à la tête de la section de mitrailleuses du 1er bataillon. Il est nommé chef de section aux alentours du 19 février 1915 puis capitaine le 21 mai 1915.
Le Salut fait état dans son édition du 28-29 septembre 1915 d’une citation à l’ordre de l’armée décernée à propos de faits survenus un an plus tôt :

« M. Perrault, Timoléon-Louis, lieutenant au 47e régiment d’infanterie est l’objet de la citation suivante à l’ordre de l’armée : « Le 4 octobre 1914, après trois heures de combat, avait perdu les trois-quarts des servants de ses mitrailleuses. Reconstitua aussitôt une section de tir. Tint, dans ces conditions, une nouvelle position de combat pendant vingt heures, jusqu’à la démolition complète de son matériel, dont il ramena les débris. »  

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI; « A l’ordre de l’Armée », Le Salut, 34e année, n°75, 28-29 septembre 1915.

Alphonse, Marie, François Pestel naît, d’après son dossier d’enseignant le 11 octobre 1891 à Saint-Domineuc, en Ille-et-Vilaine. Sa fiche matricule de recrutement indique pour sa part le 11 novembre 1891 comme date de naissance, toujours à Saint-Domineuc. Son acte de naissance reste pourtant introuvable et il n’a pas été possible d’établir la profession de ses parents.
Alphonse Pestel obtient son brevet élémentaire le 24 juin 1908 et son brevet supérieur le 10 octobre 1910.
Lors de son passage devant le Conseil de révision, Alphonse Pestel déclare exercer la profession d’instituteur, mention ultérieurement rayée au profit de celle de professeur. Le Conseil des professeurs émet le 4 juillet 1911 un jugement relativement sévère sur Alphonse Pestel :

« Intelligence très ordinaire. Beaucoup de bonne volonté. A travaillé à l’Ecole. Conduite et tenue excellente. A l’Ecole annexe, a manqué d’énergie et de précision dans son enseignement. Résultats passables. »

Alphonse Pestel obtient néanmoins le 8 mai 1912 son certificat d’aptitude pédagogique. Avant la guerre, Alphonse Pestel est instituteur-adjoint à Saint-Malon. Il ne doit néanmoins exercer que pendant quelques semaines, devant partir rapidement sous les drapeaux. Alphonse Pestel effectue son service militaire du 9 octobre 1912 au 2 août 1914 au 71e RI. Incorporé en tant que soldat de 2e classe, il est nommé caporal le 17 avril 1913. Lors de la mobilisation générale, il est affecté au 271e RI en qualité de sergent-fourrier.
Alphonse Pestel est blessé légèrement à Saint-Hilaire-le-Grand le 30 septembre 1914. Evacué, il rentre au dépôt le 1er novembre 1914 et retourne aux armées le 11 février 1915.
Alphonse Pestel est transféré au 120e RI le 17 mars 1915. Quelques jours plus tard, le 16 mai 1915, il est promu au grade de sergent-major. Il est évacué malade le 25 octobre 1915 et rentre au dépôt le 8 décembre 1915.
Alphonse Pestel est transféré au 64e RI le 25 mai 1916 et est nommé sous-lieutenant le 8 novembre 1916. C’est le 16 novembre 1916 qu’il est transféré au 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo. Il sert visiblement à la 9e compagnie, puis à la 10e.
Alphonse Pestel est cité à l’ordre du 47e RI le 16 mai 1917.

« Le 30 avril 1917, s’est élancé à l’attaque à la tête de sa section avec la plus grande bravoure. Arrêté par un feu intense de mitrailleuses, s’est accroché au terrain a réussi à repousser une violente contre-attaque ennemie. »

Alphonse Pestel est blessé le 9 septembre 1917 sur la côte 344, dans le secteur de Verdun. Il est cité le 15 septembre 1917 à l’ordre du 15e corps d’armée par le général Fonclare :

« Officier très courageux, remarquable par son sang-froid. Le 9 septembre 1917, à la suite d’une violente attaque allemande, a mené avec beaucoup d’ardeur une énergique contre-attaque qui a complètement rejeté l’ennemi et lui a fait des prisonniers. »

Alphonse Pestel est cité à l’ordre de la 20e DI le 6 octobre 1917. Alphonse Pestel est cité à l’ordre du 47e RI le 27 janvier 1918, information qui est d’ailleurs adressée au président de l’Amicale des Instituteurs :

« A commandé le groupe franc de son bataillon pendant les nombreuses reconnaissances périlleuses exécutées du 6 au 18 janvier 1918, où il a montré une bravoure et un sang-froid à toute épreuve. »

Alphonse Pestel est cité à l’ordre du 38e corps d’armée le 30 mai 1918 et à l’ordre de l’infanterie de la 20e DI le 23 août 1918.
Alphonse Pestel est nommé lieutenant le 8 novembre 1918.
Alphonse Pestel est mis en sursis en mai 1919 pour enseigner en Alsace-Lorraine et est spécifiquement affecté au gymnase de Thionville, en Moselle.
Alphonse Pestel est démobilisé le 22 août 1919. Il est titulaire de la Croix de guerre avec six étoiles.
Alphonse Pestel est en 1920 instituteur détaché au Collège de garçons de Vitré. En février 1920, son chef d’établissement explique d’ailleurs qu’il « possède de par son passé militaire une haute autorité morale sur ses élèves ».
Alphonse Pestel est porté le 16 juin 1920 sur le tableau spécial de la Légion d’honneur et de la Médaille militaire :

« Chef de section de premier ordre, d’une bravoure et d’une grande énergie. A fait toutes ses preuves au feu. Superbe attitude aux combats. Six fois cité à l’ordre du jour. A été cité. »

Malheureusement, la base de données Léonore ne conserve aucun dossier au nom d’Alphonse Pestel.
Alphonse Pestel enseigne au collège de Vitré de 1919 à 1925. A en juger par l’appréciation qu’il reçoit lors de sa première inspection, la guerre ne semble pas avoir altéré sa pratique professionnelle :

« Excellent instituteur, en possession d’une méthode appropriée. J’assiste à une leçon de grammaire où les élèves répondent avec précision sur l’adjectif possessif et la règle des participes passés employés avec les auxiliaires. Le tout suivi d’exercices habilement conduits. »

A Vitré, Alphonse Pestel s’engage au sein du monde combattant, selon toute vraisemblance à l’UNC et ce dès 1920, et exerce les fonctions de porte-drapeau.
En septembre 1920, L’Ouest-Eclair annonce son mariage avec une certaine Ernestine Granier, domiciliée à Bressuire, commune située entre Cholet et Parthenay.
En 1924, Alphonse Pestel est reçu au certificat d’aptitude à l’enseignement des classes élémentaires dans les Lycées, ce qui signe selon toute vraisemblance son départ de Vitré.
Devenu professeur ensuite au Lycée de Laval, Alphonse Pestel est alors père d’un enfant. Après avoir refusé en 1924 un poste au lycée du Mans et en 1929 un poste au Lycée de Nantes, il est nommé en 1932 au Lycée de Rennes et bénéficie à cette occasion de l’appui d’un membre du cabinet du Maire de Rennes et de Guy La Chambre, député de Saint-Malo.
Alphonse Pestel est mobilisé en 1939 au 248e régiment d’infanterie en tant que capitaine de réserve et part aux armées le 15 septembre 1939. Il prend part aux combats sur la Meuse et est prisonnier pendant deux mois. Libéré à la fin du mois de juillet 1940, il reprend ensuite le fil de sa carrière d’enseignant.
Alphonse Pestel est admis à la retraite en 1957. L’appréciation sur sa pratique professionnelle est, au soir de sa carrière, très élogieuse :

« Santé robuste, courageux en toutes choses, M. Pestel, malgré les difficultés de l’existence (veuf) est toujours présent à son travail. Fait preuve des mêmes qualités de ponctualité et d’exactitude. Sa fonction en 7° ne l’astreint pas aux conseils de classe et d’enseignement.
Cet excellent homme, héros des deux guerres, aux brillants états de service, assure à ses élèves une base solide dont la plupart retrouve le bénéfice dans leurs études secondaires. Il accomplit modestement sa tâche avec une simplicité et une bonté qui rayonnent de toute sa personne. Ce maître consciencieux, au terme de sa carrière, jouit d’une juste popularité, et pour l’entretenir, il se garde bien de ces prétentieuses et spectaculaires manifestations auxquelles tant d’autres demandent avancement et honneurs. Ce professeur, officier de la Légion d’honneur avec sept citations, prendra cette année, une retraite bien gagnée. »

Alphonse Pestel effectue cependant un rapide remplacement en 1958 du fait de la pénurie d’enseignants et se retire définitivement cette même année, où il accède à l’honorariat.

Sources : Arch. Dép. I&V : 10 T 615, Livre d’or de l’Université ; 12 T 152, dossier individuel, 1 R 2102.48 ; « Promotions », L’Ouest-Eclair, 18e année, n°6311, 12 novembre 1916, p. 3 ; « Le concert des combattants », L’Ouest-Eclair, 21e année, n°7417, 10 mai 1920, p. 3-4 ; « Mariage », L’Ouest-Eclair, 21e année, n°7269, 11 septembre 1920, p. 4 ; « Chez les anciens combattants », L’Ouest-Eclair, 22e année, n°7254, 15 décembre 1920, p. 4 : »Au collège des garçons », L’Ouest-Eclair, 26e année, n°8344, 20 août 1924, p. 4.

Fils d’un lieutenant de gendarmerie, Francisque, Jean, Baptiste Peyresaubes nait à Caulnes, dans les Côtes-du-Nord, le 20 avril 1881. Comme son père, il choisit de faire sien le métier des armes, mais dans l’infanterie.
C’est en effet au 48e régiment d’infanterie de Guingamp qu’il s’engage, en tant que soldat de 2e classe, le 20 avril 1899. Promu caporal le 20 septembre suivant, puis sergent le 6 octobre 1900, il signe un nouveau contrat de cinq ans le 20 avril 1904.
Admis cette même année à l’école militaire d’infanterie de Saint-Maxent, il est promu à sa sortie (133 sur 201) sous-lieutenant au 118e régiment d’infanterie (Quimper) le 1er avril 1905 puis, deux ans plus tard, lieutenant. Du 1er février au 1er mai 1910 il suit le cours des instructeurs militaires d’éducation physique de l’Ecole militaire de gymnastique.
C’est le 24 septembre 1911 que Francisque Peyresaubes est affecté au 47e régiment d’infanterie. Il suit en 1912, du 10 février au 23 mars, les cours de l’école de tir du camp du Ruchard puis, du 31 mars au 15 avril 1913, les cours de l’école de travaux de campagne au 6e régiment du Génie.
Lors de la mobilisation générale, cet officier est affecté à la 12e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Il réside au n°10 de la rue Saint-Vincent, à Saint-Malo, et est donc voisin du chef de bataillon Bardot. On ne sait pas si les deux hommes entretiennent de ce fait des relations particulières. En revanche, il est possible d’attester une proximité certaine avec le sous-lieutenant Lenoir.
A en croire la correspondance du sergent Le Guével, le capitaine Peyresaubes est absent pendant environ deux mois et ne revient à sa compagnie qu’à la fin du mois de mars 1915.
Promu capitaine à titre provisoire le 23 septembre 1915, il prend alors le commandement de la 12e compagnie. C’est le 22 février 1915 qu’il est définitivement confirmé dans son grade.
Le 16 mai 1915, le capitaine Peyresaubes prend provisoirement la tête du 3e bataillon du 47e régiment d’infanterie avant d’être remplacé par le commandant Dufaure de Citres, revenu de convalescence après sa chute de cheval. Cet intérim prend fin avec l’affectation du capitaine Joseph. Mais Olivier Le Guével dans une lettre datée du 28 avril 1915 affirme qu’à cette date c’est bien le capitaine Peyresaubes qui commande le III/47e RI.
Le capitaine Peyresaubes est grièvement blessé au Labyrinthe le 13 juin 1915 d’une balle de fusil qui provoque une plaie en séton du pied gauche avec fracture. Evacué, il reste à l’hôpital jusqu’au 27 novembre 1918.
Il reprend ensuite le cours normal de sa carrière en passant le 31 octobre 1919 au 103e régiment d’infanterie. Promu chef de bataillon en 1928, il est fait lieutenant-colonel le 1er septembre 1931 au moment de son passage dans le cadre de réserve. Il se retire alors à Paris et réside au 6, avenue du Maine.
Titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze, Francisque Peyresaubes est titulaire de la citation suivante, publiée au Journal officiel le 17 janvier 1917 :

« Officier très brave, a commandé avec distinction un bataillon au cours de plusieurs combats. A été grièvement blessé le 13 juin 1915 en faisant courageusement son devoir. »

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI ; Arch. Dép. CdA: 1 R 1146.774; Arch. Nat.: LH 19800035/1023/18153; Annuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 184 ; Paroisse de Saint-Servan, Livre d’or des Morts pour la Patrie, Rennes, Imprimerie Oberthur, 1920, p. 313-314; Arch. Mun. Saint-Malo : fonds Olivier Le Guével, lettres du 24 mars et du 28 avril 1915.

Le Salut indique dans son édition du 15-16 octobre 1915 que l’adjudant du 47e RI Philouze est nommé lieutenant en même temps que l’adjudant-chef Guillemette et qu’il est maintenu au corps.

Sources : « Au 47e », Le Salut, 34e année, n°80, 15-16 octobre 1915, p. 1.

Ce militaire apparait dans le tableau de constitution du régiment daté du 1er décembre 1914 en qualité d’officier d’approvisionnement. Il occupe cette fonction jusqu’au départ de l’unité pour la Champagne, à l’été 1915.
Le tableau constitutif du 47e régiment d’infanterie figurant à la date du 1er octobre 1915 sur le journal des marches et opérations de l’unité le mentionne comme commandant la 10/47e RI. Un article publié au mois d’octobre dans Le Salut fait état de sa promotion au grade de lieutenant et de son maintien au corps.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI; « Au 47e », Le Salut, 34e année, n°80, 15-16 octobre 1915, p. 1.

Lucien, Paul Pique est un parisien – il est né le 14 août 1862 dans le 2e arrondissement d’un père négociant – que les hasards des affectations amènent en Bretagne en 1888, en tant que lieutenant au 70e régiment d’infanterie de Vitré, après sa scolarité à Saint-Cyr – dont il sort 352e sur 406 – et quatre années de service au 73e RI (Béthune). Restant sept ans en cette ville des marches de Bretagne, il y épouse en 1893 une certaine Amélie Vergnoux avant d’être promu, deux ans plus tard, capitaine, ce qui le conduit au 48e d’infanterie à Guingamp. En 1899, Lucien Pique suit les cours de l’école normale du tir du camp de Chalons.
Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1907, ce n’est qu’en 1911 qu’il reçoit son affectation au 47e RI, en tant que chef de bataillon, après 23 ans de services au sein du 10e corps d’armée. Il réside au n°4 de la rue Saint-Philippe, à Saint-Malo.
Lors de la mobilisation générale, cet officier est à la tête du 3e bataillon du 47e régiment d’infanterie. Blessé devant Sains-Richaumont le 29 août, il ne retourne au front que le 18 septembre 1914, amenant du dépôt un renfort de 800 hommes. Il est plus sérieusement blessé encore le 4 octobre 1914 et est obligé de confier le commandement du III/47e RI au capitaine Daix. Ses premières semaines de campagne sont toutefois brillantes puisqu’elles justifient l’attribution d’une élogieuse citation le 24 avril 1915 :

« A conduit son bataillon de façon tout à fait remarquable dans les combats du 22 au 30 août. A fait preuve notamment de la plus belle énergie dans un retour offensif exécuté le 29 par son régiment et a été blessé grièvement le 30 tandis que, donnant personnellement l’exemple de la bravoure et de la vigueur, il entraînait ses compagnies à l’assaut. Blessé de nouveau très grièvement le 4 octobre. »

De retour de convalescence, le commandant Lucien Pique retrouve « son » III/47e RI le 2 mai 1915, en remplacement du commandant Dufaure de Citres, opportunément évacué après une chute de cheval. Mais ce retour n’est que provisoire puisque, le 15 mai 1915, Lucien Pique quitte le 47e RI pour le 25e, dont il prend le commandement et qu’il ne quittera plus jusqu’à l’Armistice. Promu lieutenant-colonel le 17 mai 1917, il est fait colonel le 20 mars 1918.
Il est difficile de dire comment la troupe réagit au départ du commandant Pique mais le fait est que le sergent Olivier Le Guével en fait mention dans la correspondance qu’il entretient avec ses parents. Il est à noter d’ailleurs qu’il annonce ce départ un jour avant qu’il soit effectif, le 15 mai 1915.
Lucien Pique compte parmi les officiers dont le témoignage est utilisé après-guerre par le commandant Larcher pour son travail sur le 10e corps à Charleroi et par E. Valarche pour son étude sur la bataille de Guise. Fait commandeur de la Légion d’honneur en 1924, titulaire de six citations, dont une au 47e régiment d’infanterie, il passe sa retraite à Vitré dans sa résidence de la rue Sainte-Croix. Investi dans le monde associatif, Lucien Pique est par ailleurs président du comité vitréen de la Société de la Légion d’honneur.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI ; Arch. Nat. : LH : 19800035/0335/45214 ; LARCHER, Commandant, « Le 10e corps à Charleroi (20 au 24 août 1914», Revue militaire française, février 1931, p. 227 ; VALARCHE, Edmond, La bataille de Guise, les 28, 29 et 30 août 1914 au Xe Corps d'Armée, Paris, Berger-Levrault, 1929, p. 43 ; Annuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 183; Arch. Mun. Saint-Malo : fonds Olivier Le Guével, lettre du 14 mai 1915.

Jean, Joseph, René, Georges, Marie, Daniel Poncet des Nouailles nait le 1er décembre 1859 à Aubusson, dans la Creuse. Fils d’un docteur en droit qui commence sa carrière en tant qu’avocat mais l’achève en tant que magistrat, il est également le neveu d’un officier, signe que le choix des armes relève dans cette famille d’une certaine tradition. Marié en 1891 avec Antoinette de Jarnac, probablement la fille d’un officier de carrière natif de Saint-Brieuc, Daniel Poncet des Nouailles est un Saint-Cyrien, promotion « des Zoulous » (13e élève sur 357), dont la carrière le mène successivement à Rochefort (57e RI), à Bordeaux (144e RI), à Châteauroux (90e RI) puis à Aurillac (139e RI). Il retourne à Bordeaux en 1888 au moment de terminer son cursus au sein de l’Ecole de Guerre, dont il sort breveté avec la mention « Très bien », mais cette fois-ci en tant que lieutenant-stagiaire à l’Etat-major du 18e corps d’armée. S’il reste dans la préfecture de Gironde en 1889, il change néanmoins d’affectation puisqu’il fait le va-et-vient entre le 18e corps et le 144e RI avant de rejoindre le 138e RI à Magnac-Laval, dans le Limousin. C’est là qu’il devient capitaine, le 29 décembre 1890. Retourné au 144e RI en 1895, Daniel Poncet des Nouailles est ensuite nommé à l’état-major du 17e corps, à Toulouse, puis, en 1901, au 63e régiment d’infanterie, à Limoges. Vient ensuite une nomination 5e Chasseur d’Afrique avant d’être promu chef de bataillon, le 1er octobre 1902, au 1er régiment de Zouaves. Ce parcours professionnel très riche s’achève par une affectation en tant que lieutenant-colonel au 47e régiment d’infanterie, d’abord en tant qu’adjoint puis en tant que commandant de l’unité, succédant ainsi au colonel Fonville. A Saint-Malo, il réside dans la villa Les Troënes, avenue de la République.
Succincte, sa correspondance de guerre – lettres qu’il écrit à sa femme et à une de ses filles – évoque quelques cantonnements pris en commun avec le médecin-major Maurice David de Drézigué. Pour autant, en l’état actuel de nos connaissances, rien ne permet de déterminer si cette réalité résulte d’une amitié particulière entre les deux hommes ou des hasards du service. En revanche, cette même correspondance laisse entre que Daniel Poncet des Nouailles est assez affecté par la disparition de Louis Canneva lors de la bataille de Guise, ce qui pourrait éventuellement suggérer une certaine connivence.
Légèrement blessé à Guise, Jean Poncet des Noailles est tué à l’ennemi le 9 septembre 1914, devant Charleville, au cours de la bataille de la Marne.

Sources : Arch. Nat: LH/2196/26, 27 et 28; Arch. Mun. Saint-Malo : fonds Daniel Poncet des Nouailles ;  BAVCC/Mémoire des hommes ; Annuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 183 ; Anonyme, Tableau d’honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918, Paris, La Fare, 1921, p. 761 ; LE GALL, Erwan, « La Marne ou le champ d’honneur du colonel Poncet des Nouailles », JORET, Eric et LAGADEC, Yann (dir.), Hommes et femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre, Rennes, Archives départementales d’Ille-et-Vilaine / Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, 2014, p. 21-31.

Joseph, Mathurin Pontruchet naît le 10 juillet 1889 à Saint-Aubin d’Aubigné, en Ille-et-Vilaine. Domicilié rue Ville Pépin à Saint-Servan où il est employé des Postes (son père était facteur), il est marié et père d’un enfant.

Portrait de Joseph Pontrucher publié dans le Livre d’or des Morts pour la Patrie de la paroisse de Saint-Servan.

Joseph Pontruchet contracte un engagement volontaire au 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo le 25 juillet 1907. Incorporé en tant que soldat de 2e classe, il gravit rapidement les échelons : caporal le 27 janvier 1909 puis sergent le 8 avril 1909. Rengagé le 4 novembre 1909, il quitte néanmoins l’armée le 25 juillet 1911, muni de son certificat de bonne conduite.
Passé dans la réserve, Joseph Pontrucher est affecté au 41e RI de Rennes puis est classé « non affecté des postes de la Seine inéfrieure » en tant que « facteur au Havre ». Le paradoxe est qu’il est muté quelques semaines plus tard à l’été 1913 à Saint-Servan.
C’est en tout cas cette affectation spéciale qui explique sa mobilisation quelque peu tardive, le 13 septembre 1914. Il est alors affecté au 47e, et non au 41e RI.
Mobilisé comme sergent, Joseph Pontrucher devient adjudant le 25 octobre 1914 puis est promu sous-lieutenant à titre temporaire le 28 juin 1915. Dans un premier temps affecté à la 12e compagnie, il est transféré le 2 juillet au bataillon de marche de la 20e DI. Il est cité à l’ordre du régiment en juin 1915 pour avoir, dans le Labyrinthe, « dirigé pendant vingt-quatre heures avec perfection le combat de grenades et de pétards aux barricades ennemies ».
Joseph Pontrucher écrit le 30 août 1916 ces quelques lignes à son épouse :

« Espérons que la Roumanie va faire du beau travail et que les Boches vont être vaincus. Depuis 25 mois, la situation a changé. Les Boches ne remportent plus de victoires, les Alliés sont les plus forts sur tous les fronts. Prenons courage. Ne vous faîtes pas de bile. Bientôt toutes ces misères seront terminées et je reprendrai près de toi ma bonne vie de famille. »

Joseph Pontrucher est alors affecté à la 2e/47e RI.
Joseph Pontrucher est tué une semaine plus tard, le 6 septembre 1916, d’une balle en pleine tête devant Méharicourt, en pleine bataille de la Somme. Il est cité à titre posthume à l’ordre de la division :

« Chef de section des plus énergiques. S’était déjà particulièrement distingué aux combats du Labyrinthe. Tombé glorieusement, le 6 septembre 1916, en entraînant sa section à l’assaut des tranchées allemandes. »

Le RP Umbricht écrit après son décès à son épouse afin de lui témoigner sa sympathie et lui adresser ses condoléances :

« Je l’aimais et l’appréciais. Sa disparition m’a fait une peine énorme. »

Si la fiche de mort pour la France de Joseph Pontrucher indique qu’il dépend de la classe 1906 du bureau de recrutement de Rennes, il appartient en fait à la classe 1909.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. I&V. : 1 R 2060.1439 et 10 NUM 35251 586 ; Paroisse de Saint-Servan, Livre d’or des Morts pour la Patrie, Rennes, Imprimerie Oberthur, 1920, p. 427-428.

Joseph, François, Marie, Jean Pony naît le 7 mai 1892 à Sainty-Alban, commune des Côtes-du-Nord située près d’Erquy. Il est le fils d’un aubergiste de 37 ans et d’une ménagère de 32. Lors de son passage devant le Conseil de révision, il est répertorié comme exerçant la profession d’instituteur. Ancien élève de l’Ecole normale de Saint-Brieuc, il est effectivement instituteur à Grâce-Uzel.
Déclaré bon pour le service, Joseph Pony est incorporé le 10 octobre 1913 au 47e régiment d’infanterie en tant que soldat de 2e classe. Il est promu caporal le 14 mai 1914.
Joseph Pony compte selon toute vraisemblance parmi les militaires du 47e RI qui quittent Saint-Malo dans la nuit du 5 au 6 août 1914. Il est blessé mais semble-t-il sans gravité lors de la bataille de Guise au bras gauche.
Promu aspirant le 24 décembre 1914, il obtient son galon de sous-lieutenant à titre temporaire le 21 mai 1915 et, « dans l’intérêt du service », passe de la 10e à la 3e compagnie le lendemain.
En tant que commandant de la 3/47e RI, cet officier est nommé lieutenant à titre temporaire le 8 septembre 1915, promotion qui intervient le même jour que celle du sous-lieutenant Vasseur et des adjudants Delastelle et Lemarchand.
Joseph Pony quitte le 47e RI le 25 avril 1916, jour de son transfert au 270e RI, unité avec laquelle il est gravement blessé le 30 avril 1917, atteint au visage par une grenade. Il décède d’ailleurs des suites de ses blessures en février 1918 à Rennes.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; Arch. Nat: LH/2199/71; Arch. Dép. CdA : : 1 T 475 Livre d’or des instituteurs monument aux morts élevé à l’Ecole normale, EC Saint-Alban et 1 R 1314.1479 ; BAVCC/Mémoire des hommes.

Aimé, Louis, Léon Poupon nait 18 mai 1888 à Cayenne, en Guyane. Dépendant du 3e bureau de recrutement de Paris, ce militaire de carrière est fait sous-lieutenant à titre temporaire le 18 octobre 1914. Il était auparavant adjudant.
Aimé Poupon est mort pour la France le 2 novembre 1914 devant Beaurains.
Il dépend d’un bureau de recrutement de la Seine dont les archives ne sont malheureusement pas encore mises en ligne.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes.

Cet officier figure dans le tableau de constitution du régiment en tant que sous-lieutenant de la 2e compagnie entre le 1er décembre 1914 et le 1er mars 1915.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Cet officier est, lors de la mobilisation générale, l’adjoint du chef de bataillon braconnier commandant le II/47e RI. Le sort de ce militaire est ensuite assez mystérieux puisque ce nom ne figure ni sur le tableau de constitution du régiment daté du 5 septembre 1914 sur le journal des marches et opérations, ni dans la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie. Par ailleurs, compte tenu de la graphie alambiquée de ce nom sur le journal des marches et opérations de l’unité, l’orthographe n’en est absolument pas certaine. Enfin, il est à noter que la fonction de gradé adjoint au chef de bataillon n’est plus pourvue au 47e RI sur les tableaux de constitution du régiment pendant les onze mois suivant la mobilisation générale.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Lors de la mobilisation générale, cet officier commande la 5e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Le sort de ce militaire est ensuite assez mystérieux puisque ce nom ne figure ni sur le tableau de constitution du régiment daté du 5 septembre 1914 sur le journal des marches et opérations, ni dans la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie ni dans les archives en ligne du CICR. Il est remplacé à la tête de la 5/47e RI par le capitaine Grimaux.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.