Actualités de l'histoire

L’actualité de la semaine est bien entendu dominée par la 16e édition des Rendez-vous de l’histoire de Blois qui, centenaire oblige, auront cette année pour thème général la guerre. Au travers plusieurs dizaines de conférences, journées d’études, projections de documentaires tables rondes… le visiteur pourra se tenir informé des dernières nouveautés historiographiques et assouvir ainsi son goût pour la connaissance.

Le programme est d’ailleurs tellement riche que nous vous avons préparé une petite sélection, pour pouvoir mieux vous orienter dans cette manifestation d’une incroyable richesse. Cela n’était pas chose facile tant il est délicat de devoir opérer des choix et de décider d’assister à telle conférence passionnante plutôt qu’à telle autre. C’est d’ailleurs une des grandes vertus d’internet que de pouvoir proposer des ressources accessibles de partout et en permanence, ce qui permet de contenter les insatiables curieux qui ne peuvent se résoudre à faire des choix.

Dans cette perspective, deux voies semblent résolument s’affirmer. La première est la mise à disposition d’archives et, il faut l’avouer, les résultats sont dès aujourd’hui bluffant. On connait ainsi le succès de portails tel que Gallica ou Mémoire des hommes qui sont des outils aujourd’hui entrés dans le quotidien des amateurs d’histoire. Qui imaginait il y a ne serait-ce que 25 ans pouvoir disposer en permanence des collections des plus grands journaux français du début du XXe siècle ? Pas grand monde assurément, d’autant plus que nous venons d’apprendre que l’Österreichische Nationalbibliothek permet de consulter sur son site la presse autrichienne du début du XXe siècle, offrant de fait aux germanophones un très utile contre-point aux sources françaises en ligne.

Mais c’est probablement dans le domaine de l’image filmée que les progrès réalisés sont les plus saisissants. Nous vous parlions la semaine dernière du programme European Film Gateway qui vise à la numérisation des archives cinématographiques du premier conflit mondial, celles-ci devant être disponibles sur un site dédié à l’horizon 2014. Les Archives françaises du film du Centre national de la cinématographie sont partenaires de cette opération et, à en juger par 30 premiers éléments mis en ligne, on ne peut qu’être très, très impatient de voir la suite !

L’autre domaine de la pratique de l’histoire où internet ne cesse de devenir tous les jours plus important est bien entendu l’enseignement, notamment par le biais des MOOC, les Massive open online classes. Nous vous en parlions d’ailleurs il y a quinze jours en relayant l’annonce faite par le gouvernement du lancement d’une plateforme dédiée à ces fameux MOOC. Lancée depuis quelques jours, elle se nomme France Université Numérique – accronyme FUN – et parait disposer d’une interface claire, permettant de rapidement accéder aux données souhaitées. Ainsi peut-on trouver le premier volet du FUN-MOOC intitulé La Première Guerre mondiale expliquée à travers ses archives, leçon inaugurale donnée par A. Becker. Une belle initiative qui, on l’espère, en appellera bien d’autres, tout particulièrement en ce qui concerne l’histoire de la Bretagne contemporaine.


En tout état de cause, les actualités de l’histoire nous amènent cette semaine à mesurer l’importance prise par le numérique en ce début de XXIe siècle. Lorsque tout s’arrête, lorsqu’aucun serveur n’est disponible ou aucune connexion possible, on réalise combien est grande notre dépendance à ces données dématérialisées. Or c’est précisément ce qui se produit aux Etats-Unis depuis quelques jours puisque, en raison du shutdown, de nombreux sites sont fermés. Si la DPLA semble pour l’heure épargnée, tel n’est en revanche pas le cas du site des National Archives and Records Administration qui, à l’heure actuelle, se résume à une simple et explicite page d’accueil. Si internet est superbe outil, il n’est pas sans tendon d’Achille…

Yves-Marie EVANNO