A consommer sans modération : la série T des Archives départementales

De prime abord, la série T des Archives départementales s’apparente à une série « fourre tout ». La multiplicité de ses fonds et la complexité des inventaires parviennent à décourager plus d’un chercheur.  Pourtant, passé cet a priori, cette série s’avère être une véritable mine d’or pour celui qui s’intéresse à l’histoire de l’enseignement, de la vie culturelle ou encore du sport. En théorie, la division en cinq sous-séries facilite la recherche : 1 T pour l’enseignement ; 2 T pour les imprimeries, les librairies et la presse ; 3 T pour les Archives départementales ;  4 T pour les affaires culturelles ; 5 T pour le sport. Pourtant, il nous apparaît peu opportun de nous attarder sur ce découpage qui, dans la réalité, n’est que rarement en vigueur dans les dépôts d’archives. Pour se repérer il faudra donc se confronter à la lourdeur d’une série continue. Mais le jeu en vaut véritablement la chandelle.

Une équipe de football dans le Finistère. Sans date. Collection particulière.

L’abondance des thématiques abordées par la série T peut être illustrée par les archives relatives à la vie culturelle. Celles-ci concernent particulièrement les imprimeries, les libraires et la presse. Elles se limitent à des statistiques ainsi qu’à des renseignements confidentiels. Les archives de la Commission départementale des sites et des monuments historiques permettent d’avoir un regard sur l’entretien et la valorisation du patrimoine départemental. Le chercheur trouvera enfin de nombreuses informations concernant les musées, les théâtres (circulaires, instructions, correspondance) ou encore les sociétés savantes  (créations et subventions).

Les archives sur le sport renseignent essentiellement sur les installations et sur les associations sportives du département. Elles représentent un volume restreint des pépites de la série T.

L’enseignement est une thématique tellement importante dans la série T, pouvant conduire à des métrages linéaires particulièrement conséquents, que le lecteur a souvent tendance à la confondre avec une série exclusivement consacrée à la vie scolaire. Si elle concerne toutes les formes d’enseignement (collèges, lycées, écoles normales…), les collections les plus complètes sont celles de l’instruction primaire. Aux côtés de papiers purement administratifs (circulaires, instructions, inspections…), le chercheur aura le loisir de découvrir des pièces plus personnelles en consultant les correspondances échangées entre l’inspecteur d’Académie, le préfet, les maires et instituteurs. Les généalogistes dont l’un des ancêtres fut enseignant trouveront un intérêt particulier à découvrir les dossiers individuels des personnels enseignants.

Enfin, la série T conserve des versements complémentaires pouvant parfois parvenir d’établissements du département. Ainsi, à titre d’exemple, dans le Morbihan, les écoles primaires de Belz, Carentoir, Locminé ou encore Saint-Nolff ont versé une précieuse documentation. On y trouve ainsi des cahiers de devoirs particulièrement révélateurs de l’évolution de l’enseignement.

Carte postale. Collection particulière.

Comme pour toute recherche, il conviendra de croiser les sources en dépouillant des séries complémentaires : M (affaires scolaires, écoles de santé, écoles techniques, écoles d’agriculture, spectacles) ; N (rapport de l’inspecteur Académique au Conseil général) ; 0 (Administration et comptabilité communales) ; R (affaires militaires) ; V (enseignements religieux) ; Z (affaires scolaires et culturelles contrôlées par les sous-préfectures) ; et bien entendu la presse. En définitive la série T intéressera tout autant les chercheurs, les généalogistes que les curieux. Alors, la prochaine fois que vous vous rendez aux Archives, laissez-vous tentez par un bon T.

Yves-Marie EVANNO