Les enjeux régionaux de la Grande Guerre

Bardamu, le célèbre héros de Louis-Ferdinand Céline, justifie pendant la Première Guerre mondiale la mauvaise expression de « ses » cavaliers d'escorte par leurs origines : « c'étaient des garçons venus du fond de la Bretagne pour le service et tout ce qu'ils savaient ne venaient pas de l'école, mais du régiment »1. Comme Bardamu, de nombreux poilus découvrent, lors du conflit, des camarades de cultures régionales différentes. Pourtant la place de ces « petites patries » est très largement ignorée dans l'historiographie française.


La publication de l'ouvrage collectif Les petites patries dans la Grande Guerre, « retourne de nombreuses problématiques » selon Nicolas Offenstadt, ce qui en fait un ouvrage fondamental en vue des commémorations du centenaire. En partant de ce constat, ce dernier à animé le 11 octobre 2013 une table ronde, lors des Rendez-vous de l'histoire à Blois, ayant pour thème : « Petites patries dans la Grande Guerre : la nation au risque des régions ».


Pour en discuter, quatre spécialistes du fait régional sont réunis : Alexandre Lafon pour le Midi, Michaël Bourlet pour la Belgique (confrontée au clivage Wallons - Flamands), ainsi que Yann Lagadec et Didier Guivarc'h pour la Bretagne. La table ronde offre pendant près d'une heure-et-demi un échange captivant sur les enjeux régionaux de la Grande Guerre. Cette dernière est désormais disponible sur la chaîne vidéo Dailymotion d'En Envor. Bonne écoute2 !

Yves-Marie EVANNO

1 CELINE, Louis-Ferdinand, Voyage au bout de la nuit, Paris, Gallimard, 1932 (réed. 2008), p. 28.

2 Pour continuer l'exploration du fait régional, on se permettra de renvoyer à l'article publié dans En Envor, revue d'histoire contemporaine en Bretagne : LE GALL, Erwan, « Lire L'héroïsme de nos frères canadiens dans le cadre d'une approche régionale de la Grande Guerre », En Envor, revue d'histoire contemporaine en Bretagne, n° 2, été 2013.