Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale

L’aire géographique intitulée Proche et Moyen-Orient ne va pas nécessairement de soi. C’est en effet au tournant des XIXe et XXe siècles que naissent ces appellations, sous les plumes de journalistes mais aussi militaires, de diplomates et de responsables politiques. Autrement dit, l’expression « Proche et Moyen-Orient » est indissociable d’une appréciation géopolitique de cet espace et n’est, au moment où l’expression apparaît, ni plus ni moins que le reflet des intérêts des puissances occidentales dans cette partie du globe.

Elle est donc éminemment européano-centrée ce qui, d’une certaine manière, dit bien une caractéristique essentielle de cet espace. Proche et Moyen-Orient sont en effet des régions ou s’expriment avec acuité les influences, parfois conjointes mais bien souvent opposées, des puissances européennes que sont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Russie puis, plus tard, les Etats-Unis.

Concrètement, cette notion qualifie l’espace compris d’Ouest en Est entre l’Egypte et l’Iran, du Nord au sud entre l’Afghanistan et la péninsule arabique. Autant de pays qui en 2016 se trouvent au cœur d’une double actualité : d’une part parce que la région est formidablement instable (Israël/Palestine, Syrie, Liban, Kurdistan…) et qu’elle constitue l’un des plus intenses foyers de tension du monde, d’autre part puisque nous sommes en plein centenaire de la Première Guerre mondiale. En effet, ce conflit est par bien des égards la source des troubles actuels même si la Guerre froide, puis par la suite l’effondrement du bloc soviétique, imposent leurs rythmes à cet espace.

Le Proche et le Moyen-Orient de 1914 à 1948

Il est d’usage de faire remonter l’instabilité du proche et du Moyen-Orient aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, et notamment à la création de l’état d’Israël. C’est là une vision très réductrice, faisant notamment fi des troubles agitant les régions plus éloignées de la « terre promise » que sont la Turquie, l’Irak ou encore la Tripolitaine. C’est plus encore accorder peu d’importance au temps long du XXe siècle.

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Le Proche et le Moyen-Orient dans la guerre froide

Après 1948, le Proche et le Moyen-Orient se comprennent par le rapport des forces nées de la Guerre froide. Autrement dit, cet espace devient très vitre un espace privilégié d’affrontements entre les deux grands que sont Moscou et Washington, même si le combat se mène à distance, de manière indirecte.

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Le Proche et le Moyen-Orient depuis la fin de la Guerre froide

La fin de la Guerre froide marque un profond tournant pour l’histoire du Moyen-Orient. Mais après une décennie marquée par d’intenses espoirs de paix, les attentats du 11 septembre 2001 signent l’avènement du nouvelle séquence caractérisée par des regains de violence et une explosion du fanatisme religieux.

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Bibliographie indicative :

ABITBOL, Michel, Juifs et Arabes au XXe siècle, Paris, Perrin, 2006.

CLOAREC, Vincent et LAURENS, Henry, Le Moyen-Orient au Vingtième siècle, Paris, Armand Colin, 2003.

DAKHLI, Leyla, LEMIRE, Vincent et RIVET, Daniel, Vingtième Siècle, numéro spécial : « Proche-Orient : foyers, frontières et fractures », n° 103, vol. 3, 2009.

LAURENS, Henry, Le Grand jeu : Orient arabe et rivalités internationales depuis 1945, Paris, Armand Colin, 1991.

SANBAR, Elias, Les Palestiniens dans le siècle, Paris, Gallimard, 2007.