Gabion : Panier de fortune rempli de terre servant à surélever et renforcer la tranchée et, au final, à protéger ses occupants.

Galon : Bande de tissus servant à matérialiser les grades.

Garance : Couleur du pantalon équipant en 1914 les soldats français et devenue, depuis, le symbole d’une certaine impréparation au conflit.
Il est vrai que lorsqu’on compare cet uniforme au feldrau des troupes allemandes, le pantalon garance semble plus relever du grognard napoléonien que du poilu. Pourtant, il apparait que son impact sur le champ de bataille, rendant celui qui le porte aisément visible, a été largement surévalué. En effet, y compris avant de recevoir le baptême du feu en août 1914, les combattants marchent pendant plusieurs jours sous une chaleur étouffante, et donc poussiéreuse, entrecoupée d’orages, générant donc de la boue. Dès lors, et dans la mesure où l’on sait que rares sont les hommes à pouvoir alors se laver, et encore moins faire leur lessive, on est en droit de douter de la vivacité du rouge des dits pantalons lorsque vient le moment du baptême du feu.

Garde des voies de communication : Militaire recruté le plus souvent parmi les mobilisables les plus âgés et affecté à la surveillance des routes, voies ferrés, ponts et tous ouvrages d’art considérés comme stratégiques. 

Garnison : Au sens strict, la garnison est l’ensemble des troupes stationnant dans une ville ou assurant sa défense. Par extension, ce terme désigne la ville où se trouvent en temps de paix les casernes d’une unité.

Garnison (Service de) : Dirigé par un officier prenant le titre de commandant d’armes, service pouvant être individuel (rondes, visites des hôpitaux et prisons militaires…) ou collectif (gardes et piquets…) et se rapportant au quotidien de la garnison.

Gaz : Par extension arme chimique. Substance ayant sur le champ de bataille pour fonction de tuer, blesser ou incapaciter temporairement un homme par les effets physiologiques qu’elle engendre. Pendant la Première Guerre mondiale, ces gaz peuvent être suffocants, vésicants, irritants ou toxiques.

Gazette des Ardennes : Organe de presse officiel allemand publié du 1er novembre 19114 au 8 novembre 1918 à Charleville, donc dans le département occupé des Ardennes, dans les locaux du Petit Ardennais et célèbre par les listes de prisonniers qu’il publie. Ainsi, malgré sa ligne éditoriale résolument franco et anglophobe, de nombreuses familles des départements non occupés tentent de se le procurer, dans l’espoir de retrouver la trace d’un proche disparu.
La Gazette des Ardennes peut être consultée gratuitement en ligne sur le site de la bibliothèque de l’université d’Heidelberg.

Général : Plus haut grade de l’armé. Pendant la Première Guerre mondiale, les généraux peuvent être à deux ou trois étoiles, c’est-à-dire de brigade ou de division. Les officiers commandant des corps d’armée, des armées ou même des groupes d’armée sont donc, pendant la Première Guerre mondiale des généraux de division.
Entre 1914 et 1918, 41 généraux de l’armée française sont tués au combat, dont 4 généraux de division. Parmi les plus connus, citons Louis Loyseau de Grandmaison ou encore Georges Riberpray.

Généralissime : Titre non-officiel mais désignant dans le langage courant le général commandant en chef des armées françaises.

Carte postale. Collection particulière.

Génie : Arme chargée en temps de paix de l’entretien et de la construction des bâtiments militaires. Pendant la guerre, les missions du génie sont multiples, allant de la supervision du percement de tranchées à la réparation des voies de chemin de fer en passant par la construction de fortins blindés.

Génocide : Notion forgée en 1944 par le juriste américain Raphaël Lemkin à propos de la Destruction des Juifs d’Europe. Plan coordonné et méthodique visant à détruire les fondements de la vie de tout ou partie d’un groupe national, ethnique, religieux… Le terme de génocide s’applique rétrospectivement aux massacres d’Arméniens commis par les Turcs à partir d’avril 1915.

Ghurka : Soldat des régions nord de l’Inde et du Népal recrutés dans l’armée britannique.

Gourbi : Terme d’origine arabe et aujourd’hui passé dans le vocabulaire courant désignant dans l’argot des poilus un abri, une cagna.

Gouvernement militaire : Circonscription militaire placée sous l’autorité d’un général commandant la place. Tel est ainsi le cas des régions parisienne et lyonnaise.

Grade : Marque de la hiérarchie militaire. Les grades en vigueur dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale sont essentiellement définis par une ordonnance datant de 1838.

Grande manœuvre : Période d’exercice destinée, en période de paix, à simuler une action de combat. L’exemple du 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo montre combien les grandes manœuvres de la Belle époque sont en décalage avec la réalité des affrontements qui se déclenchent à partir d’août 1914 sur les champs de bataille et témoignent assurément, en France, d’une anticipation erronée de la guerre.

Grand quartier général (GQG): Siège du général commandant en chef les armées françaises.

Gras (fusil) : Arme tirant son nom du capitaine Basile Gras qui l’invente en 1874. Il s’agit d’une modernisation du fusil Chassepot de 1866 permettant l’emploi de cartouches métalliques. Arme simple, robuste et maniable de calibre 11mm et d’une portée maximum de 2850 m.
Pendant la Première Guerre mondiale, le Gras est le fusil dont sont dotés les soldats territoriaux ainsi que les gardes de voies et communications.

Grenade : Petite bombe dont la mise à feu se déclenche volontairement au moyen d’une goupille et qui est lancée à la main ou au moyen d’un fusil spécialement équipé.
Maints combattants sont victimes d’accidents de grenades pendant la Première Guerre mondiale tant les modèles, aux caractéristiques bien entendu différentes, sont nombreux. La situation est telle que les Britanniques n’hésitent pas à qualifier ceux qui les emploient de candidats au Suicide Club.

Grignotage : Expression tirée d’une phrase attribuée à Joseph Joffre – « Je les grignote » - et désignant l’ensemble des opérations entreprises au cours du « long 1915 » par les armées françaises dans le but d’user les armées allemandes.  Moins présents dans la mémoire collective que ne peuvent l’être par exemple les batailles de Verdun, de la Somme ou du Chemin des Dames, les grignotages – on pense tout particulièrement aux offensives menées au printemps 1915 en Artois et en septembre 1915 en Champagne – sont pourtant extrêmement couteux en hommes.

Grippe espagnole : Pandémie survenue en 1918-1919 de type H1-N1 tuant entre 30 et 40 millions de personnes, soit environ 3% de la population mondiale. La grippe espagnole frappe en trois vagues, les deux premières intervenant au printemps puis à l’automne 1918, la dernière, la plus meurtrière, au printemps 1919.

Groupe d’armées : Structure de commandement provisoire permettant, sur un théâtre d’opération donné, de regrouper plusieurs armées sous les ordres d’un même officier général.

Groupe d’artillerie : Ensemble de batteries d’artillerie, généralement aux ordres d’un chef d’escadron. Equivalent dans l’artillerie du bataillon d’infanterie.

Groupe primaire : Ensemble restreint et extrêmement soudé de personnes se percevant comme un « nous ». Concept qui, en histoire militaire, découle essentiellement d’un article aujourd’hui classique publié en 1948 par Morris Janowitz et Edward Shils.
Se fixant peu ou prou à l’échelle de l’escouade, le groupe primaire est le support essentiel de la cohésion d’une armée.

Guerre de mouvements : Type de conflit caractérisé par les vastes mouvements des armées belligérantes. Lors la Première Guerre mondiale, la guerre de mouvements débute en août pour s’achever à l’automne 1914 puis reprendre au printemps 1918 jusqu’à la signature de l’Armistice.

Carte postale. Collection particulière.

Guerre de positions : La guerre de positions est l’antithèse de la guerre de mouvements. Lors de la Première Guerre mondiale, elle se résume à la sorte de siège mutuel qu’est la guerre tranchées et débute à l’automne 1914 pour prendre fin au printemps 1918.
Pour autant, il est important de garder à l’esprit que si le front cesse d’être mobile, les poilus ne cessent de se déplacer pendant cette phase du conflit, à l’instar par exemple de la fameuse noria de Verdun.

Guerre sous-marine : Le 4 février 1915, dans le but d’asphyxier la Grande-Bretagne, l’Allemagne déclare la Manche et la mer d’Irlande « zones de guerre » et se réserve, de ce fait, le droit de couler tout navire croisant en ces parages. Pour ce faire, ce sont les redoutables U-Boots qui sont en première ligne.
Le torpillage du Lusitania, un paquebot de la célèbre compagnie Cunard, le 7 mai 1915 entraîne la mort 1198 personnes dont plus de 150 Américains et l’abandon provisoire de la guerre sous-marine au commerce menée par l’Allemagne. Celle-ci reprend de plus belle – à outrance – à partir du 1er février 1917 mais ne tarde pas à s’essouffler, pour s’achever en défaite allemande en mars 1918 : à cette date, le tonnage des navires coulés par les U-Boots devient inférieur à celui des bâtiments produits par les alliés. Il n’en demeure pas moins que les pertes infligées par les sous-marins allemands sont considérables et conduisent à d’importantes transformations des marines de guerre qui, progressivement, abandonnent les grands bâtiments de type Dreadnought pour des navires plus petits mais surtout plus mobiles et moins vulnérables.
Pour les Alliés la guerre sous-marine est en 1914 moralement impensable en ce qu’elle est assimilée à une sorte de traitrise, l’assaillant étant invisible par sa victime. Il en résulte de nombreux discours fondés sur le U-boot comme attestation de la « barbarie allemande », l’affaire du Lusitania – dont il est établi qu’il transportait également des munitions alliées – en étant un parfait exemple.
Contrairement à ce que l’on veut bien croire, la guerre sous-marine n’est pas une nouveauté de la Première Guerre mondiale puisque la première utilisation militaire d’un submersible remonte à la guerre de Sécession. De plus, la guerre que pratiquent les sous-marins n’est en rien moderne puisqu’elle s’apparente en réalité à la course que pouvaient pratiquer au XVIIIe siècle les navires corsaires.

Guerre sur mer : Avant 1914, les amirautés pensaient que la guerre à venir se résoudrait, comme sur terre d’ailleurs, par une immense mais brève bataille, comprise comme décisive. Non seulement il n’en fut rien mais la dimension maritime de la Première Guerre mondiale s’apparente à bien des égards, et si l’on veut bien excepter la bataille du Jutland qui se déroule en mer du Nord en mai 1916 mais ne dure que quelques heures, à une sorte de face-à-face stérile tellement les affrontements sont rares. Bloquée par la maîtrise britannique des mers, la flotte allemande hésite en effet à sortir de ses ports et empêche ainsi tout affrontement.

Gueules cassées : Surnom donné aux blessés de la face et autres mutilés du visage de la Première Guerre mondiale. Il est à noter que contrairement à ce que l’on pourrait aujourd’hui croire, ce terme n’est en rien péjoratif. Ainsi, l’Union des blessés de la face, dont la devise est « sourire quand même » utilise elle-même ce terme de Gueules cassées.