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Cet officier est affecté à la 11e compagnie du 47e régiment d’infanterie le 30 juin 1915. Après avoir été placé en subsistance au 9e bataillon de marche du 25e RI, il est affecté le 28 octobre 1915 à la 6/47e RI.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.

Léon, Marie, Joseph Thébault naît le 12 septembre 1893 à Piré, en Ille-et-Vilaine. Il est le fils d’un cultivateur de 52 ans et d’une cultivatrice de 38. Exerçant la profession de clerc de notaire lors de son passage devant le conseil de révision, sa fiche matricule ne le répertorie pourtant qu’avec une instruction de niveau 4.
Classé bon pour le service lors de son passage devant le Conseil de révision, Léon Thébault est incorporé au 47e régiment d’infanterie le 27 novembre 1913. Sous les drapeaux lorsque survient la nouvelle de la mobilisation générale, il est promu caporal le 5 août 1914 et part au front le lendemain.

Photo publiée dans L'Ouest-Eclair le 27 novembre 1922. Archives Ouest-France.

Léon Thébault est nommé sergent fourrier le 16 septembre 1914 puis sergent-major le 10 octobre 1914 avant d’être promu à titre temporaire au grade de sous-lieutenant le 29 mars 1916. Il est alors affecté à la 6/47e RI et est cité à l’ordre de la division le 19 octobre 1916 :

« Au front depuis le début de la campagne, fait preuve dans les moments les plus critiques d’un courage tranquille et souriant qui impose confiance à ses hommes, apporte dans l’accomplissement des missions qui lui sont confiées beaucoup d’entrain et un entier dévouement. »

Lors de combats sur le Mont Cornillet, Léon Thébault est blessé le 10 mai 1917 au visage par des éclats de grenade et est immédiatement évacué. La citation à l’ordre de l’armée reçue le 10 juin 1917 donne quelques précisions sur le contexte de cette blessure :

« Sous le commandement du capitaine Guérin, le sous-lieutenant Thébault a attaqué l’ennemi le 7 mai 1917 et sans prendre de repos, sans lui donner le temps de se remettre, a continué l’attaque jusqu’au 10 mai. Le 10 mai a enlevé brillamment une position ennemie puissamment fortifiée et énergiquement défendue après une lutte ininterrompue de 12 heures. »

Quelques jours auparavant, le 29 mai 1917, il est fait chevalier de la Légion d’honneur :

« Officier d’une bravoure intrépide, s’est distingué le 9 mai 1917 en allant à plusieurs reprises reconnaître une position ennemie dont il s’est ensuite emparé à la tête de sa section après un long et dur combat. A donné à tous un bel exemple d’énergie et de courage et a reçu une grave blessure au cours de l’action. »

Gravement blessé, Léon Thébault est soigné à l’hôpital de Saint-Brieuc puis à l’Ecole de rééducation des aveugles de Neuilly-sur-Seine avant de revenir dans ses foyers le 12 juillet 1919. Il est également atteint par des problèmes de surdité. Entre temps, il est promu lieutenant à titre temporaire le 5 décembre 1918.

Licencié en droit de la faculté de Paris, Léon Thébault est reçu au concours d’avocat le 29 juin 1920. C’est également cette année qu’il est élu à la présidence de la section du département d’Ille-et-Vilaine de l’Union nationale des combattants, mandat qu’il abandonne le 11 février 1934, vraisemblablement à la suite des répercutions internes des manifestations du 6. Léon Thébault est en effet un homme de la gauche modérée et c’est sous cette étiquette qu’il débute une brillante carrière politique, raflant en 1929 le mandat de maire de Janzé, en 1930 celui de député d’Ille-et-Vilaine puis l’année suivante celui de conseiller général. A l’Assemblée nationale, il siège au sein de la Gauche indépendante et se définit lui-même comme un « disciple » d’Aristide Briand. Secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, est délégué à Genève à la Société des Nations.
Léon Thébault est fait officier de la Légion d’honneur en 1921 puis commandeur en 1932. Il est à noter qu’il est à chaque fois introduit dans ces grades par un ancien officier du 47e régiment d’infanterie, le lieutenant-colonel Le Guern qui fut son supérieur hiérarchique et qui, devenu directeur de l’office départemental d’Ille-et-Vilaine des mutilés après-guerre, est également un homme influent.
Homme de lettres féru de poésie, qu’il aime à composer, il est également un mélomane averti jouant excellemment du piano et du violon, instrument qu’il parvient à pratiquer pendant la guerre comme l’atteste une splendide photographie publiée dans Hommes et femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre.
Léon Thébault se marie le 4 août 1919 à Janzé puis une seconde fois, à Maisons-Alfort, le 27 mars 1940 et décède à Janzé le 14 juillet 1971.

Sources : SACHET, Claudia, LAGADEC, Yann et LE GALL, Erwan, « Le retour à la vie civile des anciens poilus. L’exemple de Léon Thébault, aveugle de guerre », in JORET, Eric et LAGADEC, Yann (dir.), Hommes et femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre, Rennes, Archives départementales d’Ille-et-Vilaine / Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, 2014, p. 296-297 ; LAGADEC, Yann et LE GALL, Erwan, « Foot et musique : maintenir le moral des poilus bretons », in JORET, Eric et LAGADEC, Yann (dir.), Hommes et femmes d’Ille-et-Vilaine dans la Grande Guerre, Rennes, Archives départementales d’Ille-et-Vilaine / Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine, 2014, p. 36-37 ; Arch. Dép. I&V : 10 NUM 35220 451 et  1 R 2133.1472 ; Arch. Nat. : 19800035/1095/25702 ; « Assemblée trimestrielle des présidents & délégués des sections », Le Combattant d’Ille-et-Vilaine, 5e année, n°2, 11 février 1934, p. 1 ; Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940.

Lors de la mobilisation générale, cet officier est affecté à la 6e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Blessé lors de la bataille de Guise, le sort de ce militaire est ensuite assez mystérieux puisque ce nom ne figure par la suite sur aucun tableau de constitution du régiment, ni dans la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie, ni dans le corpus des archives en ligne du CICR.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Lors de la mobilisation générale, cet officier de réserve est médecin du deuxième bataillon du 47e régiment d’infanterie.
Le sort de ce militaire est ensuite assez mystérieux puisqu’à partir du 24 septembre 1914, ce nom ne figure ni sur le tableau de constitution du régiment sur le journal des marches et opérations, ni dans la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie, ni dans le corpus des archives en ligne du CICR.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Germain, Eugène, Marie Thomas naît le 14 février 1889 à Lanvollon. Il est le fils naturel d’un laboureur de 31 ans et d’une ménagère de 24.
Prêtre, Germain Thomas est professeur à Saint-Ilan et vicaire à Lannion lorsqu’il est mobilisé, en tant que caporal, le 2 août 1914 au titre du service armé au 71e régiment d’infanterie. Promu sergent, il est blessé à Mercatel le 5 octobre 1914 puis devient, à partir de décembre 1914, instructeur. Il est nommé adjudant le 26 avril 1915.

Promu sous-lieutenant à titre temporaire le 25 août 1915, il serait transféré à cette date au 47e régiment d’infanterie et deviendrait le mois suivant, à en croire La Preuve du sang, mitrailleur. Un article du Salut fait par ailleurs, le 1er septembre 1915, mention du transfert au 47e RI d’un sous-officier du 71e RI. Pour autant, force est de remarquer que son nom ne figure pas sur le tableau de constitution de l’unité figurant sur le journal des marches et opérations en date du 1e octobre 1915. En revanche, ce même document fait état de l’arrivée d’un sous-lieutenant Thomas au 47e régiment d’infanterie le 12 octobre 1915, cet officier étant affecté à la 6e compagnie. Le tableau de constitution figurant à la date du 1er juillet 1916 sur le journal des marches et opérations de l’unité le répertorie en tant que membre de la 7/47e RI. Par ailleurs, plusieurs citations à l’ordre le mentionnent comme étant officier mitrailleur et on le retrouve le 1er juillet 1918 à la tête de la 2e compagnie de mitrailleuses. Ceci est enfin confirmé par Fred Aubert dans ses carnets publiés à titre posthume.
Confirmé à titre définitif dans son grade de sous-lieutenant en mai 1917, Germain Thomas est promu lieutenant à titre définitif par un décret paru le 27 janvier 1918 au Journal Officiel.
Germain Thomas est cité à l’ordre du 47e RI en mai 1916 :

« Grièvement blessé, le 5 octobre 1914, au combat de Mercatel, en transmettant un ordre à son commandant de compagnie. Revenu au front dès sa guérison, y donne l’exemple du plus complet mépris du danger. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. »

Germain Thomas est cité en septembre 1917 à l’ordre de la 20e DI:

« Officier mitrailleur d’une bravoure et d’un sang-froid remarquables, possédant un grand ascendant sur ses hommes. Le 9 septembre 1917, après avoir contribué à enrayer par ses feux une violente attaque allemande, a puissamment soutenu notre contre-attaque, et lui as permis de se développer victorieusement. »

Le lieutenant Germain Thomas. Photographie datant probablement de l'hiver 1918-1919. Archives privées Paul Lafont.

Germain Thomas est cité à l’ordre de l’infanterie de la 20e division (ID/20) en août 1918 :

« Ayant pris récemment le commandement d’une compagnie de mitrailleuses, l’a brillamment conduite au feu. A su inspirer à ses mitrailleurs l’esprit de devoir et de sacrifice qui l’anime, et obtenir de tout son personnel le meilleur rendement, au cours des opérations du 15 juillet au 4 août 1918. »

Une décision publiée au Journal officiel le 1er janvier 1921 attribue à Germain Thomas la croix de chevalier de la Légion d’honneur :

« Excellent commandant de compagnie de mitrailleuses, ayant toujours donné l’exemple et payant très largement de sa personne. Une blessure, plusieurs citations. »

Germain Thomas est démobilisé le 2 août 1919. Dégagé de ses obligations militaires le 15 octobre 1938, il est néanmoins rappelé à l’activité le 3 septembre 1939 et affecté au III/264e RI. Il est démobilisé par la brigade de gendarmerie de Saint-Brieuc le 17 août 1941, ce qui laisse supposer une captivité en Allemagne. Son feuillet nominatif de contrôle fait état d’un grade de commandant alors que nulle part ne figure la mention d’une promotion au rang de capitaine.
Germain Thomas est répertorié sur son feuillet nominatif de contrôle comme étudiant ecclésiastique.

Sources : La Preuve du sang. Livre d’Or du Clergé et des congrégations (1914-1922), Tome deuxième, Paris, Bonne presse, 1925, p. 853 ; SHD-DAT : 26 N 636/7 et 9, JMO 47e régiment d’infanterie ; Arch. Dép. CdA : EC Lanvollon et 1 R 1275.368 ; AUBERT, Fred, Avec ma section, 27 mai 1918 – 15 août 1918, Saint-Brieuc, Editions Cendrillon, sans date, p. 25 ; La Semaine religieuse du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, 16 juin 1916, 48e année, n°24, p. 337-338 ; « Promotion », Le Moniteur des Côtes-du-Nord, 45e année, n°37, 11 septembre 1915, p. 3.; Archives privées Paul Lafont.

Cet officier apparait dans le tableau de constitution du régiment en tant que lieutenant de la 10e compagnie à la date du 1er décembre 1914. Le 1er février 1915, il est mentionné aux côtés du sous-lieutenant Groth comme étant détaché à la 39er brigade, ce qui ne l’empêche pas d’être nommé à titre définitif capitaine au début du mois de juin.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.