Henri, Nicolas Gaigneron Jollimon de Marolles naît le 30 octobre 1880 au Lamentin, en Martinique. Dépendant du bureau de recrutement du Havre, il est issu de la promotion « Port-Arthur » (1904-1905) de l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent.
La trajectoire personnelle d’Henri Gaigneron Jollimon de Marolles montre bien toute la complexité du corps des officiers puisqu’aristocrate, il n’en est pas moins sorti du rang.
Engagé volontaire au 119e régiment d’infanterie, unité casernant à Lisieux et Courbevoie, le 8 décembre 1899, Henri Gaigneron Jollimon de Marolles est promu caporal le 28 juin 1900, sergent le 22 septembre 1901 puis sergent-fourrier quelques jours plus tard, le 16 novembre 1901. Rengagé pour deux ans en 1903, il est admis à Saint-Maixent en 1904.
Promu sous-lieutenant à sa sortie de l’Ecole militaire d’infanterie le 1er avril 1905, il est affecté au 47e régiment d’infanterie. Il est promu lieutenant deux ans plus tard, le 1er avril 1907. Il effectue un stage à l’école normale de Joinville du 1er février au 1er mai 1910.
Lieutenant lors de la mobilisation générale, il occupe la fonction d’officier d’approvisionnement du 47e régiment d’infanterie. Il réside à Saint-Servan, au n°6 du boulevard Douville, dans la même rue que le capitaine Marie Joly d’Aussy. Pourtant, rien ne permet de conclure que les deux hommes entretiennent des rapports particuliers.
Cet officier est nommé capitaine à titre temporaire le 13 octobre 1914, en même temps que les lieutenants d’active Dubois et Colas ainsi que le lieutenant de réserve Montassin. Il est alors affecté à la 9e compagnie et est confirmé dans son nouveau grade le 22 février 1915. Le 15 décembre 1914, il est cité à l’ordre du régiment par le lieutenant-colonel Morris :

« Appelé à coopérer à l’exécution des travaux d’approche et à l’établissement d’un ouvrage avancé en avant de la première ligne des tranchées, s’y est employé avec un parfait dévouement, a très largement contribué au succès de l’opération et constamment donné aux travailleurs l’exemple dela hardiesse et de la ténacité. »

La correspondance privée d’Olivier Le Guével nous apprend qu’Henri Gaigneron Jollimon de Marolles est vicitime à la fin du mois d’avril 1915, en même temps que le capitaine Locquin, d’une chute de cheval. Celle-ci lui vaut ce commentaire acide : « On dirait qu’ils en font exprès ».
Henri Gaigneron Jollimon des Marolles est tué à l’ennemi le 16 juin 1915, vraisemblablement d’une balle en pleine tête. L’avant-veille, il prend provisoirement le commandement du II/47e RI en remplacement du commandant Le Guern. Il est remplacé par le lieutenant Le Vasseur.
Titulaire de la Légion d’honneur à titre posthume ainsi que de la croix de guerre, Henri Gaigneron Jollimon de Marolles fait l’objet d’une très élogieuse citation à l’ordre de l’armée attribuée à titre posthume, distinction portée dans le journal des marches et opérations de l’unité :

«  Chef dans toute l'acceptation du mot. Chargé d'une mission à la fois offensive et défensive, a su, par son ascendant, assurer le départ et provoquer l'élan de fractions d'attaque et maintenir les autres pendant cinq jours consécutifs sous un bombardement d'une violence inouïe. A été tué, le 16 juin 1915, alors qu'il mettait la dernière main aux préparatifs d'une nouvelle attaque. »

Un secours de 400 francs est versé le 6 août 1915 à sa veuve par le 47e régiment d’infanterie.
En février 1916, c’est à son fils que le lieutenant-colonel Brault commandant la subdivision de Saint-Malo remet la Croix de guerre d’Henri Gaigneron Jollimon des Marolles, lors d’une cérémonie ayant eu lieu à Saint-Malo au mois de février 1916.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommesAnnuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 184 ; www.saint-cyr.org/flipbooks/Memorial/; Arch. Dép. Seine-Mar. : 1 R 3254.809 ; Arch. Mun. Saint-Malo : 21 S. Historique des années de guerre 1914-1918 vécues par Julien Loret dans les 5e et 7e compagnies du 47e régiment d’infanterie ; Paroisse de Saint-Servan, Livre d’or des Morts pour la Patrie, Rennes, Imprimerie Oberthur, 1920, p. 369-371 ; Anonyme, Tableau d’honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918, Paris, La Fare, 1921, p. 634; Arch. Mun. Saint-Malo : fonds Olivier Le Guével, lettre du 28 avril 1915; « Médaille militaire », Le Salut, 35e année, n°15, 18-19 février 1916, p. 1.

C’est le 11 octobre 1914 que cet adjudant-chef de réserve est promu sous-lieutenant à titre temporaire et est affecté à la 11ecompagnie.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Cet adjudant est promu sous-lieutenant le 27 juin 1915.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes.

C’est le 27 mars 1915 que cet adjudant est promu sous-lieutenant à titre temporaire. Il est promu lieutenant à titre temporaire le 15 juin 1915 et est affecté à la 12e compagnie puis transféré, le 14 juillet 1915, à la 1e en remplacement du capitaine Lebas, transféré à la compagnie de mitrailleuses.
Le lieutenant Gaudeul est blessé lors de l’attaque du 25 septembre 1915.
A en juger par sa correspondance, il est fort possible que le lieutenant Gaudeul et le sergent Olivier Le Guével se connaissant avant la guerre.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI; Arch. Mun. Saint-Malo : fonds Olivier Le Guével, lettre du 3 avril 1915.

Cet adjudant est promu sous-lieutenant le 17 mai 1915 mais conserve sa fonction de chef de la section téléphonique du 47e régiment d’infanterie.
En octobre 1915, il devient l’adjoint du lieutenant-colonel Bülher. Il ne conserve ces fonctions qu’un mois, remplacé par le capitaine Richard, de retour après un an de convalescence. Il quitte le 47e RI et prend la direction du service téléphonique du 10e corps d’armée.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.

C’est le 11 octobre que cet adjudant de carrière est promu sous-lieutenant à titre temporaire, affecté à la 2e compagnie.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

C’est le 20 octobre que cet adjudant est promu sous-lieutenant à titre temporaire. Il est blessé quelques jours plus tard, le 2 novembre 1914. Il rentre de convalescence le 3 juillet 1915 et est affecté à la 1e compagnie.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Cet adjudant est promu sous-lieutenant le 27 juin 1915.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes.

Cet aspirant est promu sous-lieutenant le 27 juin 1915 et est blessé le 10 juillet 1915.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes.

Lors de la mobilisation générale, cet officier est affecté à la 4e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Le sort de ce militaire est ensuite assez mystérieux puisque ce nom ne figure ni sur le tableau de constitution du régiment daté du 5 septembre 1914 sur le journal des marches et opérations, ni dans la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Lors de la  mobilisation générale, cet officier est affecté à la 9e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Le sort de ce militaire est ensuite assez mystérieux puisque ce nom ne figure ni sur le tableau de constitution du régiment daté du 5 septembre 1914 sur le journal des marches et opérations, ni dans la base de données des morts pour la France du 47e régiment d’infanterie. Par ailleurs, compte tenu de la graphie alambiquée de ce nom sur le journal des marches et opérations de l’unité, l’orthographe n’en est absolument pas certaine.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Fils de cultivateur, Jean, Marie, Julien, Alexis, Désiré Gouin naît le 21 avril 1874 à Saint-Georges de Reintembault, dans le canton de Louvigné-du-Désert. Il travaille en tant qu’ouvrier agricole dans le Loiret, du côté de Pithiviers, lorsqu’il est appelé sous les drapeaux en 1894. Arrivé au 47e régiment d’infanterie en tant que simple soldat de 2e classe, il décide à cette époque de faire sien le métier des armes. Il inaugure alors une série d’engagements et de réengagements qui ne s’achèvent que le 6 octobre 1914, devant Arras, à Mercatel, lorsqu’il est « tué à l’ennemi ». 
La carrière de Jean Gouin au sein du 47e régiment d’infanterie est exemplaire tant sa trajectoire conjugue à la fois enracinement local et élévation socio-professionnelle. Devenu caporal en 1896, il sort du rang en 1897 pour devenir sergent. Trois ans plus tard, le 1er mai 1900, il se marie en l’église Notre-Dame Auxiliatrice de Rocabey avec une jeune femme dénommée Sophie Simon. Signe d’un certain niveau social – autrement considéré en tout cas que celui de simple ouvrier agricole – le faire-part annonce le mariage de Monsieur Jean Gouin, « Sous-Officier au 47e Régiment d’Infanterie ». Comblé sur le plan personnel, il n’en poursuit pas moins sa progression professionnelle : adjudant en 1909 puis adjudant-chef en 1913, soit l’année même où est créé ce grade. Au total, il sert 20 ans au 47e RI au cours d’une carrière à la trajectoire ascensionnelle parfaitement rectiligne.
Jean Gouin est nommé sous-lieutenant à titre provisoire le 1er septembre 1914 et, à ce titre, profite des très importantes pertes des batailles de Charleroi et Guise qui libèrent des places d’officiers au sein du 47e régiment d’infanterie.
Le 15 septembre 1915, le colonel Bühler commandant le 47e régiment d’infanterie écrit à Mathilde Gouin pour évoquer la mémoire de son mari, tué à Mercatel le 6 octobre 1914. L’officier défunt y est décrit comme « modèle à tout point de vue » :

                                                                                                                                « Le 15 septembre 1915

                                                                                                                 Madame,

J’ai l’honneur de vous adresser la citation à l’ordre de l’armée de votre mari, le sous-lieutenant Gouin.
J’ai conservé un bien agréable souvenir de l’excellent homme qu’était Gouin, sous-officier modèle à tous les points de vue. Il avait une âme d’officier aussi l’a-t-on vite nommé à ce grade.
Le digne homme que vous aimiez était un modèle de bravoure, chez lui le sentiment du devoir primait tous les autres. Quand, à la suite de la réception de votre lettre, j’ai fait une enquête au régiment, j’ai appris à connaitre et à estimer encore davantage votre cher défunt. Dans sa compagnie, ses hommes ont conservé de lui un souvenir ému. Il est resté, encore aujourd’hui pour eux, l’officier modèle dont la bravoure et le zèle les électrisait.
C’est le plus bel hommage rendu à un chef.
Ces souvenirs adouciront votre chagrin, Madame. Je suis sûr que mon vaillant Gouin avait su choisir une femme vaillante elle aussi. Du reste, je vous connaissais et je me rappelle que ma femme vous avait en haute estime. La noblesse de l’âme ne tient en rien à la situation officielle et je regrette que la mort de mon cher Gouin prive mon régiment d’un homme qui aurait su tenir avec tact son nouveau rang. Si j’en reviens, ma femme et moi nous irons vous présenter nos hommages et nos amitiés. Vous savez certainement combien nous sommes malheureux nous-aussi : mon cher Henri a été tué le 26 août 1914. Nous pleurons comme vous mais comme nous nous acceptons ce sacrifice. Il fera notre France plus belle. Nos chers défunts sont tombés glorieusement de la mort la plus belle. Dieu les a récompensés.
Je vous prie d’agréer, Madame, l’hommage de mon profond respect.
Lt-Colonel Bühler Cdt le 47e »

Jean Gouin est cité à titre posthume à l’ordre de l’armée, ce qui lui confère la croix de guerre avec palme : 

« Blessé le 9 septembre 1914, d’une balle au talon, refusa de se laisser évacuer et continua d’exercer son commandement, appuyé sur un bâton. Blessé mortellement le 4 octobre alors que, à la tête de ses hommes, il résistait à une furieuse attaque allemande. »

On notera avec intérêt que la date de décès mentionnée dans cette citation ne correspond pas à celle évoquée par le Bureau des archives des victimes des conflits contemporains. Le journal des marches et opérations du 47e régiment d’infanterie indique pour sa part le 5 octobre que le sous-lieutenant Gouin est blessé. Sans doute décède-t-il le lendemain dans une ambulance. Jean Gouin reçoit à titre posthume le 31 mars 1920 la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

Sources : Arch. Dép. I&V: 10 NUM 35271 550 ; BAVCC/Mémoire des hommes ; Collection privée Madame Gouin ; SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI.

Cet officier est affecté à la 4e compagnie du 47e RI à la fin du mois de juillet 1915, alors qu’il servait auparavant au sein de la 9e. Il quitte cette compagnie en même temps que le sous-lieutenant Michel. Au même moment, le sous-lieutenant Richard arrive à la 9e compagnie en provenance de la 8e.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.

Léon, Jules, René Grillet naît à La Marre, dans le Jura, le 19 août 1896. Il est élève au Lycée de Rennes d’octobre 1907 à 1914.
Léon Grillet contracte le 4 janvier 1915 un engagement volontaire pour la durée de la guerre en la Mairie de Rennes. Il est incorporé le jour même au 41e RI en tant que soldat de 2e classe. Promu caporal, il est fait sergent le 26 mars 1915 puis passe au 47e régiment d’infanterie le 24 avril 1915. C’est le 1er mai 1915 qu’il part aux armées.
Léon Grillet est promu sous-lieutenant à titre temporaire le 23 juin 1915 puis lieutenant le 14 décembre 1917. Il est affecté à la 1/47e RI.
Léon Grillet est titulaire de 5 citations, la première étant décernée le 21 octobre 1916 à l’ordre du 47e régiment d’infanterie :

« Jeune officier, venu au front sur sa demande le 1er mai 1915, fait constamment preuve de calme et de sang-froid et possède beaucoup d’ascendant sur ses hommes. Le 6 septembre 1916, a vigoureusement entraîné sa section à l’assaut ; a ensuite organisé une barricade sous un feu violent de mitrailleuses et s’y est maintenu. »

Léon Grillet est cité une seconde fois, à l’ordre du 7e CA, le 19 octobre 1917 :

« Officier de la plus grande bravoure et d’un sang-froid à toute épreuve. Le 2 octobre 1917, chargé, au cours d’une violente attaque allemande, de la défense d’une barricade très exposée, a conservé intégralement sa position. A même réussi à progresser à la grenade et à rétablir, à 60 mètres en avant, deux nouvelles barricades dans des boyaux fortement tenus par l’ennemi. »

Sa troisième citation est à l’ordre de la 20e DI et date du 7 décembre 1917 :

« Chargé, à la tête d’un groupe de patrouilleurs, d’enlever, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1917, un petit poste ennemi, a montré un grand sang-froid et une ténacité à toute épreuve, réussissant à s’ouvrir un chemin à travers de larges réseaux de fils de fer et à surprendre les guetteurs allemands, dont l’un a été tué et l’autre fait prisonnier. »

Léon Grillet est cité à l’ordre du 38e corps d’armée le 17 juin 1918 :

« Officier d’un courage remarquable, volontaire pour toutes les missions périlleuses. Le 30 mai 1918, a contribué à repousser plusieurs attaques ennemies particulièrement violentes et assuré la défense d’une tête de pont très menacée ; dans la nuit du 5 au 6 juin, a franchi une rivière importante pour pénétrer dans les lignes ennemies et reconnaître un village fortement occupé. »

Léon Grillet est cité une dernière fois, à l’ordre du 14e CA, le 27 août 1918:

« Officier remarquable par son sang-froid et son allant. Le 5 juillet, avec son peloton a franchi résolument la Marne et a poussé sa reconnaissance jusqu’au contact de l’ennemi auquel une de ses patrouilles a fait cinq prisonniers. Est resté en position sur la rive nord, couvrant ainsi le passage de son bataillon. »

Léon Grillet est démobilisé le 17 septembre 1919 et inscrit comme se retirant à Rennes, au 34, boulevard Laennec.
Une décision publiée le 10 décembre 1920 au Journal officiel l’inscrit au Tableau spécial de la Légion d’honneur et de la Médaille militaire :

« Brillant officier dont la valeur et l’audace se sont affirmés à maintes reprises dans des coups de main. Toujours volontaire pour les missions périlleuses. Officier sur lequel on peut compter. »

Placé dans la réserve, il est promu capitaine en 1931 puis effectue pendant un mois un stage de formation à l’Ecole supérieure de guerre en août 1936. L’année suivate il participe à un « voyage de tactique générale et d’Etat-Major ». En septembre 1939, il est rappelé à l’activité du fait de la mobilisation générale et est affecté à l’état-major de la 61e DI puis dans divers postes d’Etat-major. Il est finalement démobilisé le 17 septembre 1940 mais est rappelé une troisième fois à l’activité le 11 août 1944 pour être affecté à l’Etat-major de la subdivision d’Ille-et-Vilaine. Il est démobilisé le 15 novembre 1945 et se retire à Rennes, rue Hippolyte Lucas. Promu chef de bataillon, il effectue diverses périodes de réserve puis est nommé lieutenant-colonel en mai 1953.
Léon Grillet est titulaire de la Croix de guerre avec 1 étoile de bronze et une d’argent, deux étoiles de vermeil et une palme.

Sources : Livre d’or du Lycée de Rennes, Rennes, Oberthür, 1922, p. 266 ; Arch. Dép. I&V. : 1 R 2198.2672.

Louis, Alexandre, Barthélémy, René Grimaux naît le 20 novembre 1872 à Paris, rue de  Bruxelles, dans le 9e arrondissement. Il est le fils d’un représentant et d’une brodeuse dont l’âge n’est pas précisé par le registre d’état-civil. Le couple semble néanmoins s’installer assez rapidement sur Saint-Servan.
Louis Grimaux contracte le 29 octobre 1891 un engagement volontaire de 4 ans à Saint-Servan. Il est incorporé deux jours plus tard en tant que soldat de 2e classe au 41e RI. Sorti du rang et renouvelant son engagement, il est promu sergent-major le 6 mars 1897.
Deux ans plus tard, le 11 avril 1899, Léon Grumax est reçu au concours de l’Ecole militaire d’Infanterie. Il en sort au bout d’un an 138e sur 307 et est affecté au 67e régiment d’infanterie, unité casernant à Soissons et Condé-sur-Aisne, en tant que sous-lieutenant. Quelques semaines plus tard, le 3 juillet 1900, il se marie avec une Rennaise nommé Jeanne Le Borgne. Promu lieutenant le 1er avril 1902, il est nommé porte-drapeau du 67e RI le 4 octobre 1906, peu de temps après avoir accompli un stage d’un mois au 2e escadron du train.
C’est le 23 septembre 1913 que, promu capitaine, Léon Grimaux arrive au 47e régiment d’infanterie.
Le capitaine Grimaux apparaît à la tête de la 5e compagnie du 47e régiment d’infanterie dans le tableau de constitution de l’unité daté du 5 septembre 1914 figurant dans le journal des marches et opérations. Il succède à ce poste au capitaine Primault.
Le 19 octobre 1914, le capitaine Grimaux est blessé, en même temps que le sous-lieutenant Bihoreau, par des « feux violents d’artillerie et de mitrailleuses ». Son indisponibilité est d’environ deux mois puisque c’est le 20 décembre 1914 qu’il retourne au front. Il occupe alors les fonctions d’adjoint au chef de corps, le lieutenant-colonel Morris, en remplacement du capitaine Colas partie prendre le commandement de la 3e compagnie. Le 20 février 1915, il est nommé à la tête de la compagnie de mitrailleuses du 47e régiment d’infanterie, ce tout en conservant ses fonctions d’adjoint au chef de corps. Cette compagnie est créée à la suite de la naissance d’une quatrième section de mitrailleuses. Mais ce « cumul des mandats » n’est que provisoire puisque le 31 mars 1915, le capitaine Grimaux est remplacé par le capitaine Guihaire dans ses fonctions d’adjoint au chef de corps. 
Le capitaine Grimaux figure au tableau spécial de la Légion d’honneur en date du 10 avril 1915 pour le motif suivant :

« Officier très distingué, s’est acquis de nouveaux titres par son ancienneté de service et sa manière de servir. Blessé au cours de la campagne actuelle. »

Le capitaine Grimaux, blessé, est évacué le 14 juillet 1915 et est remplacé à la tête de la compagnie de mitrailleuses par le capitaine Lebas.
Le journal des marches et opérations du 47e régiment d'infanterie explique de manière très explicite que la croix de chevalier de la Légion d’honneur est remise le 27 avril 1915 au capitaine Grimaux lors d’une revue à laquelle assistent le lieutenant-colonel Morris commandant le 47e RI et le général Anthoine commandant la 20e DI. Or, le 29 juin 1915, le capitaine Grimaux est blessé en même temps que le lieutenant-colonel Morris et souffre d’une double fracture au bras et Le Salut indique qu’il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur des mains du général Grillot, gouverneur de Saint-Malo, le 25 septembre 1915 à l’occasion d’une citation à l’ordre de l’Armée. Faut-il en déduire qu’il y a deux cérémonies distinctes ?
Devenu chef de bataillon au 71e RI, Léon Grumax est fait officier de la Légion d’honneur en 1929.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI ; Arch. Nat.: 19800035/1403/62041; GARRET, Jean, « A la gauche du 2e régiment d'infanterie, carnet d'un toubib, 1er août 1914-24 août 1915 », Bulletins périodiques de la Société d'Etudes historiques et économiques Le pays de Granville, juin 1930, n°11, p. 122-123; « Remise de décoration », Le Salut, 34e année, n°75, 28-29 septembre 1915, p. 1.

Cet officier arrive au 47e régiment d’infanterie le 20 juin 1915 en provenance du « 2e régiment de marche du 1er étranger ». Il quitte le 47e régiment d’infanterie le 25 août 1915 pour le 71e de Saint-Brieuc, permutant avec le capitaine Mangin. Il était vraisemblablement à la tête du I/47e RI.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.

Jean, Léon Groth nait le 28 septembre 1889 à Granville, dans une famille de militaires. En effet, en août 1914, son père est à la tête d’une division territoriale tandis que son frère est sous-lieutenant au sein d’un bataillon de chasseurs à pied. Lors de son passage devant le Conseil de révision, en 1910, Jean Groth est répertorié comme étant étudiant, demeurant 61, rue Madame dans le 6e arrondissement de Paris. Cette adresse suggère un certain niveau d’opulence qui fait écho à la profession de « propriétaire » que sa mère déclare sur son acte de naissance.
Jeune homme d’1,71m aux cheveux châtains et aux yeux marrons, il est incorporé en 1910 au 41e régiment d’infanterie en tant que soldat de 2e classe dans le cadre de son service militaire. Il en sort deux ans plus tard et s’engage dans la réserve, en tant que sous-lieutenant. C’est à ce moment, le 26 mars 1912, qu’il est affecté au 47e régiment d’infanterie.
Un doute subsiste quant au grade de Jean Groth en août 1914 puisque si son état signalétique et des services laisse entendre qu’il est toujours sous-lieutenant, le tableau de constitution de l’unité figurant au sein du journal des marches et opérations lors de la mobilisation générale le mentionne pour sa part en tant que lieutenant. En tout état de cause, lors de la mobilisation générale, il est en charge de la 2e section de la 10e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Blessé le 22 août 1914 lors de la bataille de Charleroi, il est fait prisonnier par les Allemands mais parvient à s’évader, aventure qu’il narre dans des mémoires publiées à titre posthume en 1919.
De retour au 47e régiment d’infanterie, Jean Groth, devenu capitaine, est tué à l’ennemi le 13 septembre 1916 à Chily. 
Le parcours de Jean Groth entre son évasion et son décès est de même assez trouble. En effet, le journal des marches et opérations du 47e régiment d’infanterie fait état d’une affectation en janvier 1915 à la 6e compagnie – en tant que sous-lieutenant – mais son état signalétique et des services mentionne un détachement à l’état-major de la 40e brigade le 27 décembre 1914. Or on sait qu’il est blessé quelques jours plus tôt, le 20 décembre 1914, d’une balle qui lui perfore la pommette gauche. De plus cette date est, selon le rédacteur du journal des marches et opérations, celle de son retour au front. Au final, dans la mesure où il ne figure pas sur le tableau de constitution du 47e RI pour le mois de février, il semble que cette affectation soit effective à partir de ce moment. C’est ce que semble indiquer le journal des marches et opérations qui mentionne ce détachement à la date du 1er février mais non pour la 40e mais la 39e brigade.
En tout état de cause, Jean Groth est forcément de retour au dépôt avant le mois de décembre puisque trois citations narrent sont évasion. La première lui est décernée le 15 décembre 1914 à l’ordre de l’armée :

« Blessé le 22 août 1914 et tombé aux mains de l’ennemi, s’est évadé de l’ambulance où il était soigné. A réussi à rentrer dans ses lignes en rapportant des renseignements intéressants sur l’ennemi. A aussi fait preuve de la plus grande énergie. »

La seconde lui est décernée le 25 décembre 1914 à l’ordre du régiment :

« Etant tombé aux mains de l’ennemi et ayant réussi à s’évader grâce à son sang-froid et une énergie exceptionnelle, est rentré sans délai au régiment et y a eu sous le feu dès sa rentrée une attitude remarquable. Le 20 décembre au moment d’une attaque sur Saint-Laurent s’est offert pour aller faire en avant une reconnaissance des plus dangereuses ayant pris ensuite le commandement d’une fraction constituée par des éléments du 2e régiment de la brigade pour attaquer l’ennemi de flanc, a été blessé et ne s’est retiré de la ligne de feu qu’après avoir rendu compte de la situation à son commandement de compagnie et au chef de bataillon. »

Deux jours plus tard, il est cité à l’ordre de la division pour les mêmes faits, la distinction s’appuyant sur ce même texte. Jean Groth est nommé lieutenant de réserve en mars 1915 puis est fait capitaine à titre temporaire le 21 février 1916. On le retrouve dans le tableau de constitution du régiment figurant le 1er avril 1916 dans le journal des marches et opérations du 47e RI à la tête de la 12e compagnie. Sur celui en date du 1er juillet 1916, il est à la tête de la 10e compagnie.
Jean Groth est tué à l’ennemi au Bois Frédéric au nord-est de Chilly, dans la Somme, le 13 septembre 1916. Il est cité à titre posthume à l’ordre de la 20e DI le 20 septembre 1916 :

« Ayant reçu l’ordre de nettoyer des ilots encore tenu par l’ennemi dans son ancienne 1e ligne à la suite de notre attaque du 4 septembre 1916, s’est porté résolument sur la position à la tête de sa compagnie. A eu toute sa liaison tuée à ses côtés. Après avoir accompli sa mission, a cerné et a contribué par sa manœuvre à faire tomber un important fortin où plusieurs centaines d’Allemands ont été faits prisonniers. Après avoir travaillé jour et nuit pendant près d’une semaine à l’organisation du terrain conquis, est tombé glorieusement en se rendant à son observatoire sous un violent tir de barrage. »

Jean Groth est titulaire de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre avec palme.
Il est à noter que le capitaine Groth est le frère de l’aspirant Maurice Groth, mort pour la France sous l’uniforme du 47e RI le 2 septembre 1917. Les deux hommes ne se côtoient pas au sein de l’unité, Maurice Groth arrivant au 47e RI en novembre 1916.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6, JMO 47e RI ; Arch. Nat.: LH/1210/38 ; Arch. Dép. Manche: 5 Mi 101; Arch. dép. Vendée : AD2E1391/73 ; Arch. Dép. I&V: 1 R 2061.1604; GROTH, Jean, Récit de l'évasion du capitaine Groth: du 47e d'Infanterie, décoré de la Légion d'honneur, tombé au champ d'honneur le 13 septembre 1916, sur la Somme, Paris, Lavauzelle, 1919; « Au 47e », Le Salut, 35e année, n°19, 3-4 février 1916, p. 2.

Henry, Maurice, Joseph, Marie Gruenais naît le 13 janvier 1893 à Saint-Malo. Il est le fils d’un commis négociant de 47 ans et d’une femme de 39 ans répertoriée comme étant « sans profession ». Sa fiche matricule nous apprend qu’il est « commis-négociant », sans doute dans l’entreprise de son père.

Henry Gruenais est incorporé le 27 novembre 1913 au 47e RI en tant que soldat de 2e classe. Nommé caporal le 14 mai 1914, il est promu sergent le 16 septembre 1914 puis adjudant le 20 juin 1915. Il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 4 avril 1916.
Le sous-lieutenant Gruenais est mort pour la France le 5 mai 1916 dans le secteur de La Harazée. Le journal des marches et opérations de l’unité nous apprend qu’il est mort enseveli, lors d’un bombardement allemand.

Le Salut publique quelques jours après une nécrologie à partir de « renseignements fournis par les familles » :

« Encore un vide dans les rangs de la jeunesse malouine. Notre jeune concitoyen Henri Gruénais, sous-lieutenant au 47e, le plus jeune fils de l’honorable négociant malouin, vient de tomber à son tour au champ d’honneur.
Le 5 mai, à la suite d’une attaque effectuée par une partie de son régiment, les Allemands se livrèrent à un bombardement enragé de nos lignes. Obéissant à un ordre, le sous-lieutenant Gruénais conduisait sa section d’une tranchée à une autre lorsqu’un obus de fort calibre vint s’enfoncer dans le sol, à quelques mètres de lui et, en éclatant, produisit un éboulement terrible sous lequel le jeune officier fut enseveli sous un amoncellement de 5 mètres de terre. Dès que la fureur du bombardement le permit, on se mit à sa recherche ; une section du génie fut appelée à l’aide, mais c’est seulement le lendemain matin, après avoir travaillé toute la nuit, qu’on parvint à découvrir son corps.
Son frère ainé, lieutenant d’artillerie, qui se trouvait à sept kilomètres de là, était accouru au premier avertissement, et c’est à lui qu’échut la douloureuse mission de lui rendre les derniers devoirs.
Ses obsèques eurent lieu le surlendemain dans l’église de F. Ce fut l’héroïque et populaire aumônier de la brigade, M. l’abbé Umbricht, qui célébra la messe des funérailles et bénit sa tombe en même temps que celle de M. le lieutenant Rouyer, du même régiment, mort le même jour que lui. Le général Duport, commandant la division, son chef d’état-major et une délégation d’officiers d’infanterie, au nombre desquels son compatriote et ami le sous-lieutenant Hémar, et une délégation d’officiers d’artillerie, assistaient à la triste cérémonie, à la suite de laquelle les deux cercueils furent déposés côte à côte dans le cimetière de la paroisse. »

Le même article indique qu’Henry Gruénais travaillait aux côtés de son père.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7 ; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. I&V. : 10 NUM 35288 1123 et 1 R 2139.405; « Morts pour la Patrie. Renseignements fournis par les familles », Le Salut, 35e année, n°39, 12-13 mai 1916, p. 2.

C’est le 28 mars 1915 que cet adjudant est promu sous-lieutenant à titre temporaire, affecté à la 3e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Il remplace le capitaine Beaudoin à la tête de la 6e compagnie à partir du 18 septembre 1915, jour de la blessure de cet officier par un éclat d’obus.
Le tableau de constitution du 47e RI figurant à la date du 1er octobre 1915 sur le journal des marches et opérations de l’unité le présente comme commandant la 6e compagnie. Sur le tableau en date du 1er juillet 1916, c’est en tant que lieutenant qu’il figure à la tête de la 6/47e RI.
En l’état actuel de nos recherches, nous ne savons que peu de choses sur cet officier. On ignore ainsi son lieu et sa date de naissance et rien ne permet de partir à la recherche de sa fiche matricule. Un dossier de contribution sur les bénéfices exceptionnels de guerre conservé aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine permet toutefois de savoir que Louis Guérin obtient au cours de l’année 1918 un congé de convalescence, ce qui suggère une évacuation soit pour cause de blessure, soit de maladie. C’est justement pendant ce congé de convalescence que cet officier rencontre l’agent du fisc chargé de déterminer les bénéfices réalisés par le café qu’il tient au 1, place du champ de mars à Rennes. La description qu’il donne de ce débit de boisson est particulièrement intéressante :

« L’établissement qu’il exploite est un café où se fait la vente habituelle d’apéritifs, vins, liqueurs, bières, café et eaux (pas de cidre). Sa clientèle est composée d’habitués dont le nombre a diminué de moitié depuis la guerre et les vides ainsi produits par la mobilisation n’ont été un peu comblés que parce que M. Guérin n’a pas augmenté les consommations dans les mêmes proportions que ses confrères ; cette clientèle est formée de petits employés de commerce et commerçants, peu de personnes de passage, et le prix des apéritifs ne dépasse pas 0,50f. »

Malheureusement, cette source ne détaille pas plus amplement les conditions dans lesquelles Louis Guérin continue de gérer son café pendant le conflit. Officier au 47e RI, il ne peut bien évidemment pas être présent dans son commerce pendant qu’il se trouve au front. Peut-être place-t-il sa femme où un employé de confiance à la tête de ce débit pendant son absence. Cela est probable mais rien ne permet néanmoins de l’attester avec certitude. Pour autant, il est manifeste que Louis Guérin continue d’être « le patron » et que c’est à lui que l’on doit des décisions aussi stratégiques que l’établissement des prix des consommations. C’est en tout cas ce que suggère ce document, preuve que la vie professionnelle civile du Louis Guérin ne disparait pas sous les galons de capitaine.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI; Arch. dép. 1&V : 2 Pb 19.

Emile, Louis Guichard naît le 9 septembre 1890 à Bollène, dans le Vaucluse, dans un milieu visiblement assez aisé puisque son père est notaire, tandis que sa mère est répertoriée comme étant sans profession. Lors de son passage devant le Conseil de révision, il est répertorié comme exerçant la profession d’étudiant.
Souffrant visiblement de problèmes pulmonaires, Emile Guichard est exempté en 1911 de service militaire pour « bronchite chronique ». Cette pathologie ne l’empêche pas de contracter le 21 août 1914 un engagement volontaire pour la durée de la guerre au 55e RI, unité dont le dépôt se trouve à Pont-Saint-Esprit et Aix-en-Provence. C’est pour lui le début d’une carrière militaire qui le voit sortir progressivement du rang, élévation qui est sans doute à mettre en rapport avec son niveau d’étude : promu caporal le 30 août 1914, est aspirant le 25 décembre 1914. Transféré au 58e RI le 10 janvier 1915, il passe au 271e RI le 26 mars 1915, quelques jours avant d’être blessé le 16 avril 1915 par « un éclat de bombe » au bras gauche. Revenu au dépôt à Saint-Brieuc le 28 juin 1915, il est promu sous-lieutenant à titre temporaire et pour la durée de la guerre le 29 décembre 1915.
C’est cette promotion qui manifestement entraîne son transfert au 47e RI, celui-ci intervenant à l’arrière le 1er janvier 1916, jour de son arrivée au dépôt de Saint-Malo. Cet officier, arrive au front le 9 janvier 1916. Il est affecté à la 2/47e RI.
Le sous-lieutenant Emile Guichard disparaît le 6 septembre 1916 au cours de la bataille de la Somme, au sud de Chaulnes. Si les sources divergent, il est probablement tué à l’ennemi.
Cet officier est titulaire d’une citation posthume à l’ordre de la division en date du 23 septembre 1916, distinction portant attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent :

« Chef de section d’un sang-froid à toute épreuve, le 6 septembre 1916 a enlevé brillement sa section à l’assaut des lignes allemandes où il est tombé glorieusement. »

Un secours « immédiat » de 300 francs est attribué le 4 octobre 1919 par l’unité à sa mère.
Il est à noter que le sous-lieutenant Emile Guichard est le frère jumeau de Jean-Marie Guichard qui, atteint visiblement par sévères problèmes pulmonaires, n’est pas mobilisé pendant la Grande Guerre.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; Arch. Dép. Vaucluse: Etat-civil Bollène, 1 R 1304.1476 et 1104 ; « Au 47e », Le Salut, 35e année, n°2, 4-5 janvier 1916, p. 1.

René, Marie, Pierre Guihaire naît le 19 octobre 1875 à Pontchâteau, en Loire-Inférieure. Son père, Théodule Guihaire, est notaire tandis que sa mère, prénommée Marie-Julie, est répertoriée sur son acte de naissance comme étant « sans profession ». Peut-être faut-il y voir une influence paternelle mais le fait est que René Guihaire effectue des études de droit, obtenant même un doctorat. Pour l’anecdote, rapportons que Théodule Guihaire donne son nom à un prix hippique disputé dans les années 1930 (et encore aujourd'hui!) à Pontchâteau, ce qui semble néanmoins être un bon indicateur de la notabilité de cette famille en cette commune.
C’est dans la magistrature que René Guihaire effectue sa carrière, débutée en 1901 comme juge suppléant au tribunal de Saint-Nazaire. Après quelques semaines où il occupe les fonctions de juge suppléant rétribué à Guingamp, il part à Fougères en août 1903 occuper un poste similaire. C’est en décembre 1906 que René Guihaire arrive à Saint-Malo, occupant d’abord les fonctions de substitut puis, à partir d’octobre 1908, celles de juge d’instruction.
Effectuant son service militaire à partir du 12 novembre 1896 au 65e régiment d’infanterie, René Guihaire s’engage ensuite dans la réserve et devient sous-lieutenant dans cette même unité le 22 février 1902. Pourtant, malgré ces déménagements successifs, il continue d’effectuer ses périodes de réserve au 65e RI de Nantes comme en 1902 et en 1905. Nommé lieutenant de réserve en 1908, il n’est affecté au 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo qu’en octobre 1911.
René Guihaire est nommé procureur à Ploërmel, dans le Morbihan, le 23 février 1914.
Lors de la mobilisation générale, cet officier de réserve est affecté à la 1e compagnie du 47e régiment d’infanterie. Il arrive au corps le 3 août 1914. Blessé lors de la bataille de Guise (contusion par balle) puis le 5 octobre 1914 (projection de terre dans les yeux à la suite de l’explosion d’un obus), il est nommé capitaine à titre provisoire en février 1915 et fait fonction d’adjoint au chef de corps en remplacement du capitaine Grimaux à partir d’avril 1915, ce jusqu’en juillet 1915, et malgré une évacuation pour blessure de trois jours entre le 27 et le 30 mai 1915 (plaies pénétrantes multiples par éclats de grenade reçues le 27 mai 1915 lors de la destruction du poste de commandement du régiment installé dans les ruines de Roclincourt par un obus de gros calibre). Il est à noter que René Guihaire ne siège pas lors de la séance du Conseil de guerre de la 20e division jugeant Louis Bellamy.
Le capitaine Guihaire est porté disparu le 25 septembre 1915.
En réalité, il est détenu prisonnier en Allemagne mais l’interrogation de la base de données des Archives historiques du Comité international de la Croix rouge s’est révélée au moment de la rédaction de cette notice, le 22 septembre 2014, infructueuse.
Quelques jours après sa capture, alors qu’il est toujours porté disparu, René Guihaire est cité à l’ordre de la IIIe armée :

« Officier de la plus haute valeur morale ayant donné depuis le début de la campagne l’exemple du plus grand courage et du sentiment le plus élevé du devoir. Blessé trois fois, est revenu au front chaque fois sur sa demande bien que les fonctions qu’il occupait dans la vie civile lui permettaient de ne pas être mobilisé. Le 25 septembre 1915 s’est élancé à l’attaque avec mépris absolu du danger. Est tombé glorieusement dans les lignes ennemies. » 

Cette citation est intéressante car elle suggère le décès de René Guighaire alors que celui-ci est en réalité détenu en Allemagne. Il évoque sa captivité dans une lettre adressée à sa sœur et dont le Salut publie un extrait en octobre 1915 :

« Après avoir envoyé tant de mortels en prison, j’y vais moi-même. Celle-ci n’a heureusement rien de déshonorant. Je n’ai qu’une tristesse, celle de voir mon énergie perdue pour mon pays. »

René Guihaire est rapatrié en France le 11 janvier 1919 et placé en congé illimité de démobilisation par le 74e régiment d’infanterie de Rouen le 23 mars suivant. Pourtant, chose curieuse, l’Annuaire rétrospectif de la magistrature indique qu’il occupe à partir du 29 janvier 1919 les fonctions de substitut du procureur général de Rouen. C’est en tout cas la reprise d’une très belle carrière qui s’achève le 24 octobre 1945, en tant que conseiller à la Cour de cassation.
Il est à noter qu’E. Valarche base en partie son étude sur le 10e corps lors de la bataille de Guise sur son témoignage. Il est vrai que le lieutenant y tient un rôle crucial puisque c’est lui qui, le 29 août 1914 vers 7 heures du matin, au carrefour de la Désolation, croise un détachement de Prussiens en plein brouillard, ce qui déclenche l’affrontement.
René Guihaire décède à Pontchâteau le 2 février 1970.
Le 2 octobre 1970, en présence de René Pleven, un hommage particulier est rendu par Daniel Albaut lors de l’audience solennelle de rentrée de la Cour de Cassation. L’ancien officier du 47e RI y est décrit comme un bibliophile averti, lisant l’anglais, l’allemand et le russe mais très attaché à la Bretagne. Surtout, cette allocution cite une lettre du premier président de la Cour d’appel de Rennes datée du 12 janvier 1919, lendemain du retour du René Guihaire en France. Celui-ci y est décrit comme « un des héros de la magistrature bretonne ».
Le dossier de Légion d'honneur de René Guihaire est inconsultable sur Léonore au titre de l’article 213-2 du Code du patrimoine.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI ; VALARCHE, Edmond, La bataille de Guise, les 28, 29 et 30 août 1914 au Xe Corps d'Armée, Paris, Berger-Levrault, 1929, p. 28; Arch. Dép Loire-Atl. : EC Pontchâteau, N 18751 R 239.2386; « Nos blessés », Le Salut, 34e année, n°79, 12-13 octobre 1915, p. 2 ; Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe-XXe siècle, en ligne ; « Croix de guerre », Le Salut, 34e année, n°82, 22-23 octobre 1915, p. 1  ; « Décès », L’Ouest-Eclair (édition de Nantes), n°8359, 4 septembre 1924, p. 5; ALBAUT, Daniel, avocat général à la Cour de cassation. Discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée de la Cour de cassation le 2 octobre 1970, en ligne; « La  citation du Capitaine Guihaire», Le Salut, 35e année, n°2, 4-5 janvier 1916, p. 1.

Yves, Marie Guillaume naît le 16 mars 1892 à Bourbriac (Côtes-du-Nord).
Répertorié sur sa fiche matricule comme exerçant la profession de laboureur, le sous-lieutenant Yves Guillaume, lui-même fils de laboureur au moment de sa naissance à en croire l’état-civil de la commune de Bourbriac, est caractéristique de ces officiers sortis du rang pour qui l’Armée est le lieu d’une certaine élévation sociale. Remarquons qu’ici cette trajectoire se caractérise par sa rapidité, imputable aux terribles pertes de l’été 1914.
Incorporé dans le cadre de son service militaire à partir du 9 octobre 1913, Yves Guillaume arrive au 47e régiment d’infanterie le lendemain, en tant que soldat de 2e classe, grade qui est le sien lors de la mobilisation générale en août 1914. Promu caporal le 10 octobre 1914, puis sergent le 17 octobre 1914, Yves Guillaume est fait adjudant le 5 novembre 1914.
Il est ensuite promu sous-lieutenant le 23 juin 1915 et est affecté à la 1e compagnie. Il est tué à l’ennemi quelques jours seulement plus tard, le 10 juillet 1915. Il est remplacé le 27 juillet par le sous-lieutenant Adam, en provenance du 25e RI. Le JMO mentionne alors le sous-lieutenant Guillaume comme appartenant à la 4e compagnie. Un secours de 300 francs est accordé à son père le 3 septembre 1915. 
Le sous-lieutenant Guillaume est titulaire d’une citation à l’ordre de l’Armée décernée à titre posthume le 14 août 1914, en même temps que celle du commandant Dufaure de Citres :

« A donné en maintes circonstances les preuves d’un courage peu commun. A été tué le 10 juillet tandis qu’à la tête de sa section il travaillait à la construction d’une barricade à 25 mètres de l’ennemi. »

Il est à noter que comme tous les officiers morts pour la France, le sous-lieutenant Yves Guillaume dispose de deux fiches numérisées sur le site Mémoire des hommes. Or l’une d’entre elle fait figurer le 10 juin 1915 comme date de décès.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI ; BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. Dép. CdA : 1 R 1806.752Etat-civil Bourbriac.

Henri, Raymond Guillemette naît le 24 octobre 1888 à Saint-Lô, dans la Manche. Malheureusement, son acte de naissance rétabli le 2 août 1950 par la Commission de reconstitution des actes de l’état-civil de l’arrondissement au vu des registres de la paroisse de Saint-Lô n’indique pas la profession exercée par le père d’Henri Guillemette au moment de sa naissance. Sa fiche matricule laisse en revanche entendre qu’il exerce avant son service militaire la profession de typographe, vie qui doit probablement pas le satisfaire pleinement puisqu’il signe un engagement volontaire de trois ans le 28 septembre 1909.
Incorporé ce même jour au 47e régiment d’infanterie en tant que soldat de 2e classe, il gravit peu à peu les différents échelons de la hiérarchie jusqu’à être au moment de la mobilisation générale, sergent-major. Nommé adjudant le 16 septembre 1914, il est fait adjudant-chef le 24 mai 1915 puis sous-lieutenant à titre temporaire le 3 octobre de cette même année. Il occupe alors, depuis août 1915, la fonction d’officier des détails de l’unité, au sein de l’état-major. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il signale, le 23 novembre 1916, la disparition de Jean Morin à Charleroi.
En décembre 1916, Le Salut publie la citation à l’ordre du régiment décernée à cet officier :

« Au front depuis le début de la campagne, a commandé une section jusqu’au mois de février 1915 avec beaucoup d’énergie, de bravoure et de sang-froid, se distinguant particulièrement aux combats sous Arras en octobre 1914. Exerce actuellement les fonctions d’officier de détail, y fait preuve d’un zèle intelligent et d’une activité inlassable. »

Henri Guillemette épouse le 3 mars 1917 une jeune servannaise, Marie, Thérèse Cornillet.
Promu lieutenant à titre temporaire le 3 octobre 1917, Henri Guillemette quitte l’état-major pour la 1e compagnie. Il est confirmé dans son grade le 6 décembre 1918. 
Intoxiqué aux gaz quelques semaines plus tôt, le 16 août 1918, lors de la reconnaissance d’une ferme, il est affecté au dépôt le 15 septembre 1919 pour occuper les fonctions de chef du bureau de comptabilité. Cette nomination semble logique si l’on considère sa fonction d’officier des détails pendant la campagne. Notons d’ailleurs que c’est à ce titre de chef du bureau de comptabilité qu’Henri Guillemette instruit le dossier de Jean Morin « destiné à être produit à l’appui d’une demande de déclaration judiciaire de décès ».
Henri Guillemette quitte le 47e RI en 1919 pour la coloniale. Promu chef de bataillon à la fin de sa carrière, il passe sa retraite à Rennes avec sa femme, d’abord dans un logement de l’avenue Barthou puis dans une résidence du quartier Saint-Martin. Il est à noter qu’il reprend du service à partir du 2 septembre 1939 en étant affecté dans un dépôt d’infanterie où il est en charge des effectifs. 
Henri Guillemette est fait chevalier (le 21 décembre 1926) puis officier de la Légion d’honneur par un décret du 29 décembre 1959, pris 3 mois seulement après sa mort, survenue à Rennes le 26 septembre. Il est titulaire de trois citations, l’une à l’ordre du régiment, les deux autres à l’ordre de la division et de la croix de guerre avec trois étoiles de bronze et deux en argent.

Sources : Arch. Nat : LH 19800035/0295/39627; SHD-DAT : 26 N 636/6-9, JMO 47e RI ; Arch. Dép. CdN: 3 U 5/701; Arch. Dép. Manche : 1 R 3/138.1283 ; Etat-civil Saint-Lô; LE GALL, Erwan, La courte Grande Guerre de Jean Morin, Spézet, Coop Breizh, novembre 2014 ; « Au 47e, Le Salut, 34e année, n°80, 15-16 octobre 1915, p. 1. ; « Citations », Le Salut, 35e année, n°98, 5-6 décembre 1916, p. 1

Albert, Emile Guinchard naît le 9 avril 1884 à Martigné-Ferchaud dans une famille de militaires puisque son père déclare sur son acte de naissance exercer la profession de gendarme. Sa mère, elle est répertoriée comme étant sans profession. Faut-il y voir une sorte d’habitus structurant les choix de carrière d’Albert Guinchard ? Il est impossible de le dire compte tenu de la documentation à notre disposition.
En tout état de cause, Albert Guinchard contracte en la mairie des Andelys le 9 avril 1912 un engagement volontaire pour servir cinq ans au 47e régiment d’infanterie. Soldat de 2e classe le même jour, il est fait caporal le 9 octobre 1902 puis sergent le 25 septembre 1903. Il se réengage pas la suite pour un an puis une nouvelle fois pour 4 ans.
Revenu à la vie civile le 9 avril 1912, il quitte l’armée mais pa l’uniforme puisqu’il devient gardien de la paix à Paris. Il déclare d’ailleurs être domicilié boulevard du Palais, dans le IVe arrondissement.
Bénéficiant d’un sursis d’appel du fait de sa profession, Albert Guinchard n’est renvoyé au 47e RI par le bureau central de recrutement de la Seine qu’au début de l’année 1915. Arrivé au 47e RI le 24 avril 1915, il est fait sous-lieutenant à titre temporaire moins de trois semaines plus tard, le 17 mai 1915, ce qui semble bien révélateur de la crise de l’encadrement qui subsiste alors dans les rangs. Il sert alors à la 6e compagnie, qu’il intègre ce jour, l’élévation au rang d’officier marquant son départ aux armées.
Le sous-lieutenant Albert Guinchard est blessé par balle à l’épaule droite le 16 juin 1915, à Ecurie, et souffre d’une plaie en séton touchant l’articulation. Il ne reviendra plus jamais au front, effectuant le reste de la campagne à l’intérieur jusqu’à mourir de « maladie en service » au sanatorium de Beaulieu, dans les Basses-Pyrénées, le 30 juin 1917.
Un secours de 300 francs est accordé à sa veuve le 7 novembre 1917. Il fait partie des très rares officiers du 47e RI à n’être titulaire d’aucune citation.

Sources : BAVCC/Mémoire des hommes ; Arch. dép. I&V : 10 NUM 35167 594 et 1 R 1981.1531 ; SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.

Cet officier occupe les fonctions de chef de musique du 47e régiment d’infanterie du 2 août 1914 au 15 juillet 1915. Sa présence est attestée dans cette fonction jusqu’en décembre 1917. 
En 1913, déjà chef de musique de cette même unité, il est jury du concours organisé à Vannes par la Fédération musicale de France. Il siège alors aux côtés de ses homologues des 65e et 116e RI ainsi que du célèbre compositeur Guy Ropartz. Il réside à Saint-Servan dans la villa Sainte-Cécile, sise rue du Saint-Laurent.
C’est en 1909, en tant que chef de musique de 3e classe, que cet officier arrive au 47e RI, en provenance du 75e RI de Romans. Il remplace le chef de musique de 3e classe Copet, parti au 148e RI, unité casernant à Givet et Rocroi.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/6 et 7, JMO 47e RI ; « Le concours de musique », L’Ouest-Eclair, n°5347, 16 août 1913, p. 4 ; Annuaire officiel d’Ille-et-Vilaine, Rennes, Imprimerie François Simon, 1913, p. 184; « Armée-Musique », L’Union malouine et dinannaise, 57e année, n°37, 11-12 septembre 1909, p. 2.

Cet officier est affecté à la 4e compagnie du 47e régiment d’infanterie le 30 juin 1915.

Sources : SHD-DAT : 26 N 636/7, JMO 47e RI.