Robert Hertz et le paradoxe du mouvement

Exigeant, le dernier ouvrage de N. Mariot n’est pas à un paradoxe près1. Clairement situé dans le sillage de Tous unis dans la tranchée ?2, ambitieux volume dont nous avions rendu compte dans ces mêmes colonnes lors de sa sortie, il ne s’intéresse néanmoins pas à un groupe social déterminé – les intellectuels – mais à un couple en Grande Guerre, celui que forme le sociologue normalien Robert Hertz et sa femme Alice. La parenté entre les deux volumes est pour autant évidente puisque ce pionnier de l’anthropologie comptait déjà parmi les éminentes figures étudiées dans l’enquête visant à savoir si, oui ou non, les intellectuels avaient, lors de la Première Guerre mondiale, réellement rencontré le peuple dans les tranchées.
Le propos est toutefois fort différent dans ce nouveau livre puisque c’est du décryptage d’un « sacrifice » qu’il s’agit ici, d’une « trajectoire de radicalisation » pour reprendre les mots de l’auteur (p. 368), celle qui semble inexorablement conduire l’intellectuel Robert Hertz à la mort au champ d’honneur. Exégèse de la correspondance échangée par le couple, l’enquête n’en comporte pas moins une part de récit parfaitement assumée (p. 373) qui permet de revenir sur les forces qui fondent l’engagement tout en conduisant à des choix d’écritures particulièrement stimulants.

Structuration d’un engagement

L’ouvrage de N. Mariot permet de bien comprendre le consentement de Robert Hertz au conflit, sa généalogie renvoyant à une combinaison d’identités sociales bienvenue. Il y a tout d’abord le normalien, position faisant écho tant à un magistère intellectuel qu’au sommet du cursus honorum républicain (p. 141), deux positions qui en définitive obligent au devoir d’exemplarité. Il y a le riche héritier (p. 161 et suivantes), vivant de ses rentes et dont la famille villégiature en Bretagne à la Belle-Epoque, à La Baule, Loctudy et Morgat notamment (p. 48, 56 et 59), et qui appartient à l’élite économique française. Paradoxalement, il y a aussi le socialiste, disciple de Jaurès et coactionnaire de L’Humanité (p. 162), autant d’éléments qui poussent assurément à rejoindre L’Union sacrée jusque dans les tranchées. A en croire N. Mariot, « pour Robert, l’idée de don de soi, de sacrifice, est consubstantielle au socialisme » (p. 146).

Robert et Alice Hertz, vers 1910-1913. Archives du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, FRH 021, 08.P.11.051.

Mais iI y a aussi l’élève de Durkheim, lui qui prêche avant-guerre pour un « culte public » (p. 30) pour la République et, d’une certaine manière, c’est bien le départ aux tranchées qui offre à Robert Hertz l’occasion de célébrer cette messe, ou plutôt ce requiem. Le couple se révèle de ce point de vue conforme à ce que l’on peut attendre d’eux, « fervents soutiens d’un régime auquel ils doivent l’essentiel de leurs positions sociales » (p. 84). Mais plus que d’un savant calcul, c’est d’intériorisation de normes dont il s’agit ici, la « morale » républicaine se révélant être « une force sociale qu’on ne saurait négliger ». Bien que le sociologue ne soit pas religieux, la judéité est également un facteur à prendre en compte puisque, selon les propres mots de Robert Hertz, elle le pousse « à donner un peu plus que [son] dû »3 (p. 133). Il y a là des termes que ne renieraient pas P.J. Le Foll-Luciani, cet historien ayant publié il y a peu un brillant article montrant bien que le surinvestissement des juifs d’Algérie dans la Grande Guerre tient moins à un patriotisme sans faille qu’au souhait ardent de voir cesser les attaques antisémites, désir obligeant de facto à « prouver » par un « sur-consentement » à la défense en armes de la patrie agressée4. Dans le cas du jeune normalien, ce facteur semble d’autant plus prégnant qu’il s’ajoute à une naturalisation de fraîche date (et donc fragile, p. 148) et à des origines allemandes qui, là encore, dans le contexte national d’alors, obligent (p. 140 et suivantes notamment). Ici, la levée en masse et les soldats de l’an II sont des éléments essentiels de la culture patriotique et apparaissent comme les piliers d’une protoculture de guerre qui, dans le cas précis, semble presque reléguer au second plan 1870 (p. 88)5.

Expérience de guerre et renouvellement de l’engagement

Devenu territorial, Robert Hertz fait l’expérience d’une certaine « solitude sociale » (p. 90) en étant plongé au milieu d’hommes à qui il ne ressemble nullement. Il n’est point utile de développer plus amplement le propos, celui-ci ayant été largement détaillé dans Tous unis dans la tranchée ? On nous permettra toutefois de faire deux observations à ce propos. La première est d’ordre historiographique et nous conduit à rappeler combien est préjudiciable la méconnaissance de composition sociale des rangs de l’armée française et, plus spécifiquement, le manque de monographies régimentaires. Ainsi, lorsque N. Mariot affirme que R. Hertz « dépasse probablement  tous les autres soldats d’une bonne tête, la taille moyenne des ruraux de l’époque atteignant au mieux le mètre soixante-cinq », l’assertion peine à complètement convaincre faute d’étude précise sur le 44e RIT. Ce flou est d’autant plus frustrant que les programmes de numérisation d’archives rendent ce type d’enquête beaucoup moins délicate qu’il y a une trentaine d’années. Sans compter qu’on ignore tout du fonctionnement d’une telle unité, que l’on assimile probablement trop rapidement à un régiment d’active.

Heureusement, cette sérieuse réserve, pas le moins du monde imputable à N. Mariot par ailleurs, ne parvient pas à masquer un apport qui nous semble particulièrement intéressant. L’un des intérêts majeurs de cette étude est en effet d’exhumer les forces qui vont à l’encontre de l’engagement sans cesse renouvelé de Robert Hertz au conflit. Le peu d’entrain des pépères du 44e RIT est de ce point de vue des plus intéressants, et renvoie d’ailleurs aux lacunes historiographiques évoquées plus haut. Afin d’objectiver ce ressenti, il aurait en effet été profitable de pouvoir disposer d’éléments relatifs à la composition sociale de cette unité casernant à Verdun. La profession, et par-delà le niveau socio-culturel, est-elle une variable faisant ici sens ? Et quid de l’âge de ces territoriaux, cette donnée étant essentielle pour tenter d’évaluer les relations de Robert Hertz avec ses compagnons d’armes ? La comparaison avec le 330e RI, une unité casernant à Mayenne, apporte-t-elle de ce point de vue des données intéressantes puisque, l’ayant rejointe en octobre 1914, le sociologue se plaint aussi du manque d’enthousiasme de ses hommes (p. 187-188, 270) ? L’analyse va même plus loin et Robert Hertz confesse ainsi avoir du mal à se faire obéir par ses ruraux de l’Ouest de la France qui ne le comprennent pas toujours et réciproquement (p. 182 et suivantes). Ce constat, particulièrement intéressant, fournit de grandes pages à N. Mariot qui rappellent, selon l’adage populaire, que le mieux est l’ennemi du bien et que pour commander, un classique instituteur de campagne vaut parfois mieux qu’un normalien richissime sans doute peu habitué à devoir se faire obéir. Mais il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas totalement certain que l’exercice de l’autorité eut été aussi délicat pour le sociologue normalien s’il avait été affecté à une unité recrutant, par exemple, en Seine-et-Oise.

Officiers prenant la pose, sans date. Collection particulière.

Le terrain régimentaire se révèle en définitive être ici d’autant plus important qu’il s’oppose au début de la campagne à l’environnement familial, professionnel et amical de Robert Hertz qui, quoi que ne lésinant pas sur les stratégies d’évitement (p. 203 notamment), n’en loue pas moins vaillamment l’effort de guerre. Cette dualité de forces sociales qui, toutes les deux, poussent le sujet à s’engager dans des voies résolument différentes, l’embusquage d’un côté ou, au contraire, une affectation en première ligne, est parfaitement bien résumée par l’auteur (p. 109):

« Au long de ces premières semaines de conflit, le jeune intellectuel vit ainsi au cœur d’un système d’incitations contradictoires dont il ne parvient pas à se défaire. La configuration est difficile. D’un côté, des hommes souvent issus des classes populaires, plus âgés que lui, qui l’incitent à rester en retrait quand ils ne lui font pas la leçon en raillant ses élans romantiques. De l’autre, une famille qui glorifie sans relâche la grandeur du conflit. »

On voit en conséquence bien que, dans cette étude, la légitimité de Robert Hertz en tant qu’objet d’histoire tient moins à sa position éminente dans le champ intellectuel français du début du XXe siècle qu’à la masse d’archives qu’il laisse derrière lui. Moins biographie que micro-histoire, cette Histoire d’un sacrifice est de ce point de vue particulièrement stimulante en ce qu’elle met en lumière des forces qui, certes à des degrés certainement variables, doivent néanmoins s’exercer sur nombre de combattants. Toutes d’ailleurs n’aboutissent pas au même résultat et Robert Hertz apparaît bien de ce point de vue comme un cas exceptionnel. Ce faisant, ce qui transparaît dans cette enquête est l’individualisme, le choix ou la compromission motivé par un intérêt personnel, survivre : « Il faut bien des gens pour faire un monde, et toute une gamme de tensions et de dévouements depuis l’enthousiaste don total de soi jusqu’à la prudence égoïste qui continue à ménager son intérêt, à calculer » (p. 115).

A propos du mouvement

Pour N. Mariot, le sort tragique de Robert Hertz est synthétisable en un mouvement, en une « fuite en avant » (p . 42), et c’est celle-ci qui constitue le cœur de cette Histoire d’un sacrifice (p. 42) :

« Comment devient-on un fou de guerre ? Il s’agit de faire de cet emballement le cœur même du livre, en tentant de comprendre pourquoi, chaque fois qu’il est l’objet de mises en garde quant aux conséquences possibles de son lyrisme, Robert choisit toujours de passer outre pour, au contraire, franchir un pas supplémentaire dans l’engagement. Comment expliquer que lui qui, à la différence de tant de soldats, a le choix du moindre risque, lui qui dispose d’appuis dans les cercles du pouvoir républicain pour obtenir une affectation moins exposée, lui que certains de ses copains de jeunesse invitent à la prudence, lui qui vit ses anciens condisciples tomber en masse, comment expliquer, donc, qu’il persiste, en toute connaissance de cause, à se porter au-devant du danger ? Hertz a fait plus, en esprit comme en actes, que de se plier à la mobilisation […] »

On pourra bien entendu contester la formulation de l’auteur, et notamment l’emploi de l’expression particulièrement puissante de « fou de guerre » qui pourra laisser la porte ouverte à bien des remises en cause. C’est en effet moins de folie dont il est question dans les justifications de Robert Hertz que de l’affirmation d’une conviction étayée par un raisonnement intellectuel particulièrement construit et profondément intériorisé, comme on l’a vu plus haut, même si celui-ci paraît aujourd’hui, un siècle après les faits, difficilement concevable et donc, compréhensible.

Cadavre français, 1917. BDIC: VAL 187/024.

Mais là n’est pas la piste qui nous semble la plus originale. N. Mariot postule en effet que le sacrifice de Robert Hertz participe d’un mouvement, d’un chemin vers la mort, décomposable en trois parties. Il y a d’abord les premiers temps au front, dans une unité de la territoriale puis dans une de réserve, le 330e régiment d’infanterie, période où l’intellectuel aux tranchées doit s’habituer à des compagnons d’armes non seulement différents de lui – socialement, culturellement… – mais qui ne partagent pas son enthousiasme belliciste. Il y a ensuite un second moment, celui où s’échafaude une perspective d’embusquage, bien vite disparue et d’ailleurs refusée par celui qui est alors sergent et qui ne demande qu’à faire « son devoir » (p. 376-377). Il y a enfin les dix dernières semaines, « sorte d’abandon au sort probable » (p. 377), où l’idée de mort au combat se fait chaque jour plus vraisemblable.

A cette idée de dynamique, il nous semble en effet possible d’opposer l’image d’une stagnation, ou plus précisément d’une immobilité des convictions, des représentations, des propos de l’acteur dans la dynamique générale du conflit. Limpide lorsque résumée ainsi en quelques mots, la trajectoire de Robert Hertz n’en est pas moins insondable puisqu’à l’inverse de nombre de ses congénères normaliens, il « persiste dans l’exaltation » (p. 388). Et N. Mariot, postulant une persistance du décalage entre la guerre telle qu’elle est perçue – fantasmée ? – et telle qu’elle est vraiment, écart que nous avons pu identifier comme caractéristique d’une entrée en guerre6, de soutenir, non sans talent du reste, qu’il a manqué à son sujet d’enquête « un mort et deux mois » pour que sa trajectoire s’infléchisse (p. 378) :

« Un mort au sens où d’autres semblables normaliens comme Maurice Genevoix ou André Pézard ont chacun connu la disparition au feu de leur compagnon le plus proche, les sous-lieutenants Robert Porchon et René Fairise. Or à lire ces deux témoignages, la mort de ces intimes a non seulement bouleversé les deux hommes, mais plus encore infléchi leurs perceptions de la guerre en enterrant leurs dernières illusions. »

Bien évidemment, rien ne permet d’aller à l’encontre d’une telle affirmation, à moins de verser dans l’uchronie. Mais là où N. Mariot voit une dynamique à l’œuvre au sein du sujet Robert Hertz, nous serions tentés de voir une permanence de la posture conjuguée à un recul de celles d’un certain nombre de ses homologues intellectuels, dont les deux cités ci-dessus, et de manière plus générale des sociétés combattantes. L’heure n’est plus à l’engagement dans une guerre dont on ne perçoit plus l’issue mais bien à une sorte d’accommodation à une situation inédite. Le paradoxe est que le brillantissime sociologue semble en être conscient, lui qui en décembre 1914 confesse à Maurice Halbwachs (p. 66):

« Nous rêvions d’une mort soudaine et flamboyante. Nous découvrons que la guerre (au moins pour nous), c’est une longue et médiocre peine. »

Mais on peut également porter son attention sur la dynamique du conflit, sur ce « long 1915 » qui est en route « vers la guerre totale » et dont les « grignotages », quoi que méconnus, n’en témoignent pas moins d’une intensité redoublée7. Certes, les trois premiers mois de la Première Guerre mondiale demeurent les plus meurtriers du conflit8. Mais les crises de l’armée française d’alors – crise démographique héritée des pertes de l’été 1914 et bien symbolisée par les affres de la politique de récupération mais aussi crise des munitions – alliées à l’équation technique jusqu’alors insolvable que représente la guerre des tranchées aboutissent à une situation bien particulière qui assurément, n’est plus celle de l’automne 1914. Le 330e régiment d’infanterie de Mayenne dit d’ailleurs bien cette modification de l’emploi des forces, l’unité étant d’abord affectée à une division de réserve puis de marche, à partir du 23 septembre 1914. Robert Hertz y arrive un mois plus tard (p. 114). Certes l’unité a déjà connu le feu et déplore des pertes mais soit elle arrive en renfort pour contenir un assaut ennemi, soit elle attaquée. En avril 1915, précisément quand le sociologue trouve la mort, elle est certes en soutien mais moins en précaution, au cas où, que dans un effet de double lame, pour redonner de la vigueur à une offensive menée par le 166e RI9. A cette époque, poilus de l’active et de la réserve combattent réellement côte à côte, la distinction n’ayant plus réellement de sens d’un strict point de vue opératif. Les mots du colonel Goya, officier ayant lui-même conduit des hommes au feu et historien de talent, sont à ce propos particulièrement éloquents puisqu’il parle à propos de 1915 « d’expériences menées à coup d’hommes »10. L’historique du 330e RI en dit d’ailleurs parfaitement la teneur :

« La progression est extrêmement rude, dira le commandant Jacquinot dans son rapport, le feu de notre artillerie n’a éteint ni celui de l’artillerie ennemie, ni celui de l’infanterie, ni surtout celui des mitrailleuses. Nous sommes soumis à une grêle de balles et à un violent bombardement qui bouleverse les tranchées. Ainsi que l’avait reconnu, la nuit précédente, la section franche et que ‘a signalé le matin même le lieutenant Bareth, commandant la 20e compagnie, le réseau est resté en grande partie intact. Dès le début de l’attaque, les 5 officiers des compagnies de tête furent tués. »11

Ainsi qu’un autre, Robert Hertz, sans doute victime de sa propre « fuite en avant » et du renouvellement de son consentement au conflit mais aussi de la réalité nouvelle du champ de bataille et de la doctrine d’emploi des troupes.

Groupe de poilus, 1914-1915. Collection particulière.

Remarquable, ce livre l’est en définitive tout autant par le fond que par la forme : une plume incisive, froide comme pourrait l’être le métal qui fait la baïonnette de Robert Hertz et qui, à dire vrai, fait ici merveille. Mais il faut également dire quelques mots des choix opérés par N. Mariot en ce qui concerne la structure du volume, à savoir une soixantaine de courts chapitres qui rythment agréablement le récit. Plus désarçonnant est en revanche l’agencement de l’appareil critique, regroupé en fin de volume ce qui oblige à d’incessant allers et retours au cours de la lecture. Mais là n’est sans doute pas le plus intéressant.

Un paradoxe du volume est en effet que l’auteur cherche en permanence à s’effacer derrière le sujet qu’il traite, ce qui le conduit à user d’une méthode rigoureuse de manière à faire en sorte que ce soient « les acteurs de cette histoire qui parlent, Robert et Alice Hertz ou leurs correspondants » (p. 9). Pour autant, il faut bien avouer que le lecteur peine à ne pas distinguer dans quelques-unes des pistes interprétatives dégagées par N. Mariot certains éléments si ce n’est autobiographiques, au moins très personnels. On sait tout ce que cette œuvre autour de la position « d’intello de service » en Première Guerre mondiale doit au parcours personnel de l’auteur et celui-ci, très honnêtement d’ailleurs, s’en est d’ailleurs fort honnêtement ouvert dans son désormais fameux Tous unis dans les tranchées. Assurément, toute histoire est contemporaine et, en l’occurrence, celle-ci prend sa source dans un internat du Doubs12. Mais ici, le sentiment de familiarité – les deux se connaissent, si l’on peut utiliser cette expression, depuis les études du benjamin et celui-ci « admire l’écriture du jeune savant, sa capacité à formuler avec limpidité des problèmes sociologiques généraux à partir de terrains d’enquête bien délimités » (p. 37) – est d’autant plus prégnant que l’empathie de l’auteur pour Robert Hertz se conjugue à une stupéfiante ressemblance physique (la couverture est à cet égard très troublante), à un siècle près, entre les deux hommes. De là à se demander si N. Mariot s’est imaginé partir au front comme l’a fait Robert Hertz…

Erwan LE GALL

MARIOT, Nicolas, Histoire d’un sacrifice. Robert, Alice et la guerre, Paris, Seuil, 2017.

 

 

 

 

 

1 MARIOT, Nicolas, Histoire d’un sacrifice. Robert, Alice et la guerre, Paris, Seuil, 2017. Afin de ne pas surcharger l’appareil critique, les références à cet ouvrage seront désormais indiquées dans le corps de texte, entre parenthèses.

2 MARIOT, Nicolas, Tous unis dans la tranchée ? 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple, Paris, Le Seuil, 2013.

3 Propos souligné dans le texte original.

4 LE FOLL-LUCIANI, Pierre-Jean, « Une guerre assimilatrice ? Stratégies discursives et reconfigurations identitaires chez les juifs d’Algérie durant la Première Guerre mondiale », in GREGORI, Sylvain et PELLEGRINETTI, Jean-Paul, Minorités, identités régionales et nationales en guerre. 1914-1918, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 151-168.

5 Sur la question on se permettra de renvoyer à LE GALL, Erwan, « Eriger 1870 en fondement d’une protoculture de la Première Guerre mondiale : l’exemple breton », En Envor, revue d’histoire contemporaine en Bretagne, n°4, été 2014, en ligne.

6 LE GALL, Erwan, Une entrée en guerre. Le 47e régiment d’infanterie de Saint-Malo au combat (août 1914 – juillet 1915), Talmont-Saint-Hilaire, Editions CODEX, 2014.

7 HORNE, John, « De la guerre de mouvement à la guerre de positions : les combattants allemands », in Horne, John (Dir.), Vers la guerre totale, le tournant de 1914-1915, Paris, Tallandier, 2010, p. 79.  

8 COCHET, François, «Mourir au front et à l’arrière front », in Homer, Isabelle et Pénicault, Emmanuel, Le Soldat et la mort dans la Grande Guerre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 27-40.

9 Anonyme, Historique du 330e régiment d’infanterie, Mayenne, Imprimerie J. Lechevrel, sans date.

10 GOYA, Michel, La Chair et l’acier, l’invention de la guerre moderne, 1914-1918, Paris, Tallandier, 2004, p. 219.

11 Anonyme, Historique du 330e régiment d’infanterie…, op. cit., p. 14.

12 Pour prolonger la réflexion, on pourra renvoyer à KARILA-COHEN, Pierre, « Le je de l’enquête et l’historien », Genèses, 2015/3, n°100-101, p. 155-61.