L’impact de la crise politique du 13 mai 1958 dans le Finistère

Les événements de mai 1958 à Alger et Paris sont observés avec attention en Bretagne, et notamment dans le Finistère. Ce département en constitue d’ailleurs une parfaite illustration. Comités de vigilance et appels à la grève se multiplient mais peinent à véritablement influer sur l’opinion publique et, au final, échouent à empêcher la fin de la IVe République et la défaite des gauches lors des élections législatives.

Par Jean-Paul SÉNÉCHAL

 

 

Au printemps 1958, une séquence de quelques mois, de la démission du gouvernement Gaillard le 15 avril aux élections législatives des 23-30 novembre qui donnent une majorité claire au général de Gaulle, marque la fin de la IVe République et débouche sur un véritable basculement, une rupture d’hégémonie. Pendant cette courte phase, une partie des acteurs pense vivre une réminiscence du combat antifasciste qui précède et nourrit la victoire du Front populaire. Exprimant une opinion répandue dans les milieux militants, Fanch Tanguy, secrétaire de l’UD CGT du Finistère, cherche à rassurer et à galvaniser les participants au congrès des 17 et 18 mai du syndicat : « en leur rappelant que l’échec fasciste de 1934 a permis 1936 »1.

Carte d'adhérent à la CGT. Collection particulière.

Nous verrons que deux décennies après le Front populaire, la situation politique comme les capacités de mobilisation ne sont pas les mêmes. Pour l’appréhender, nous avons pris le parti d’aborder ces événements par le biais des réactions dans les champs politique et syndical, en portant une attention particulière aux répertoires d’action militante utilisés2. Le regard porté aux réactions collectives à l’échelle locale permet de mesurer au plus près l’état de l’opinion dans cette période d’incertitudes fortes en resserrant la focale. Nous verrons ainsi comment le Finistère déroge à la situation nationale ou, au contraire, s’y insère.

 

Les émeutes à Alger et Paris : la République en danger

Les causes et le déroulé des événements du 13 mai à Alger et à Paris sont maintenant bien connus3. Le jour de l’investiture de Pierre Pflimlin au Palais-Bourbon, le siège du Gouvernement général d’Alger est envahi et un Comité de salut public proclamé. Le général Massu, qui le préside, lance dans la nuit un appel au général de Gaulle lui demandant de constituer un gouvernement de salut public. La sédition est nette et une situation de double pouvoir semble  s’installer, plaçant la République en déséquilibre total, d’autant plus que la crise de  régime est patente. La démission de Gaillard est la 19e depuis l’avènement de la République.

Le Télégramme de Brest, confiant, annonce le matin du 13 en une : « 28 jours après la démission de M. Gaillard la crise pourrait être dénouée ce soir par l’investiture de M. Pflimlin ». Juste à côté, en caractères gras, le quotidien évoque également le mot d’ordre de manifestation du « comité de vigilance d’Alger (anciens combattants et associations patriotiques) » sans plus s’en inquiéter. De fait, une précédente manifestation réclamant déjà un gouvernement de salut public, rassemble le 26 avril 20 000 personnes, se terminant sans heurts4. Cette fois, Alger s’embrase. Et Paris connaît une nuit agitée qui n’est pas sans rappeler les émeutes du 6 février 19345. Le Télégramme décrit des scènes de bagarres de rue lors de tentatives pour approcher le Palais-Bourbon. 2 000 émeutiers multiplient les « sérieux accrochages » avec les forces de l’ordre avec à leur tête Jean-Marie Le Pen et Jean-Marie Demarquet, députés élus sur des listes poujadistes, le second dans le Finistère.6

Puis les événements s’enchaînent : le lendemain, la presse locale annonce que de Gaulle pourrait rompre son silence, chose faite le 16 quand il déclare : « Je me tiens prêt à assumer les pouvoirs de la République »7. Cette sortie de l’ombre, dans la posture de l’homme providentiel ne peut qu’apparaître suspecte aux militants, au-delà même de la gauche. Discutant l’hypothèse d’un complot, M. Winock évoque effectivement « la conjuration des militaires avec laquelle les gaullistes ont une complicité avérée».8 

Le retour du général de Gaulle, pourtant bien bas dans les sondages quelques temps auparavant, commence à s'imposer dans le débat public9. Ce retour produit des réactions d’hostilité dans le mouvement ouvrier. Le sous-préfet de Brest signale d’ailleurs que depuis le 17 « le climat se dégrade et des inquiétudes aussi bien que des incertitudes se font jour »10. Il en attribue la paternité au comité de vigilance créé par les forces de gauche et plusieurs syndicats qui dénoncent une tentative de coup d’État.

Ces craintes de renversement de la République sont partagées au plus haut niveau. Dès le lendemain de l’insurrection, le gouvernement prend un certain nombre de mesures. Le préfet fait ainsi savoir aux maires du département que toute manifestation est désormais interdite jusqu'à nouvel ordre11. Dans le même temps, des mesures de maintien de l’ordre sont prises : 125 réservistes de la gendarmerie, soit la totalité des effectifs du Finistère, sont rappelés dès le 20 mai12. Les autorités redoutent un coup d'État militaire en métropole : « En contact avec Colombey-les-Deux-Églises, plusieurs unités de l’armée préparaient presque au grand jour l’opération Résurrection, un coup de force destiné à soutenir les ultras d’Algérie »13. Le général de Gaulle ne s’y est pas opposé « pour faire pression sur le gouvernement, au risque de provoquer l’irréparable »14.

Sur le forum à Alger, en mai 1958. Collection particulière.

Un comité de salut public s’empare du pouvoir en Corse le 28 mai s’appuyant sur le basculement dans le camp de la rébellion de la garnison d’Ajaccio. Paris est l’objectif final de l’opération « Résurrection ». Jules Moch, ministre socialiste de l'Intérieur, envoie un télégramme classifié « secret » aux préfets. « Une poignée de factieux vient d'annuler en Corse un siècle d'effort démocratique » écrit-il.

Avant même cette opération, le ministre invite les préfets à susciter des votes d'ordres du jour des conseils municipaux ainsi que du Conseil général, « d'attachement indéfectible à la République ». Le conseil municipal de Brest, réuni le 27 mai, adopte ainsi une motion exprimant « son attachement à la République et à la légalité républicaine ». Seuls les conseillers du MRP, les communistes et les socialistes votent cette motion très générale et consensuelle dans sa teneur, résultat d’autant plus remarquable que 10 conseillers municipaux sur les 37 présents ne l’approuvent pas15.

 

À gauche, le rejet de l’homme providentiel

La guerre d'Algérie est devenue un marqueur politique majeur. Au sein de la SFIO, la position de la direction nationale ne fait pas débat. La fédération départementale soutient la politique algérienne de Guy Mollet. De ce fait, les socialistes ne participent pas aux différentes initiatives dans le Finistère, à de très rares exceptions près. La SFIO continue de rester à l'écart des comités pour la paix en Algérie lancés par le PCF, la NG et l'UGS (Union de la gauche socialiste) au début de l'année 1958. Mais à l'approche de l'été, un manifeste  « pour la vérité, pour les libertés », signé par une cinquantaine de militants brestois, des communistes, des syndicalistes, des catholiques et des progressistes est rendu public16. Des socialistes se joignent  à l’appel.

Le 8 février, l'armée française bombarde la commune tunisienne de Sakhiet Sidi Youssef, faisant de nombreuses victimes civiles. La fédération bascule alors dans le refus du retour du général de Gaulle et dans la défense du régime de la IVe République. Dans la nuit du 15 au 16 mai, Tanguy Prigent écrit à Charles de Gaulle une lettre qui se termine ainsi :

« J’ai pour vous, mon Général, une haute estime, de l’admiration, et aussi une affection sincère. Mais les circonstances et les conditions étant ce qu’elles sont, mon exigeante conscience de républicain me commanderait impérieusement de monter sur la barricade pour contribuer à vous barrer la route du pouvoir. »172

Dans son intervention à la Chambre des députés, au nom de ses collègues du groupe socialiste, Tanguy Prigent rend longuement hommage à Charles de Gaulle, passage obligé, avant de justifier son opposition à l’investiture du général18. La grande majorité de la fédération le suit dans cette nouvelle orientation. Seul Hippolyte Masson y défend, très minoritaire, la politique « molletiste ». Tanguy Prigent joue un rôle central dans l’évolution du groupe parlementaire.

L'Assemblée nationale. Carte postale (détail), collection particulière.

Quant au PCF, son opposition totale ne fait l’objet d’aucune divergence dans le parti, de la base au sommet. Le parti condamne sans détours au Parlement, par la voix de Jacques Duclos, les événements en cours :

« M. de Gaulle appelle au calme après avoir poussé l'armée dans la voie de la rébellion ! […] II continue à couvrir les rebelles d'Algérie, les factieux de Corse, le jour même où dans le Sud-Ouest des militaires tentent de renouveler le coup de Corse. Il veut interdire aux républicains de défendre la République. Déjà il parle comme s'il était à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Déjà on exécute les ordres du dictateur-usurpateur! »19

Sur le terrain, les communistes sont à l’origine de toutes les initiatives dans le département, comme le rapporte le préfet : « En examinant la carte du département on constate que les Comités de vigilance ont été constitués là où il existe des responsables communistes20 ».

Du côté des syndicats, les réactions et positionnements sont à l’image de ce qui se passe dans le champ politique. CGT et syndicat autonome de l’enseignement (FEN) s’inscrivent dans l’opposition résolue à de Gaulle. La CGT-FO a observé, quant à elle, « une prudente réserve […] qui a pu paraître paradoxale, étant donné d’une part que dans ses rangs se trouvent de nombreux militants et sympathisants socialistes ; de l’autre, que dans le Finistère, les cadres SFIO furent en l’occurrence très agissants »21. De fait, l’UD CGT-FO applique strictement, à l’exception de quelques comités locaux22, les consignes nationales par anticommunisme. 

Le débat est vif dans les rangs de la CFTC. Le syndicat des contributions directes décide de relayer localement une circulaire nationale s’élevant contre les « intrusions » du syndicat chrétien dans le domaine politique23. Cela n’empêche pas certains éléments de participer à des actions, ce qu’explique un communiqué des sections quimpéroises du syndicat général de l’Éducation nationale CFTC :

« Les sections quimpéroises du syndicat national de l'enseignement secondaire, et du syndicat général de l'éducation nationale CFTC, jugent nécessaire d'exposer les motifs qui les ont poussés à faire grève le 30 mai ; il est évident qu'il s'agit là d'une grève politique de défense des libertés républicaines ; nous estimons devoir faire de cette manifestation une expression de l'attachement des couches les plus larges de la population aux libertés démocratiques. »24

Quant à la FNSEA, le syndicat agricole se fait très discret pendant les mois de mai et juin et se limite à publier un communiqué de presse en septembre, à propos du référendum, revendiquant une stricte neutralité dans le domaine politique25.

 

Les comités de vigilance, espoirs déçus d’une mobilisation

La tentative de coup d’État du 13 mai et surtout la déclaration de Charles de Gaulle le 15 déclenchent une réaction de défense collective qui se traduit par la constitution de comités de vigilance dans les principales villes du département. La dynamique de mise en place de ces comités rappelle, du moins en apparence, celle des comités antifascistes après février 1934 qu’une partie des acteurs connaît 22 ans plus tôt26. Rien d’étonnant, l’ombre du 6 février 1934 plane sur les débats parlementaires houleux qui suivent l’annonce de la prise du bâtiment du Gouvernement général et l’instauration d’un Comité de salut public. PCF, Jeune république, Parti radical-socialiste, par réflexe antifasciste se retrouvent comme au moment du Front populaire. L’Union de la gauche socialiste s’y joint. La SFIO y participe également, malgré les consignes nationales d’éviter toute collusion avec le Parti communiste.

Le 13 mai 1958 et ses conséquences à Paris et Alger: actualités filmées diffusées le 21 mai 1958. Institut national de l'Audiovisuel.

Par contre, le MRP « s’en est tenu nettement à l’écart, sauf de rares exceptions, où, ainsi à Concarneau, le représentant est considéré comme agissant en son nom personnel »27. Un comité départemental de vigilance s'est même constitué à Brest le 20 mai 1958. À côté des différentes organisations politiques, les syndicats, retrouvant là les réflexes des années 1934-1936, s'investissent également dans ces comités. S’y activent la CGT, le Syndicat national des instituteurs et la Fédération de l'éducation nationale (FEN, autonome). Cependant, la liste des organisations ne doit pas faire illusion. Le comité morlaisien regroupe sur le papier un nombre conséquent d’organisations28, mais se réduit de fait aux courants socialiste et communiste, signe du multi-positionnement de ses militants.

Pour le préfet du Finistère,

« les comités de vigilance ont partout un objectif précis : celui d'assurer la sauvegarde de la légalité républicaine et la défense du régime. Leur action a donc contribué à renforcer efficacement la position du gouvernement en montrant clairement la volonté des forces démocratiques de défendre le régime républicain contre les attaques de ses adversaires.»

Les comités dénoncent en même temps les instigateurs des événements d’Alger et Charles de Gaulle dont ils pressentent qu’il essayera de profiter de la situation, à l’instar du comité de Morlaix qui affiche sa « volonté de s’opposer à toute tentative de pouvoir personnel et à d’autres gestes factieux »29. Le représentant de l'État s'inquiète cependant de constater que l'élément moteur de ces comités est systématiquement le PCF. Il craint que « celui-ci s'attache, sous couvert de ces comités, à mettre en place des organismes qui bientôt auront un rôle absolument contraire à la saine défense du régime républicain»30. Il craint de plus qu’en réaction une contre-propagande soit menée par les associations d'anciens combattants, les groupements patriotiques de droite ou d'extrême droite.

La montée en puissance des comités est rapide. Le premier voit le jour à Brest le 14 mai et celui de Quimper le lendemain31. Le 16 mai, le PCF et la CGT initient une réunion en vue de la constitution du comité de vigilance à Morlaix. Une trentaine de personnes y participe et discute de la motion envoyée par télégramme la veille au Président de la République par le comité brestois. Cette motion est modifiée pour y intégrer une phrase sur la déclaration« ambiguë » du général de Gaulle et sur le complot à Alger. En fin de réunion il est décidé de contacter les associations de déportés, d'anciens combattants et de prisonniers ainsi que le MRP32. Le 18 mai, le comité de Châteaulin se met en place sous la présidence du député-maire socialiste Hervé Mao, à l’image de celui du Huelgoat présidé par le député-maire communiste Alphonse Penven33. Au total, 22 comités quadrillent le Finistère au mois de juin.

Le 20 mai, le sous-préfet de Brest rédige un rapport alarmiste sur le climat politique dans la ville. À ses yeux, « les inquiétudes aussi bien que les incertitudes se font jour ». Le comité de vigilance multiplie, sous la férule du PCF, les tracts à la population. Le préfet regrette que le contenu des tracts ne prête pas à poursuite : « ce qui est inquiétant, ce ne sont pas tellement les textes de ces tracts que le fait qu’ils font naître et maintiennent parmi la population un état d’esprit fort différent de celui qui serait nécessaire de voir régner ».

Effectivement, le comité brestois déploie une grande activité dans la deuxième quinzaine du mois de mai. Il organise 5 réunions regroupant successivement 500, 300, 700 et deux fois un millier de participants34. À Quimper, le comité fait de même et organise des meetings tous les jours entre le 28 et le 31 mai, rassemblant de 300 à 400 participants. Un dernier meeting ne regroupe plus que 150 personnes le 1er juin, signe de l’étiolement de la mobilisation. Le comité se réunit une dernière fois le 4 juin et demande par communiqué publié dans la presse à la population de rester mobilisée. Quant à la situation à Concarneau, elle s’avère  identique avec une forte activité fin mai, aux mêmes dates qu’à Quimper et dans des proportions similaires.  Le comité morlaisien connaît une histoire du même ordre : formé le 16 mai, il n’a d’activité publique qu’à la fin du mois, certainement motivé par les menées des parachutistes en Corse et l’entrée en scène de Charles de Gaulle. Puis le comité, comme les autres, tombe en sommeil. Les renseignements généraux considèrent pourtant qu’il s’agit d’un des quatre comités les plus actifs du département.

Douarnenez dans les années 1950. Carte postale (détail), collection particulière.

Le comité de Douarnenez connait un début d’existence avec 3 réunions, mais, à part le vote d’une motion, il n’a pu avoir d’activité publique en raison de l’opposition d’un conseiller municipal Jeune république, Jean Peuziat (futur député PS en 1981) alors que le comité départemental comprend un représentant de son organisation, Eugène Bérest, futur maire puis député de Brest35. Les autres comités qui figurent sur la carte n’ont d’autre activité que la diffusion d’un tract, à l’exception de celui de Pont-L’Abbé qui réunit 400 personnes, de Pont-de-Buis qui en rassemblé 40 et celui de Landerneau une centaine. Aucun comité n’est crée à Carhaix en mai. Finalement, un comité cantonal voit le jour le 10 juin, mais pour ne rien faire. En effet, son secrétaire déclare au cours de la réunion que « le but du comité est de demeurer passif, c’est-à-dire que pour l’heure il doit se mettre en sommeil et attendre »36. En tout état de cause, aucun des comités ne parvient à maintenir une activité tangible dès la fin du mois de juin.

Face aux comités de vigilance, les soutiens du général de Gaulle restent discrets. Autant, la résurgence d’un réflexe antifasciste hérité des années 1930 est indéniable, autant, du côté des adversaires de la IVe République, l’antiparlementarisme de façade a peu à voir avec les menées des Ligues en février 193437.

Le gouvernement craint que des comités de salut public n’éclosent dans le pays. Quelques-uns apparaissent rapidement au niveau national, dont un à Lorient. Dans le Finistère, les milieux favorables à de Gaulle et les partisans de l’Algérie française constituent un comité le 17 mai au cours d’une réunion privée de l’Association des français libres suivie par une trentaine de personnes à Brest38. L’initiative vient d’un ex-lieutenant FFL ancien adjoint au maire de Brest « de tendance républicain-indépendant ». Des rumeurs attribuées à l’extrême gauche font état de l’existence d’un comité de salut public à Carhaix. Mais, là encore, la période est propice aux fausses informations d’autant plus que des tracts appelant à la constitution de comités ont été distribués « discrètement ». Des croix de Lorraine apparaissent également sur les murs. Les renseignements généraux voient dans ces inscriptions le suivi des consignes émises par Radio Alger.

L’activité des adversaires de la IVe République reste limitée sans autre comité de salut public que celui de Brest en toute discrétion. La situation peut évoluer selon les circonstances : « Il est possible que dans l’avenir […] certains éléments […] ne soient tentés de sortir de l’inorganisation et cherchent à se constituer en comité »39. L’arrêt des mobilisations à gauche et les votes à l’Assemblée nationale au début du mois de juin referment le chapitre des risques de confrontation majeure.

 

Des grèves dans la dispersion

La tension continue de monter cependant dans les derniers jours du mois de mai. L’état d’urgence est adopté pour trois mois le 16 mai par le Parlement par 461 voix (dont les socialistes et les communistes) contre 114. Des grèves, autre facteur de crispation, se déclenchent dans le Nord et le métro parisien est très perturbé40.

Ticket commpoosté du métro parisien de 1958, voyageur de 2e classe. Collection particulière.

Un premier élément apparaît immédiatement dans la courte séquence des grèves organisée à la fin du mois : les organisations syndicales appellent à des arrêts de travail en ordre dispersé : ainsi la CGT le 27 mai, parfois avec la CFTC. La CNT s’inscrit elle aussi dans cette action à l’arsenal. Le 30, c’est au tour des enseignants avec leur syndicat autonome, la FEN, d’appeler à une grève massivement suivie. 

Le 27, la mobilisation syndicale se concentre essentiellement à Brest : l’arsenal, avec ses milliers de salariés, est de nouveau à la pointe de la mobilisation et fournit la quasi-totalité des grévistes du département. Un débrayage unitaire appelé par la CGT et la CFTC est suivi par 3 500 ouvriers. Un meeting rassemble encore 1 500 personnes à 17h30.

Dans le transport ferroviaire, le trafic est peu perturbé. Un seul train Quimper-Lyon est annulé malgré des chiffres de participation à la grève de 24 heures relativement élevés dans plusieurs secteurs. Les pourcentages de grévistes sont très contrastés et fluctuent de 2 % aux PTT à 100 % chez les employés communaux du Guilvinec. Dans les administrations publiques, « quelques éléments seulement » observent de courts arrêts de travail. Un unique meeting syndical ne rassemble que 150 personnes à Quimper.

Établissement Nombre Pourcentage Type d'arrêt de travail
Arsenal de Brest 3 500 50 débrayage
PTT Brest   2 après-midi
Réseau breton   75 24h
SNCF exploitation   18  
SNCF dépôt et traction   75 24h
Sécurité sociale Quimper   13 après-midi
Sécurité sociale Brest   5 après-midi
EGF Quimper   20 après-midi
Hôpital psychiatrique Quimper   6,5 après-midi
Papeterie de Mauduit à Quimperlé 300 sur 364 82,5 16 à 19h
Papeterie Bolloré à Scaër 500 sur 500 100 16h30 à 19h
Faïenceries de Quimper   15 14 à 16h
Carrières Huelgoat     à partir de 16h30
EGF Concarneau 7 sur 18 38  
Ponts et chaussées Concarneau 50 sur 150 33  
SNCF traction Quimper 400 sur 44 91  
SNCF exploitation Quimper 24 sur 135 55  
SNCF Douarnenez 12 sur 30 40  
EGF Douarnenez 12 sur 30 40  
Employés de mairie Douarnenez 15 sur 45 33  
Employés de mairie Guilvinec 10 sur 10 100  

Tableau 1 : Les secteurs en grève le 27 mai 1958. Source : Arch. dép. du Finistère, série W.

Ce sont surtout, en dehors de l’arsenal, des entreprises du secteur privé ayant des traditions de lutte acquises au moment du Front populaire qui s’inscrivent complètement dans l’action du jour. Mais elles restent  bien isolées. Dès le matin, les RG prévoient une journée faiblement suivie, « étant donné l’absence d’unité d’action et [l’] opposition ferme de la CFTC et de FO »41. Cette journée de grève est un échec incontestable pour la CGT. Malgré une diffusion importante de tracts, elle ne réussit pas à déborder de ses bastions. Et encore, le bâtiment, les conserveries ne bougent pas. Pas plus que les ouvriers agricoles, un milieu que la CGT organise massivement depuis la guerre.

Le lendemain, le 28, une journée nationale de mobilisation regroupe entre 100 000 et 200 000 manifestants à Paris, au premier rang desquels se retrouve Tanguy Prigent aux côtés de Pierre Mendès France, Édouard Daladier et François Mitterrand. Localement, les comités de vigilance réussissent à organiser des rassemblements et défilés dans les principales villes du département. Brest, Quimper, Concarneau et Morlaix. À Brest, 2 000 personnes assistent à un meeting avant de parcourir les rues de la ville. Ils sont 400 à Quimper et à Douarnenez comme à Concarneau — où la veille s’étaient déjà rassemblées 500 personnes — et 300 à Morlaix42.

D’autres initiatives, à plus faible échelle, regroupent 100 participants à Landerneau et  80 à Quimperlé43. Quelques comités choisissent le 29 pour organiser leur réunion avec 400 personnes à Pont-L’Abbé, 250 à Rosporden et une centaine à Pont-de-Buis44.

Des appels à la grève sont également lancés. Les résultats sont là encore en deçà des espérances des initiateurs. Là encore, alors que la durée de la grève qui débute à 16h est courte, les chiffres à Brest sont très faibles : 5 % des grévistes chez les 6 000 ouvriers du bâtiment ; 31 % des 184 salariés de la sécurité sociale ; 30 % pour 300 agents à l’EGF. Par contre, la métallurgie se mobilise fortement : 60 % des 1 200 ouvriers répondent  à l’appel comme 2 380 ouvriers sur 8 209 à l’arsenal45. La grève du 28 mai est également soutenue par les libertaires. Le bureau de la CNT de l’arsenal, sous la signature d’Auguste Le Lann le fait savoir par voie de presse46.

Le 30, c’est au tour des personnels de l'enseignement de se mobiliser spécifiquement. Des assemblées se tiennent dans quelques villes du département. À Brest, un premier meeting attire 400 personnes à 10h00. Le soir, à l'appel du comité de vigilance, de la CGT et du syndicat de l'enseignement, un millier de personnes participent à une seconde réunion publique.

La mobilisation atteint un niveau très élevé dans l'enseignement surtout chez les instituteurs et institutrices qui suivent massivement le mot d’ordre syndical47. Cependant, cette succession des journées de grève non coordonnées amoindrit la portée de chacune d’entre elles.

Secteur Effectif Grévistes
Primaire 2 968 96%
Secondaire 720 47%
Technique 265 60%
Centres d'apprentissage 140 86%
Administratifs   90%

Tableau 2: Participation à la grève dans l’enseignement. Source : Arch. dép. du Finistère, série W.

Le 1er juin, le général de Gaulle se présente devant l’Assemblée nationale pour y lire son discours d’investiture48. Il met en avant les risques de guerre civile et revendique les pleins pouvoirs pour 6 mois afin de recourir ensuite au référendum. L’investiture est acquise par 329 voix contre 224. Dernière tentative pour tenter de s’opposer à ce qui commence à s’apparenter à l’inévitable, les comités de vigilance cherchent à organiser des meetings dans les villes les plus importantes du département. Le résultat est loin de répondre aux attentes. À Quimper, initiative qui recueille le plus de succès, 150 personnes assistent à une réunion qui se tient de 11H00 à 12H15 et se clôt sans défilé : les autorités ont interdit toute démonstration de rue. Deux rassemblements sont prévus à Brest, mais en plein air. Les forces de l’ordre les dispersent en interpellant 6 militants communistes. Une phase de mobilisation s’achève.

 

La fin de la IVe République et la défaite des gauches

L’Assemblée nationale adopte le 2 juin plusieurs lois. La loi relative à la reconduction des pleins pouvoirs en Algérie obtient une majorité confortable avec 319 voix pour et 231 contre. 5 députés finistériens votent pour : André Colin (MRP), Hervé Crouan (CNI), André Monteil (MRP) , Louis Orvoen et JosephPinvidic (CNI) ; 4 contre : les deux communistes Gabriel Paul et Alphonse Penven, les deux élus socialistes, Hervé Mao et Tanguy Prigent. Jean-Marie Demarquet, poujadiste maintenant chez les non-inscrits, ne prend pas part au vote49. Les 142 députés communistes votent tous contre tandis que les socialistes font étalage de leurs divergences : 46 d’entre eux ayant voté pour, 3 contre et 45 n’ayant pas pris part au vote. Le projet de loi sur la révision constitutionnelle est lui adopté avec 350 voix pour et 161 contre. Les deux députés socialistes ne prennent pas part au vote comme Jean-Marie Demarquet50.

Circo. Élu Étiquette Voix % exp. Battu Étiquette Voix % exp.
1e Hervé Nader UNR 23 682 46,37% André Monteil (sortant) MRP 13 780 26,98%
2e Georges Lombard CNI 18 482 31,27% Robert Gravot SFIO 18 451 31,22%
3e Gabriel de Poulpiquet UNR 39 638 62,81% André Colin(sortant) MRP 17 548 37,19%
4e Jean Le Duc CNI 24 037 51,61% Tanguy Prigent (sortant) SFIO 22 540 48,39%
5e Joseph Pinvidic
(sortant)
CNI 18 318 40,19% Louis Guillou MRP 16 769 36,79%
6e Hervé Crouan
(sortant)
CNI 27 121 62,22% Hervé Mao (sortant) SFIO 16 429 37,69%
7e Xavier Tréllu MRP 30 497 73,92% Pierre Moalic PCF 10 757 26,07%
8e Louis Orvoen (sortant) MRP 23 274 51,74% Paul Le Gall PCF 13 950 31,01%

Tableau 3: Les résultats des élections législatives des 23 et 30 novembre (2e tour).

Le 4 septembre, Charles de Gaulle présente le projet de constitution place de la République à Paris. Dans le Finistère, les socialistes se divisent et optent pour la liberté de vote afin d'éviter une rupture alors que les clivages s’exacerbent de plus en plus à l’intérieur du parti. Les sections de Quimper, Landerneau et Concarneau s'engagent dans une campagne pour le « oui »51. Le référendum se déroule le 28 et les résultats dépassent « les prévisions les plus optimistes » notent les RG. Sur 494 912 inscrits, le « oui » l’emporte très largement avec 347 111 voix, soit 70,14 % des inscrits (82,61 % des exprimés) quand le « non » atteint à peine 70 606 voix, soit 14,27 % des inscrits52. Les électeurs des partis de gauche ne suivent pas les consignes malgré une campagne intensive de meetings et de diffusion de tracts. Le PC doit même reconnaître qu’un nombre important d’électeurs communistes a voté « oui ».

Les élections législatives des 23 et 30 novembre confirment qu’une page s’est tournée53. Le nouveau découpage électoral (8 circonscriptions contre 10 sièges pour le scrutin de liste du 2 janvier 1956) ainsi que les conditions politiques particulières de la période bouleversent le paysage politique finistérien. La gauche perd tous ses députés le 30 novembre à l’issue du second tour. Tanguy Prigent est battu pour la première fois à Morlaix, dans la 4e circonscription, par le Dr Le Duc (CNI) comme Hervé Mao à Châteaulin dans la 6e, battu par Hervé Crouan (CNI). Cette défaite est symptomatique de la vague qui modifie profondément les rapports de force politiques dans le département comme dans l’ensemble du pays. Pourtant le Finistère est un des trois départements dans lesquels le PCF se désiste pour les candidats SFIO hostiles aux nouvelles institutions54. Cela ne suffit pas. Le PCF connaît d’ailleurs le même sort : Gabriel Paul, dans la 2e, se désiste pour le candidat SFIO et Alphonse Penven dans la 4e se désiste également. Le MRP est lui-même touché par cette vague qui affecte les députés sortants. André Monteuil, ancien ministre, perd son siège face à Hervé Nader (UNR) dans la 1e, à Quimper, ainsi qu’André Colin, lui aussi ancien ministre, à Landerneau dans la 3e, face à Gabriel de Poulpiquet (UNR).

Louis Orvoën (MRP) garde son siège à Quimperlé dans la 8e ainsi que Joseph Pinvidic (CNI) à Landivisiau dans la 5e. Avec Hervé Crouan, ce sont les seuls députés reconduits dans leur mandat. Le CNI remporte également le siège de Brest dans la 2e avec Georges Lombard. Le MRP récupère un second siège à Douarnenez dans la 7e avec Xavier Trellu. Les droites et le centre ont donc obtenu le monopole des mandats dans le Finistère avec 4 députés CNI, 2 UNR et 2 MRP, confirmant largement ainsi les résultats du référendum. 

Profession de foi de Georges Lombard (détail). Archives du CEVIPOF.

Le 30 mai, Le Monde s’interroge : «  Il était permis de se demander si, en réaction aux événements d'Alger, la manifestation du 28 mai 1958 ne préludait pas à la naissance à long terme d'un nouveau Front populaire ». Le quotidien du soir rajoute : « Aux défenseurs de la République se sont mêlés en majorité les partisans du Front populaire ».

Effectivement cette séquence rappelle fortement le moment antifasciste des débuts du Front populaire, avec l'éclosion de comités antifascistes se transformant au fur et à mesure en comités de Front populaire. Si la dynamique de départ semble au départ identique, par contre, le printemps 1958 n'est pas propice à une politisation de masse qui profiterait aux groupements de gauche. Alors que des mobilisations accompagnent le bouillonnement des comités antifascistes en 1934 et 1935, ici les comités de vigilance restent de simples cartels d'organisations sans relais ni ancrage populaire.

Les comités de vigilance et de défense républicaine se développent pourtant rapidement dans les principales villes du département. Ils disparaissent cependant aussi vite. Dans les faits, la division joue à plein au sein des forces du mouvement ouvrier. Si le PCF se mobilise dans son entier, par contre les socialistes finistériens, même après le changement radical d’orientation sous la direction de Tanguy Prigent, sont désunis, s’engageant dans un processus de scission qui donne naissance au PSA-PSU55. Face à cet événement que M. Winock qualifie de coup d’État de velours56, qui s’apparente à une forme de « révolution passive » qui ne dit pas son nom, le mouvement ouvrier, affaibli par ses divisions, ne réussit donc pas à susciter l’élan indispensable à un retournement de situation. Cet état de fait n’est pas spécifique au Finistère qui présente un profil similaire à celui des autres départements : faiblesse des réactions ouvrières, comités de vigilances atones et éphémères ainsi que victoire massive du « oui » lors du référendum.

La brièveté de la séquence, l’absence d’unité, l’épuisement de la IVe République et l’éparpillement des grèves face aux risques importants de coup d’État ont raison d’une tentative de mobilisation populaire.

Jean-Paul SÉNÉCHAL

Docteur en Histoire contemporaine. Chercheur-associé au CRBC, Université de Bretagne occidentale.

 

 

 

 

 

1 TANGUY, Fanch, La CGT dans le Finistère. 1944-1968. Sur tous les fronts, Brest, UD CGT du Finistère, 1986, vol. 2, p. 209.

2 TILLY, Charles, La France conteste, Fayard, Paris, 1986.

3  WINOCK, Michel, L’agonie de la ive République, Gallimard, Paris, 2013.

4 Ibid., p. 47.

5 DUCOULOMBIER, Romain, « Le 6 février 1934 n’est nullement un coup d’État fasciste ». Une interview de l’historien Olivier Dard, 21 mai 2015, https://anrpaprika.hypotheses.org/1654, consulté le 18 novembre 2017.

6 Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Jean-Marie Demarquet, tête de liste de l’UDCA (Union de défense des commerçants et artisans, poujadistes) est le seul élu avec 8,68 % des voix exprimées. Sa liste arrive en 5e position sur 9. Arch. dép. Finistère : 1177W6, chef du service départemental des RG, 3 janvier 1956.

7 Le Télégramme, 16 mai 1958.

8 WINOCK, Michel, op. cit., p. 425.

9 1 % des Français souhaitent son retour en décembre 1955, contre 13 % en janvier 1958. RIOUX, Jean-Pierre, La France de la Quatrième République. L’expansion et l’impuissance 1952-1958, Paris, Le Seuil, 1983, p. 148.

10 Arch. dép. Finistère : 145W62, sous-préfet de Brest, 20 mai 1958.

11 Arch. dép. Finistère : 145W62, préfet du Finistère, 14 mai 1958.

12 Arch. dép. Finistère : 145 W 62, le chef d’escadron de gendarmerie au préfet, 20 mai 1958.

13 RICHARD, Gilles, Histoire des droites en France de 1815 à nos jours, Paris, Perrin, 2017, p. 309.

14 Ibid, p. 310. L’auteur insiste également sur le rôle du Centre national des indépendants et paysans (CNIP).

15 Arch. dép. Finistère : 145 W 62, télégramme du secrétaire général de la préfecture, 27 mai 1958.

16 Arch. dép. Finistère : 31 W 422, note des RG. Citée par BOUGEARD, Christian, Tanguy Prigent, paysan-ministre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002, p. 201.

17 Le Breton Socialiste, 24 mai 1958.

18 Journal Officiel, n° 55 de 1958, séance n° 133 du 1er juin 1958, p. 2584-2585.

19 Le Monde, 29 mai 1958.

20 Arch. dép. Finistère : 145W63, 145W63, note des RG, 29 mai 1958.

21 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 19 juin 1958. La note insiste sur l’implication des militants de la FEN dans la création et l’animation de ces comités de vigilance.

22 Morlaix, Saint-Pol-de-Léon, Plougonven, Plouigneau, Landerneau, Le Relecq-Kerhuon,  Lanmeur, Concarneau.

23 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 12 juin 1958.

24 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, annexe, 31 mai 1958.

25 Arch. dép. Finistère : 31W427, note des RG, 20 septembre 1958.

26 Sur la multiplication des comités antifascistes après février 1934, se rapporter à SENECHAL, Jean-Paul, Le Finistère du Front populaire, lutte pour l’hégémonie et logique de blocs, Rennes, Presses universitaires de Rennes (à paraître).

27 Arch. dép. Finistère : 145W62, note du préfet au ministre de l'Intérieur, 22 mai 1958.

28 UL CGT, UL CGT-FO, Syndicat national des instituteurs (SNI), Syndicat de l’enseignement secondaire autonome, Syndicat de l’enseignement technique (SNET), PCF, SFIO, Ligue des droits de l’homme (LDH), Jeunesse communiste (JC), Union des femmes françaises (UFF).29 Arch. dép. Finistère : 145W62, texte dactylographié du communiqué du comité de vigilance de Morlaix, 19 mai 1958.

30 Arch. dép. Finistère : 145W62, note du préfet au ministre de l'Intérieur, 22 mai 1958.

31 Arch. dép. Finistère : 145 W 63, note des RG, 19 juin 1958.

32 Arch. dép. Finistère : 145 W 62, note d'information, Morlaix le 17 mai 1958.

33 Arch. dép. Finistère : 145W63, communication téléphonique de la gendarmerie, 18 mai 1958.

34 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 11 juin 1958.

35 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 10 juin 1958.

36 Arch. dép. Finistère : 31W427, note des RG, 14 juin 1958.

37 LE BEGUEC, Gilles, « La crise du pouvoir républicain », in THOMAS, Jean-Paul, LE BEGUEC, Gilles et LACHAISE, Bernard (dir.), Mai 1958. Le retour du général de Gaulle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 24.

38 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 19 mai 1958.

39 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 11 juin 1958.

40 Le Télégramme, 20 mai 1958.

41 Arch. dép. Finistère : 145W62, message téléphone des RG, 27 mai 1958 à 10h50.

42 Arch. dép. Finistère : 145W62, télégramme du préfet au ministre de l'Intérieur, 30 mai 1958.

43 Arch. dép. Finistère : 145W63, communication téléphonique de la gendarmerie, 28 mai 1958.

44 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 30 mai 1958.

45 Arch. dép. Finistère : 145W63, note des RG, 28 mai 1958.

46 Le Télégramme, 29 mai 1958.

47 Arch. dép. Finistère : 145W62, télégramme du préfet au ministre de l'Intérieur, 30 mai 1958.

48 DE GAULLE, Charles, Discours d’investiture, 1er juin 1958 : en ligne.

49 Ouest-France, 4 juin 1958.

50 Journal Officiel, 2e séance du 2 juin 1958, p. 2 633-2 640.

51 Arch. dép. Finistère : 31W422, note RG de sept. 38 citée par BOUGEARD, Christian, Tanguy Prigent…, op. cit., p. 203.

52 Arch. dép. Finistère : 31W427, note des RG, 29 septembre 1958.

53 Se rapporter sur ce point à BOUGEARD, Christian, « Les élections législatives de novembre 1958 en Bretagne et les recompositions politiques dans les Côtes-du-Nord et le Finistère », in LE GALL, Erwan et PRIGENT, François (dir.), C’était 1958 en Bretagne. Pour une histoire locale de la France, Rennes, Editions Goater, 2017 (à paraître).

54 Avec le Nord et le Pas-de-Calais. BOUGEARD, Christian,  Tanguy Prigent…, op. cit., p. 281.

55 Sur la naissance du PSU, dont l’implantation est dense à l’échelle régionale, KERNALEGENN, Tudi, PRIGENT, François, RICHARD, Gilles et SAINCLIVIER, Jacqueline (dir.), Le PSU vu d’en bas, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.

56 WINOCK, Michel,  op. cit., p. 443.