Faire la généalogie des Bretons de Paris

Cela pourrait être une lapalissade de généalogiste tant cela paraît évident : les migrations compliquent la tâche pour constituer son arbre généalogique. Et quand le lieu de destination de nos ancêtres migrants est Paris, avec ses millions d’habitants et sa vaste banlieue, cela peut vite revenir à chercher une aiguille dans une botte de foin… Voici donc quelques conseils pour partir (un peu plus) sereinement sur la trace de vos aïeux Bretons de Paris.

Carte postale publicitaire. Collection particulière.

Tout d’abord, notons un écueil important : la quasi-totalité des registres d’état-civil de la ville de Paris antérieurs à 1860 ont disparu lors de la Commune en mai 1871, dans les incendies de l’Hôtel de ville et du Palais de justice. Dès lors, l’enquête se complexifie grandement car il faut recouper des sources annexes afin de reconstituer au mieux sa généalogie.1 Pour autant, cela ne devrait pas trop impacter les chercheurs en quête de leurs ancêtres Bretons de Paris puisque les vagues de migrations les plus significatives ont lieu à partir du derniers tiers du XIXe siècle. Or, depuis 1860, les registres d’état civil parisiens sont conservés dans les mairies d’arrondissement. Mais rassurez-vous, nul besoin de courir aux quatre coins de la capitale, dans chacun des 20 arrondissements, pour assouvir votre soif d’archives. Vous pouvez effectuer l’ensemble de vos recherches généalogiques depuis le portail numérique des archives de Paris. On y trouve les tables décennales et annuelles, ainsi que les actes d’état civil de tous les arrondissements.

N’oublions pas non plus que Paris ne s’arrête pas aux fortif’ ou au périph’ ! Tous les Bretons ne se sont pas installés dans le quartier Montparnasse. Ils sont nombreux à s’implanter un peu partout en banlieue. Faire sa généalogie conduit donc naturellement à fréquenter les différents centres des archives départementales. La plupart d’entre eux ont mis en ligne les archives numérisées de l’état civil : Hauts-de-Seine, Yvelines, Seine-et-Marne, Val-d’Oise et Val-de-Marne. En Seine-Saint-Denis les opérations de numérisation sont toujours en cours. En attendant, il est possible de compenser ce manque par le très bon  site internet des archives municipales de Saint-Denis qui met à votre disposition de quoi partir sur les traces de vos ancêtres venus travailler dans le Manchester français : registres d’état civil, listes des recensements de la population (1794-1911), recensements militaires (1816-1916), listes électorales (1853-1914) et registres du cimetière (1883-1909).

Carte postale. Collection particulière.

A côté de ces sources essentielles pour les généalogistes, il est possible d’obtenir des informations connexes sur ses ancêtres à partir d’autres archives. A ce titre, en ce qui concerne les  Bretons de Paris, nous donnerons l’exemple de L’Annuaire des Bretons de Paris publié en 1911, en supplément du journal Le Breton de Paris. L’intérêt principal de cet annuaire est de pouvoir trouver les adresses des Bretons établis à Paris et dans le département de la Seine. Mais attention : seuls y sont répertoriés les individus qui ont désiré y figurer. Il y a là un biais majeur dont il faut avoir pleinement conscience. L’annuaire est assez didactique avec des classements par arrondissement, par communes de banlieue, par professions, ainsi qu’une sorte de bottin mondain des personnalités des mondes littéraire ou politique. Enfin, la presse communautaire d’avant la Grande Guerre et de l’entre-deux-guerres n’est pas à négliger pour donner de la chair aux noms écrits sur votre arbre généalogique, malgré des recherches sans doute fastidieuses. Mais en généalogie, comme en histoire, ce sont les trouvailles obtenues de haute lutte qui sont sans conteste les plus belles !

Thomas PERRONO

 

 

 

 

1 Pour les plus motivés, cette page Généawiki donne un certain nombre de pistes : https://fr.geneawiki.com/index.php/Recherches_g%C3%A9n%C3%A9alogiques_%C3%A0_Paris